10 juin 2001

Non-lottery picks mock draft : The 19th Pick and The Hawks of Atlanta (part.2)

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[suite de la première partie]

---Ty Lawson, lui, sera peut-être là, regardant David Stern avec impatience. Entendre le Commissoner lier son nom à celui d’Atlanta ne serait pas pour déplaire, le leadership et l’expérience du meneur d’UNC pourrait apporter un peu de maîtrise et de consistance au jeu des faucons. Eric Maynor est lui aussi un bon parti, même en tant que titulaire. Sa capacité à conduire une équipe tout en restant une menace offensive à ne pas négliger rappelle un peu Mike Bibby même si celui-ci s’exprime un peu plus loin du cercle.

---Et puis il y a Jeff Teague. Le talent du scoreur endiablé est peut-être plus grand que celui de la majorité des meneurs précités mais son incompétence dans le playmaking couplé à son incapacité à être efficace en deuxième arrière n’a cessé de le repousser dans ma mock draft. Seulement ici, en Georgie, il offre une perspective intéressante. En effet, comme je l’ai dit, Atlanta est surtout une équipe de duels or, c’est justement dans ce type de contexte que Teague est le plus fort.

---Prendre un joueur comme lui reste un risque pour le jeu collectif mais ce risque est grandement diminué par le fait que le jeu des Hawks n’est pas vraiment centré sur la circulation de balle. En sortie de banc si Bibby est encore là la saison prochaine ou en titulaire si le meneur shooteur part, l’ancien étudiant de Wake Forest apportera sa formidable capacité à scorer (notamment de loin) qui viendra s’ajouter à celle des Johnson, Smith, Williams et autres. Si les Hawks ont besoin d’un peu de contrôle au cours d’un match, ils pourront toujours se tourner vers le bien plus organisateur Acie Law.

---Dois-je envisager Patrick Mills ? Son profil colle assez bien avec le jeu déployé par Josh Smith et ses amis, et on sait que l’australien pourra mettre ses points ou faire danser les défenses une fois en NBA, mais sa sélection de shoot laisse beaucoup à désirer et, comme Teague, son playmaking est encore bien limité. Toutefois, si Jeff Teague qui est plus doué et qui, lui, possède en plus le potentiel de jouer arrière shooteur, a déjà été pris ainsi que tous les joueurs que j’ai déjà suggéré, Mills peut s’imposer comme un choix pertinent. Le meneur de St Mary’s n’est pas un produit fini mais son potentiel de starter est évident. En fait, ce choix est surtout intéressant si Bibby reste, histoire que l’ancien King le prenne sous son aile et occupe le poste de starter le temps que le meneur océanien termine son développement.

---Les autres meneurs ne devraient pas intéresser les Hawks parce que ce sont des meneurs plutôt considérés comme des remplaçants et qu’Atlanta n’a pas besoin d’un meneur remplaçant supplémentaire même si il pourrait en trouver un, un peu meilleur (ou pas) que Law.

---D’autres joueurs que ceux que j’ai cités valent-ils le coup ? La plupart des joueurs bien équipés en talent et supposés être peut-être encore disponible à ce stade de la draft ont tous des profils similaires à certains des joueurs du roster des Hawks comme Josh Smith et Marvin Williams (Earl Clark, James Johnson, Austin Daye), Al Horford (Gani Lawal) ou Maurice Evans (Terrence Williams). De toute façon, la priorité, c’est vraiment de trouver un meneur de qualité ou un pivot.

---Cependant, il faut quand même penser à l’éventualité où répondre à ces besoins immédiats n’est pas possible. Le secteur intérieur étant un peu juste, on pourrait se laisser aller à prendre Gani Lawal (mais pas Tyler Hansbrough, il ne peut en aucun cas jouer pivot au contraire de Lawal -voir 15th pick, Detroit- et il n’apporterait pas plus au poste 4 que la combinaison Horford/Josh Smith). Cela permettrait de mettre un peu de puissance physique dans la raquette à défaut de taille. Mais bon, ce choix ne ferait pas plus que trouver un meilleur joueur pour le rôle que tient actuellement Salomon Jones.

---Sinon, la franchise n’aura d’autre choix que de renforcer des secteurs déjà épais. Mais il y a quand même des bons trucs à faire. En effet, Atlanta ne compte aucun vrai poste 3 dans ses rangs. Josh Smith et Marvin Williams occupent cette position mais aucun d’eux n’est un ailier pur, un peu plus extérieur, un peu plus porté par le tir à longue distance. D’ailleurs, de manière générale et malgré des lignes extérieures qui affichent complet, un shooteur de vocation ne serait pas de trop en plus de Bibby.

---L’arrière ailier Chase Budinger (voir 16th pick, Chicago) dont le profil fait le pont entre le duo de combo forwards Smith/Williams et les postes 2 athlétiques qui ne sont pas des shooteurs de nature, Joe Johnson et Maurice Evans, correspond assez bien à cette idée. Les purs arrières shooteurs comme Wayne Ellington (1,94 m, North Carolina) ou Marcus Thornton (1,90 m, LSU) sont aussi des options envisageables mais il sera dur pour eux de se faire une place derrière Joe « almost forty minutes every day » Johnson et Maurice Evans, sauf si ils parviennent à supplanter ce dernier. Il faudra aussi compter avec la concurrence de Ronald « Flip » Murray qui a fait une saison tonitruante en 6ème homme à cheval sur les postes 1 et 2. L’intérêt de prendre des joueurs qui pourraient ne pas avoir l’occasion de fouler le parquet étant assez limité, je ne considérerai ces joueurs qu’en tout dernier recours.

