With the 1st pick, Chicago Bulls select Derrick Rose
Les meneurs de cette trempe sont rares et Chicago n’a logiquement pas laissé passer cette occasion.
Il sera certainement la pierre angulaire de l’édifice que les Bulls veulent monter pour renouer avec le succès d’antan.
Cependant ce choix n’était pas couru d’avance tant Beasley, l’autre prétendant, est talentueux.
Ce choix a peut-être été dicté par les réussites d'Utah et de New Orleans avec Williams et Paul mais aussi certainement par les leçons du passé. En effet, Milwaukee qui détenait le premier choix de la draft 1994 avait jeté son dévolu sur le formidable scoreur Glenn Robinson plutôt que sur Jason Kidd. Les années suivantes montreront que c’était une erreur (Robinson fut effectivement un scoreur exceptionnel mais c’est tout). Prendre un joueur capable de diriger et de porter une équipe est certainement la première étape d’un succès durable. On pourrait de ce fait (peut-être) assimiler l’arrivée de Rose aux Bulls à celle de Brandon Roy à Portland.
En réalité le plus intéressant est plutôt ce qui va suivre cette sélection. On devrait logiquement assister à un remaniement plutôt important de l’effectif afin de replacer les pions en fonction de Rose (qu’en sera-t-il d’Hinrich, le meneur titulaire, du bouffeur de ballons, Ben Gordon ?).
With the 2nd pick, Miami Heat select Michael Beasley
Le Heat ne pouvait pas ne pas prendre le phénomène de Kansas State.
Il est vrai que beaucoup de doutes pèsent sur lui (mentalité, défense, jeu collectif) et que Miami n’est peut-être pas la meilleure équipe pour qu’il puisse s’exprimer et évoluer (traduction: être cadré), cependant il y aura certainement assez de tickets shoots pour les trois stars.
Si l’entraîneur parvient à bien utiliser celles-ci, la puissance de feu de cette équipe pourrait laisser des brûlures plutôt moches sur le corps de leurs adversaires.
Désormais, le vrai challenge des grosses têtes du Heat sera de trouver une identité de jeu et les role players adéquats pour combler les lacunes du Big Three, à savoir des shooteurs extérieurs, des défenseurs et des gestionnaires (il en est d’ailleurs à peu près de même si Marion ne re-signe pas).
With the 3rd pick, Minnesota Timberwolwes select OJ Mayo
Oui !!! Je suis persuadé que Mayo peut devenir un gros meneur-scoreur-créateur et que son association avec l’autre combo Randy Foye peut être aussi détonante qu’atypique.
Avec OJ, Minnesota a trouvé le scoreur extérieur et le créateur qu’ils rechercheraient, formant ainsi une impressionnante et prometteuse colonne vertébrale avec Al Jefferson et à laquelle s’ajoute une solide escouade de soutien (Foye, Gomes, Brewer, …).
Les Wolves mettront peut-être un peu de temps avant de vraiment bien jouer mais si une alchimie parvient à se créer, va falloir rentrer les chèvres et tous les animaux de la forêt parce que les loups seront devenus le genre de prédateur que même le Stallone du premier Rambo aurait peur de rencontrer.
Minnesota trades OJ Mayo, Antoine Walker, Marko Jaric and Greg Buckner to Kevin Love, Mike Miller, Brian Cardinal and Jason Collins from Memphis
Nooon, z’ont pas fait ça… On savait que Kevin McHale était tombé amoureux de Kevin Love qui est vraiment un excellent joueur, du type qui rend meilleurs ses coéquipiers mais là en l’occurrence je ne suis pas sûr de la pertinence de cette décision.
En effet, Love est loin d’être un grand défenseur, et comme Al Jefferson, son futur collègue de la peinture est plutôt limité dans ce domaine aussi, la raquette risque d’être le théâtre d’invasions répétées et douloureuses. Love est créatif et excellent passeur mais les bons shooteurs ne sont pas légion à Minneapolis et il n’y aura guère que son partenaire de voyage, Mike Miller, pour recevoir ses ballons millimétrés.
