16 octobre 2008

StillBallin présente "Mercato via la draft 2008." Part VII

(Article proposé par un chroniqueur indépendant invité sur ce blog, StillBallin.)

Les joueurs à suivre du second tour :

--Contrairement aux joueurs sélectionnés au premier tour, les franchises n’ont pas l’obligation de proposer à leurs recrues du second tour un contrat de trois ans minimum. Ainsi, et sachant que les meilleurs joueurs ont déjà trouvé preneurs, elles peuvent se permettre de tenter des paris. En effet, cela ne leur coûte pas grand-chose (un second tour seulement, c’est-à-dire un douzième homme en général) et le risque de voir un échec les plomber est proche de zéro puisque le joueur en question ne signera au maximum qu’un contrat d’un an de faible valeur.

- Ceux qui étaient calibré pour le premier tour :

Mario Chalmers (n°33 par Minnesota puis envoyé à Miami): Combo-guard doué en attaque, excellent défenseur et intelligent, il a été jugé trop petit et pas assez athlétique pour être un 2 et ses skills de point guard sont trop limités pour le poste 1. Toutefois, sa session de summer league a été brillante et Miami devrait tirer un grand profit du MOP du tournoi NCAA sur un poste déserté par Jason Williams, jusqu’à peut-être même en faire un jour un solide titulaire. En attendant, ses qualités défensives, son shoot et son team spirit devraient efficacement compléter le trio Wade-Marion-Beasley.

DeAndre Jordan (n°35 par LA Clippers): Ses qualités athlétiques exceptionnelles pour un pivot en ont fait un candidat au top dix de la draft, son immaturité et ses lacunes techniques et mentales l’ont repoussé jusqu’au second tour. Son potentiel est évident et avec du travail, de la concentration et du temps, Jordan pourrait suivre les traces d’Andrew Bynum et devenir un pivot d’impact dans la ligue. D’ailleurs, avec des mentors comme Camby (aspect défensif) et Kaman (offensif), un autre avenir serait considéré comme un camouflet. Quoiqu’il en soit, en choisissant Jordan au second tour, les Clippers ont pris un pari qui peut leur rapporter gros sans avoir à miser beaucoup. Bien joué.

Chris Douglas-Roberts (n°40 par New Jersey): L’ancien coéquipier de Derrick Rose à Memphis (finaliste du tournoi NCAA) était la première option offensive de son équipe. Arrière de grande taille (2,01m), scoreur plus que shooteur, il pourrait devenir un joker offensif de poids dans la future équipe des Nets (vous savez, celle avec Lebron).


- Ceux qui un jour peut-être rejoindront les role player All-Stars :


Joey Dorsey (n°33 par Portland puis envoyé à Houston): Intérieur de petite taille mais incroyablement combatif, puissant et excellent défenseur et rebondeur, il devrait se charger de la sale besogne avec une voracité indécente. L’abattage de l’ancien nettoyeur de Memphis University permettra au duo Yao Ming/Luis Scola de se concentrer sur leur entreprise d’écœurement de la défense adverse. Faudra sortir crics et machettes pour aller chercher la raquette des Rockets cette année.


L.R. MBah a Moute (n°37 par Milwaukee): L’effectif des Bucks étant talentueux et plutôt tourné vers l’offensif, le couteau suisse d’UCLA viendra intelligemment s’y greffé pour se charger du travail obscur. Son jeu ramasse-miettes à la Josh Childress et son dévouement devrait être d’une précieuse aide et faire office de glue entre ces joueurs un brin individualistes. Un choix intelligent donc.

Kyle Weaver (n°38 par Charlotte): Un potentiel de spécialiste défensif de la NBA qui possède aussi une très intéressante vision de jeu, une vraie qualité de passe et un QI basketball élevé. De quoi faire de l’ancien combo-guard de Washington State le missionnaire préféré de Larry Brown.
[Edit : Weaver a été transféré à Oklahoma City qui disposera ainsi de deux gros défenseurs sur les postes arrières avec Westbrook. Il faudra beaucoup de sang-froid et de technique aux meneurs adverses car les ex-Sonics disposent désormais d’une arme défensive à deux têtes capable de maintenir une pression folle sur ce poste-clé. Stratégiquement, OKC devient de plus en plus dangereux et commence même à ressembler à quelques grosses écuries européennes. De quoi faire venir Messina ?]