---Bon, dans l’extrême cas où les Hawks sont acculés au mur, que les options énumérées un peu avant ont toutes étaient retirées du marché, il faudra faire un choix entre ces deux artilleurs. Tous deux sont des spot-up shooteur donc (shooteur en réception de passe), né en 1987, excellents à trois points (41,7 % pour Ellington, 38,8 pour Thornton) et doté d’un superbe jeu sans ballon. Mais c’est tout pour la comparaison.

---Wayne Ellington (15,8 pts à 48,3 %) a remporté le titre de MOP du Final Four NCAA et pourtant, il pourrait très bien n’être drafté qu’au second tour comme ce fut le cas de Mario Chalmers (lequel a toutefois commis une saison rookie magnifique). Le Tar Heel dispose de tout l’arsenal de l’arrière shooteur (3 pts, mi-distance, en réception de passe, en sortie de dribble, attaque du panier) et il a fait preuve tout au long de la saison d’une régularité sans faille, démontrant une sélection de shoot plutôt agréable (ce qui était loin d’être le cas à son arrivée à North Carolina). C’est après que ça se gâte.

---Tout d’abord, Ellington est loin d’avoir des outils physiques impressionnants, aspect toujours important lorsqu’on parle de NBA. Ensuite et surtout plus problématique, l’arrière a développé la fâcheuse tendance à éviter les contacts, ce qui se traduit par un manque d’agressivité et un faible nombre de fautes provoquées (2,9 lancers francs tentés par match). Ellington est un joueur régulier mais surtout discret qui ne domine jamais vraiment un match. D’ailleurs, on le voit souvent disparaître au cours de la rencontre pendant de longues minutes. Enfin et pour finir d’écourter ses rêves, Ellington n’est pas ce qu’on peut appeler un bon défenseur.

---Marcus Thornton (21,1 pts à 47,2 %), quand à lui, aurait pu se faire tailler un costume de même envergure l’année dernière. Ce petit (1,90 m) mais athlétique, rapide, costaud et énergique arrière (nice) était le prototype du scoreur qui prend tous les shoots qui lui passe par la tête et qui est absolument incapable d’envisager le basket comme un sport se jouant à cinq. Mais cette année et certainement grâce au changement de staff de Lousiana State University, Thornton a fait de grands progrès qui vont à n’en pas douter le trainer jusqu’en NBA. L’arrière reste un scoreur dans l’âme mais son ratio passes décisives/balles perdues a pris une tournure plus positive et surtout, sa sélection de shoot est devenu fréquentable (47,2 % contre 43,6 %). Tout ça en restant le leader de son équipe. Dernière évolution et pas la moins importante dans l’optique de la grande ligue, Thornton est passé du statut de défenseur moyen à celui qualifié d’efficace.

---Ces impressionnants progrès lui assurent plus ou moins une place dans la dernière partie du premier tour de la draft. Mais qu’est-ce qui l’empêche d’aller plus haut ? Sa taille déjà, constitue un sérieux frein aux yeux des scouts mais aussi ses difficultés à se créer son propre shoot et son absence de jeu intermédiaire. En effet, Thornton est une gâchette à longue distance et il est capable d’attaquer le cercle et de provoquer des fautes (5,7 lancers francs tentés en moyenne), mais il est dépourvu de jeu à mi-distance.

---Marcus Thornton est clairement un meilleur prospect mais Ellington a l’expérience de la victoire et celle d’évoluer aux côtés de très bons joueurs, toujours appréciable quand on est destiné au rôle du shooteur de service. Cependant pour une équipe comme Atlanta, c’est sûrement le jeu de Thornton qui sera le plus efficace des deux. Mais bon, si les Hawks doivent en arriver là, c’est que la franchise n’est vraiment pas dans les papiers du Tout Puissant (aussi appelé Michael Jordan).


Ce que je ferais :

1) Si Bibby n’était pas en fin de contrat, s’il n’avait pas 31 ans et s’il ne s’agissait pas d’une draft où on peut trouver un très bon meneur avec le 19ème choix, j’aurais peut-être sélectionné Mullens. Mais ce n’est pas le cas alors je prendrais le meilleur point guard disponible, probablement dans cet ordre : Holiday (talent + complémentarité), Flynn (le meilleur potentiel meneur/attaquant), Teague (sa capacité à scorer de loin et de son propre chef me paraît plus adéquat aux Hawks que le playmaking et la propension à pénétrer de Lawson), Lawson, Maynor (tout simplement meilleur que Pat Mills aujourd’hui + les skills de point guard que n’a pas encore l’Australien) et Patrick Mills.

2) BJ Mullens

3) Gani Lawal pour garnir un peu la raquette en attendant un pivot. C’est du bricolage mais un tel joueur est toujours très utile.

4) Chase Budinger attire ma faveur parce que son shoot et son profil d’arrière ailier apporte des choses différentes à l’effectif.

5) Marcus Thornton

StillBallin

Et vous, qui drafteriez-vous?

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