En revanche, l’ancien de UCLA est capable de s’écarter avec bonheur jusqu’à la ligne des trois points, ce qui résoud en partie (de façon particulière certes) le problème de scoring extérieur des Wolves et qui permet de créer des espaces dans la raquette pour que Jefferson puisse s’amuser.
Néanmoins, le déséquilibre intérieur/extérieur est flagrant et les loups ne seront certainement pas compétitifs immédiatement. Plus que le recrutement de Mayo, celui de Love sonne un peu comme une autre étape dans la construction à long terme de Minnesota. Toutefois, l’acquisition de Miller et de ses trente ans qui dépareille un peu avec cette idée peut nous laisser supposer qu’il sera utilisé dans un trade pour récupérer un jeune et talentueux joueur (un meneur capable de shooter?). Dans ce cas-là, l’échange Mayo/Love-Miller est peut-être une très jolie manœuvre qu’on encensera certainement plus tard.
L’arrivée de Love est loin d’être une mauvaise chose, simplement je pense que Minny aurait été plus dangereuse avec Mayo. Malgré tout j’attends de voir les prochains mouvements qu’effectuera McHale. Il se pourrait que ça pique.
With the 4th pick, Seattle Supersonics select Russell Westbrook
D’autres joueurs plus côtés que Westbrook étaient disponibles mais ce choix semble répondre à une stratégie particulière du GM des Sonics.
En effet, ce comportement me laisse penser qu’il a décidé d’assembler une escouade de joueurs de devoir (bien que talentueux) autour de Kevin Durant, chacun ayant à sa charge un rôle précis dans l’équipe. C’est pourquoi Seattle avait récupérer Jeff Green qui selon les analystes de la draft ne possédait pas la carrure d’un futur franchise player mais dont le profil d’all-around player créatif et altruiste en faisait le parfait lieutenant de Durant.
Russel Westbrook correspondrait donc ainsi à une autre pièce du puzzle des Sonics. Sa défense et son potentiel à la mène (sans compter son énergie) complètent à merveille le duo Durant-Green et sont des éléments indispensables à n’importe quelle équipe qui se veut compétitive. Aussi, son sens du sacrifice et son altruisme lui permettront de se fondre aisément dans le projet d’équipe des dirigeants de Rainy City (et de ne pas la perturber).
Voilà ce qui semble être les plans des Sonics : créer un bloc équipe efficace, discipliné et multifonctions qui sera entièrement dévoué à son leader, Durant.
Cette stratégie Phil Jacksonienne (ou Joe Dumarsienne), est intéressante mais son succès dépendra en grande partie du rendement de Kevin Durant. Il a plutôt bien répondu à cet espoir dans la seconde moitié de la saison, cependant, ce concept d’équipe ne peut être efficace et décisif seulement si la jeune star possède cet instinct de tueur, cette clutch attitude et ce leadership qui permet de faire la différence. Est-ce le cas ? Vaudrait mieux parce que ce n’est que vers lui que les regards se tourneront lorsque le match se décidera.
With the 5th pick, Memphis Grizzlies select Kevin Love
Les lignes arrière de Memphis sont aussi fournies (Gay, Miller, Conley) que le secteur intérieur est dégarni. Les deux meilleurs intérieurs de la draft, Kevin Love et Brook Lopez étant encore disponibles, Memphis n’avait plus qu’à faire un choix entre eux deux. C’est sur Love que la fléchette est tombée, celui-ci ayant impressionné la plupart des observateurs lors des work outs pendant que Lopez les décevait.
Ses qualités de passeur et de créateur devraient être merveilleusement exploitées par les gâchettes que sont Miller et Gay, et sa capacité à scorer à l’intérieur permet de conserver un joli équilibre offensif auquel il faut ajouter la force de pénétration de Conley. Ce quatuor offre à Memphis une palette offensive suffisamment large et efficace pour affronter n’importe quelle défense.
