07 juin 2001

Non-lottery picks mock draft : The 18th Pick and The Timberwolves of Minnesota (part.2)

[suite de la première partie]


---Clark et Daye (voir 15th pick, Detroit) sont deux combo forwards susceptibles de supplanter les décevants Mike Miller et Corey Brewer au poste 3, tandis que le profil d’Holiday semble aussi intéressant du point de vue du talent que de sa complémentarité avec Randy Foye, indiscutablement plus efficient depuis qu’il joue shooting guard. Les Wolves auront peut-être déjà sélectionné un ailier ou un meneur avec le premier de leurs trois choix mais une telle opportunité ne se repousse pas et le risque que ce recrutement massif de talents provoque un embouteillage n’est pas à craindre vu la pauvreté de l’effectif actuel (non mais sans blague, Rodney Carney ? Sebastien Telfair ? Brian Cardinal ?)

---Cependant, en dehors de grosses opportunités du type de celles que je viens de décrire, je pense que Minnesota devrait se servir de son 18ème choix pour acquérir un role player de très bon standing. L’ossature Jefferson-Love-Foye (+ le 6ème pick) est suffisamment forte, il faut maintenant l’étoffer avec des « soldats » capable de faire le travail de l’ombre, travail nécessaire pour éviter que le talent des stars ne tourne à vide. Un role player, donc. Ça tombe bien, la draft 2009 semble être faîte pour ça. Reste à trouver celui qui pourrait être le plus utile aux jeunes loups.

---Un nom vient assez rapidement à mon esprit : Darren Collison. Les Wolves sont jeunes, inexpérimentés et n’ont pas vraiment de fond de jeu solide ; Collison a été forgé par quatre années à UCLA, véritable institution du basket universitaire, dont trois comme « floor general » titulaire et il possède une science/maîtrise du jeu parfaitement développée. La force majeure de Minnesota est son secteur intérieur avec Jefferson et Love ; Collison dispose d’un savoir-faire fiable à la mène et sur demi-terrain, qualités adéquates pour servir les deux intérieurs (d’autant plus qu’il connaît bien Love pour avoir joué une saison avec lui à UCLA) et il pourra aussi utiliser ses excellentes qualités de shooteur à trois points pour sanctionner les défenses qui ont décidé de s’agglutiner dans la peinture et autour du duo star. Les joueurs de Minneapolis ne sont pas reconnus pour leurs aptitudes défensives (Jeff’ et Big Love en tête) ; Collison est un très bon défenseur qui peut efficacement perturber le point guard d’en face et donc peut-être toute une partie du jeu de l’adversaire.

---Certains me diront, à juste titre, que Collison ne dépasse pas le niveau d’un remplaçant ou au mieux, d’un titulaire comme Derek Fisher ou Earl Watson, mais le but est de recruter un role player, pas un starter potentiel.

---En effet, je pense que les Timberwolves ne pourront pas atteindre les cimes de leur potentiel sans un bon meneur pour donner vie au ballon. C’est pourquoi je préconise la sélection d’un point guard pour en sixième position, renforcé dans cette idée par l’abondance d’excellents joueurs à ce poste dans cette draft. C’est lui qui sera le vrai starter à la mène devant Collison.

---Lors du 18ème choix celui qui nous concerne, d’autres meneurs sans doute plus talentueux comme Ty Lawson, Jeff Teague ou Eric Maynor seront peut-être disponibles mais aucun d’eux ne sera un point guard de soutien aussi approprié à Minnesota que le meneur californien. D’ailleurs, au-delà d’être le parfait complément du trio de base déjà en place (Jefferson, Love et Foye), il ne faut pas oublier que chacun des meneurs prévus dans le top 10 de la draft et donc susceptible d’être sélectionné par Minny en sixième position, est peu expérimenté et plutôt porté vers la pénétration et le jeu rapide. En clair, quelque soit le meneur sélectionné, Collison sera très différent de lui, voire complètement opposé. Et donc, parfaitement complémentaire. Le petit général d’UCLA n’est peut-être pas le plus fort mais il sera le Yang du futur meneur titulaire issu de ce sixième choix (le Yin, donc). Parfait, non ?

---Evidemment, les dirigeants de Minneapolis pourraient faire la sourde oreille face à mes recommandations et sélectionner un ailier plutôt qu’un meneur avec le premier de leur trois picks. Ils n’auraient pas forcément tort. Dans les hauteurs de la draft, ce ne sont pas les besoins de l’équipe qui commandent mais la valeur (présente ou future) des joueurs qui n’ont pas encore été choisis. Bien entendu, il faut tenir compte un minimum de ses besoins (faudrait être un peu crétin pour choisir un ailier fort quand on a déjà Love et Jefferson qui sont des 4 à l’origine, ainsi que le solide Ryan Gomes) mais en l’occurrence, le poste 3 est dépourvu de joueur de grand calibre après les défaillances de Corey Brewer et Mike Miller.