- Ceux qui nous intriguent :

Nikola Pekovic (n°31 par Minnesota): Joueur made in FIBA, aux antipodes du prototype NBA qui pourrait malgré tout (selon moi) être une plus-value déterminante pour n’importe quelle franchise. Son efficacité dans la peinture quasi-inédite dans la ligue américaine pourrait être d’un grand bénéfice, même sur de courtes séquences, à condition que Pekovic soit bien utilisé. Beaucoup d’obstacles se dressent sur sa route pour réussir en NBA (taille, qualités athlétiques) et l’angle de tir est très mince mais un entraîneur intelligent pourrait ce délecter des services du pivot serbe.

Omer Asik (n°36 par Portland puis envoyé à Chicago): Asik a besoin d’encore un peu de temps pour se développer mais il peut devenir le genre de solide et précieux intérieur qu’apprécient les franchises NBA. Grand, assez athlétique et doté d’une jolie envergure, le Turc s’est fait connaître dans un registre de défenseur-rebondeur-contreur de très haute facture. Rien que cela est suffisant pour lui faire une place dans la ligue américaine. Encore un peu limité offensivement bien que disposant d’un joli touché près du cercle, il ne sera jamais le pilier d’une équipe mais plutôt un efficace intimidateur-nettoyeur toujours disponible pour marquer un panier lorsqu’il est en position ou après un shoot raté. Sympa.

Nathan Jawai (n°41 par Toronto): The beast from Australia. Sa puissance phénoménale, son envergure surprenante, son explosivité et son impact sous le cercle devraient faire souffrir quelques pensionnaires NBA et apporter quelque chose de différent des deux autres tours des Raptors, Chris Bosh et Jermaine O’Neal. D’ailleurs, son potentiel offensif est très intéressant bien qu’il ne soit encore que légèrement entamé et, petite touche du chef, son intelligence ou plutôt son feeling pour le jeu transparaît quelquefois même si sa connaissance du basket est encore limitée. Ce type de joueur est plutôt rare aux Etats-Unis et si sa réussite n’est pas assurée, ce pari vaut le coup d’être tenté.

Ante Tomic (n°44 par Utah): Tomic appelle énormément de similitudes avec Pau Gasol avec son physique longiligne (2,17m), son talent offensif, sa mobilité surprenante, son intelligence de jeu, sa qualité de passe… et son manque d’agressivité. Sa défense ne pouvant pas non plus se targuer d’une solide réputation, sa réussite en NBA reste hypothétique. Il devrait rester en Europe quelques temps et peut-être un jour rejoindre les Jazz s’il parvient à faire taire ses défauts et à se dépasser. Si c’est le cas, Utah aura réussi un steal semblable à celui des Spurs avec Manu Ginobili en 1999 (n°57).

Goran Dragic (n°45 par San Antonio puis envoyé à Phoenix): Le jeune slovène est un combo-guard très percutant, rapide, solide shooteur et bon défenseur mais sa capacité de distributeur et ses compétences à la mène sont plutôt limitées. Cela ne change pas énormément de certains combos américains qui ont l’habitude de faire la navette entre la D-League et le bout du banc des franchises NBA mais Phoenix fait le forcing pour l’avoir dès cette année alors qu’il est encore sous contrat avec le TAU Vitoria (Dragic a officiellement débarqué en Arizona depuis). Le fait qu’il évolue déjà à un très haut niveau et que son potentiel est encore grand est peut-être la raison de cet intérêt pressant des Suns. Toutefois, plusieurs observateurs pensent que Dragic ne pourra pas s’imposer en NBA, du moins pas maintenant. Une occasion de juger le flair des dirigeants de Phoenix.


Bill Walker (n°47 par Washington puis envoyé à Boston): Inscrit à la draft après une seule année universitaire, il le dit lui-même, son jeu convient plus à la NBA qu’à la NCAA. L’ancien coéquipier de Michael Beasley est considéré comme le plus grand athlète de la draft mais dont les fondamentaux comme les aspects de son jeu qui ne font pas appel à son extraordinaire physique sont très limités. Toutefois, tout le monde s’accorde sur l’envergure de son potentiel tandis que plusieurs personnes soulignent ses progrès et le voient prendre le même chemin qu’a suivi Jerry Stackhouse. En effet, Walker a semble-t-il montré une grande soif d’apprendre et une (surprenante) intelligence qui couplées à son esprit de compétition et à son agressivité naturels peuvent faire de lui un joueur d’impact dans la grande ligue. Let’s see.


- Partie I, II, III, IV , V & VII de l'article -

StillBallin

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