Si leurs problèmes défensifs n’en sont pas pour autant réglés, l’arrivée de l’ancien de UCLA (sans oublier le pivot espagnol Marc Gasol) fait certainement de l’effectif des Grizzlies l’un des plus prometteurs de la NBA.
Memphis trades Kevin Love, Mike Miller, Brian Cardinal and Jason Collins to OJ Mayo, Antoine Walker, Marko Jaric, Greg Buckner from Minnesota.
Manifestement, les Grizzlies sont les pigeons de service de la NBA. Non content de se faire abuser de leur propre gré par les Lakers, c’est au tour de Minnesota de fouler du pied leur dignité.
Les Wolves voulaient Kevin Love et ils auraient pu tranquillement le sélectionner en troisième position. Cependant, il serait dommage de ne pas profiter du fait de pouvoir choisir avant beaucoup de monde. Ainsi, les vicieux dirigeants de Minnesota ont profité de leur situation. Sachant que beaucoup d’équipes dont Memphis désiraient ardemment un talent phénoménal comme OJ Mayo, ils ont décidé d’en acquérir les droits et de négocier après. Cela a dû donner quelque chose comme ça :
Minnesota : - On sait que vous voulez Mayo, nous sommes disposé à vous le céder en échange de votre 5ème choix de draft (Love) si vous voulez bien y rajouter un petit quelque chose.
Memphis : - Quel genre de petit quelque chose ?
- Mike Miller.
- Quoi ? Mais vous êtes fous ! C’est notre deuxième meilleur joueur ! Non, c’est pas possible, choisissez quelqu’un d’autre.
- Mike Miller.
- Non, je vous le dit c’est absolument impossible.
- Vous le voulez Mayo ou pas ?
- Oui, mais c’est pas équitable comme deal.
- Ça ne fait rien si vous ne voulez pas, on peut garder Mayo, ça nous va à nous.
- Aaah, bon ok, ça marche. On prend Love et on vous le refourgue avec Miller, mais vous mériteriez qu’on vous alpague à un clou rouillé, bandes d’escrocs.
Le fait de prendre Mayo alors que d’excellents intérieurs étaient disponibles démontre bien que Memphis vise le moyen/long terme et que leur investissement s’appuie sur le talent exceptionnel de Rudy Gay et OJ Mayo. En effet, sinon pourquoi s’acharner a récupérer un joueur qui est susceptible d’occuper deux postes déjà bien pourvus en talent (Conley et Gay sur les postes 1 et 2) alors que des grosses pointures répondant à leurs besoins (secteur intérieur) étaient disponibles ? Il semble que les dirigeants de Memphis pensent que Mayo possède l’étoffe d’une future superstar et qu’ils sont prêts à remettre en cause leur effectif pour l’accueillir même si pour cela ils doivent hypothéquer le présent.
Mayo sera certainement décalé en deux mais je pense qu’il peut devenir bien plus fort en meneur. D’ailleurs, il me semble qu’il a dit qu’il ne voulait pas jouer à un autre poste que celui-ci. Cela va peut-être poser problème avec le prometteur Conley. Celui-ci sera-t-il transféré ?
Une autre possibilité serait que la création et la direction du jeu soient placées entre les mains de Mayo et Conley simultanément. Cette façon de jouer a des potentialités immenses mais elle n’est vraiment pas facile à mettre en place. Cependant, si cette opération est un succès et que les tickets shoots sont bien partagés, le trio Gay, Mayo, Conley peut s’avérer exceptionnel. En effet, une défense qui se rapprocherait trop des deux scoreurs naturels que sont Gay et Mayo serait immédiatement punie par les pénétrations de Conley que certains comparent à celles du maître en la matière, Tony Parker.
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