---Dans ce cas, il faudrait effectivement oublier Collison et profiter de cette foire aux meneurs qu’on a la chance d’avoir cette année pour en accrocher un qui peut tenir la barre en tant que titulaire. Ty Lawson serait alors le joueur le mieux placé pour conduire cette jeune et folle équipe. Ce n’est pas non plus la solution miracle parce que sa (relative) faiblesse à la périphérie et sa préférence pour le jeu en pénétration risque de poser un problème collectif. En effet, Foye étant lui aussi un slasheur par nature, deux slashers plus deux intérieurs comme joueurs majeurs, ça fait pas mal de monde qui vient faire son beurre dans la raquette. Et un jeu autant centré sur les paniers de près n’est pas difficile à défendre si il n’y a personne pour frapper de loin et obliger les défenses à se déplier. Même chose pour Eric Maynor qui est un ou deux crans en dessous de Lawson.

---Alors faudrait-il mieux prendre la très talentueuse scoring machine Jeff Teague, lui qui est capable d’allumer de loin comme l’eau tombe à Seattle ? Pas sûr. Teague est à des kilomètres d’être un playmaker et comme Foye n’est pas forcément un as dans l’art de faire circuler le ballon, il risque d’y avoir un problème dans le Minnesota. Vous imaginez un cinq composé de Jefferson, Love, l’ailier choisi en sixième position (mais non je n’ai pas dit DeRozan), Foye et Teague ? Ça fait un seul joueur qui est un peu collectif à savoir l’intérieur Kevin Love. Et encore, faudrait que les arrières lui permettent de toucher le ballon pour ça. Bref, quatre « first-scoring mentality » dans le cinq dont les arrières, c’est rarement joli à voir, encore plus si les intérieurs ne voient pas la couleur du ballon.

---On restera donc sur Lawson. Si le patron de North Carolina n’est pas disponible, autant prendre Collison -tout en évitant le regarde de chien battu de Teague- et patienter avant de mettre la main sur un meneur d’envergure.

---On en revient donc à l’idée « Collison » et à son adéquation potentiellement parfaite avec la franchise des bois. Cependant, il est peut-être vrai qu’en choisissant Darren Collison avec mon 18ème pick au nom de cette logique collective, je sacrifie la possibilité d’acquérir des joueurs plus talentueux.

---J’ai déjà évoqué Chase Budinger et Sam Young (voir 16th pick, Chicago) qui pourrait apporter le shoot à distance qui soulagerait pas mal Jefferson et Foye en leur ouvrant des espaces mais leur profil est quand même un peu trop semblable à celui de Mike Miller et Corey Brewer, lesquels suscitent encore des attentes. En fait, il y a trop de monde sur le poste 3 (Miller, Brewer mais aussi Carney et le combo forward Ryan Gomes) pour y installer un rôle player. A ce poste, c’est un gros talent ou rien.

---Un arrière shooteur dans la pure tradition alors ? Ouais, même si ça m’enlèvera pas l’idée Collison de la tête. Et puis de toute façon, comme il ne devrait plus rester que Wayne Ellington (1,94 m, North Carolina) et Marcus Thornton (1,90 m, LSU) comme joueurs qui évoluent dans ce registre et qu’ils ne semblent pas être véritablement plus talentueux que Collison (tout deux sont attendus en fin de premier tour, voire au second), il n’est pas très pertinent de les envisager en 18ème position.

---Par contre, il y a un autre role player qui pourrait venir concurrencer Collison dans la tête des dirigeants (ou plutôt dans la mienne), c’est Gani Lawal (voir 15th pick, Detroit). Cet intérieur un peu petit mais physique et toujours très impliqué, pourrait servir de back-up à Jefferson et Love, notamment en jouant aux côtés de l’un ou de l’autre sur certaines séquences. Il pourra se charger de la basse besogne et du travail défensif que les deux intérieurs ont un peu de mal à accomplir, et ainsi tenter de colmater un peu la déficience défensive de la talentueuse raquette bleu et blanche. Encore cette idée de complémentarité et de combler les lacunes de l’effectif.

---Les Timberwolves ont trois cartes à jouer lors de ce premier tour, à eux de s’en servir judicieusement. La seconde qu’ils tireront n’est pas aussi importante que la première mais il suffit de jeter un œil sur l’effectif gorgé d’excellents role players des grosses cylindrés et le leur qui en est presque totalement dépourvu pour comprendre l’intérêt de ce 18ème pick.


Ce que je ferais :

1) Je sélectionne Earl Clark, Austin Daye, Jrue Holiday ou n’importe quel gros talent dans leur style qui n’a pas encore été appelé. Dans le cas très improbable où il y a un choix à faire entre ces trois-là, je prends Clark devant Daye (plus complet) si c’est un meneur qui a été choisi en n°6 mais si ce n’est pas le cas, j’opte pour Holiday devant les deux autres. Après, si seul Holiday est disponible alors que c’est un point guard qui a posé la casquette de Minnesota sur sa tête plus tôt dans la soirée, je prends quand même Holiday (on se débrouillera pour lui trouver du temps de jeu sur les deux postes arrières).

2) J’appelle Darren Collison (j’ai besoin d’en dire plus ou…). Enfin, sauf si c’est un ailier qu’on a recruté en sixième position et que Ty Lawson est encore là.

3) Gani Lawal.

4) Ben ce serait quand même étonnant que Collison ET Lawal soient déjà sélectionnés, ou alors ça voudrait dire que des gros talents comme ceux de mon option n°1 ci-dessus sont encore disponibles.

StillBallin

Et vous, qui drafteriez-vous ?

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