---Pour ceux qui n'ont pas vu le premier épisode de cette série d'articles consacrée au freshmen NCAA de cette année, je ne saurais trop leur conseiller de faire un tour sur l'intro qui précède le portrait de DeMar DeRozan pour comprendre l'état d'esprit de cette classe particulière que sont les freshmen, d'autant plus que celle-là est dans une situation plutôt intéressante.
---Cette fois, on va jeter un oeil sur le combo-guard au nom bien fun qui porte les fameuses lettres UCLA sur son maillot, Jrue Holiday.
Jrue Holiday (UCLA), né en 1990, 1,91m, 83 kg
Point Guard/Shooting Guard
---Jrue Holiday a commencé la saison en impressionnant tous les observateurs par ce qu’il pouvait apporter sur un terrain. Il faut savoir que Jrue est un joueur atypique (en même temps quand on s’appelle « Jrue »…). Ne pouvant pas s’appuyer sur des qualités athlétiques au dessus de la moyenne ou un shoot vraiment fiable, Holiday parvient malgré tout à marquer les matchs de sa patte en déployant d’autres qualités, peut-être moins classiques mais tout aussi précieuses et surtout, assez rares. De quoi intéresser pas mal de coachs.
---Chacun d’entre eux apprécieront son profil all-around, toujours utile pour apporter de la consistance à une équipe mais ce qui devrait véritablement les séduire sont ses facultés intellectuelles basketballistiques. Le combo d’UCLA fait preuve d’une grande intelligence sur le terrain doublé d’un excellent sens du jeu, auxquels viennent se greffer une jolie vision de jeu et un altruisme directement issu de son QI basket. Cette combinaison de qualités plutôt rares en fait le type de joueur capable de donner à son équipe une nouvelle texture, une nouvelle dimension.
---Cette capacité à apporter à son équipe est d’autant plus impressionnante qu’il l’a produit depuis le poste 2 et en étant « en dehors » du ballon (le ballon ne transite pas systématiquement entre ses mains), puisque les clés du jeu des Bleus et Ors sont la propriété du senior, Darren Collison, l’un des meilleurs meneurs en NCAA. A cela, il faut ajouter qu’il a aussi été obligé de s’intégrer dans le jeu posé proposé par son coach et on comprend mieux pourquoi beaucoup de monde était subjugué par Holiday. Avoir autant d’impact dans une situation aussi étroite, laisse rêveur quand à son potentiel. D’ailleurs, c’est bien en dans le rôle de meneur que les scouts l’imaginent capable d’avoir le plus d’impact même s’ils estiment qu’il doit encore étrenner son talent à ce poste avant de pouvoir y être pleinement productif (en clair, c’est pas encore un vrai meneur).
---L’autre gros, gros élément qui vient faire briller les yeux des critiques de la balle orange s’exprime de l’autre côté du terrain. Holiday est un défenseur exceptionnel (vu comment le site Draftexpress.com s’emballe sur ce point, le terme exceptionnel est peut-être pas représentatif de ce que le petit Jrue peut faire lorsqu’il garde son panier) qui, chose éminemment appréciable, peut faire sentir son souffle oppressant sur l’un ou l’autre des deux postes arrière.
---Le combo d’UCLA se présente comme une sorte de role player haute couture, capable d’apporter des choses aussi uniques que précieuses et de devenir l’un maillon aussi indispensable qu’essentiel au succès d’une équipe.
---Sauf que ce bon Jrue a été vraiment décevant sur les dernières semaines de compétition. On savait que le scoring n’était pas son point fort mais ces derniers temps, son niveau dans ce domaine est devenu vraiment inquiétant. Alors qu’il postait environ 11 pts par matchs un peu après la mi-saison (si mes souvenirs sont bons), sa moyenne sur l’année est tombée à 8,5 (avec quelques zéros pointés bien sentis). Plus grave encore, il a un peu corné sa réputation de joueur très intelligent en faisant preuve d’une sélection de shoot et d’une prise de décision assez douteuses.
---D’une manière générale, c’est tout ce qu’il peut apporter à une équipe qui est remis en cause par ces dernières prestations. Il aurait certainement été un top 10 à la draft si elle avait eu lieu en Février, mais les semaines qui ont suivies ont fait dégringoler sa côte de façon irréversible pour cette année.
---Jrue Holiday constitue une véritable énigme. Son potentiel est annonciateur de grandes choses et peut faire de lui un joueur très recherché du fait de son profil atypique, mais ces qualités risques d’être plombées par sa faiblesse à contribuer à la marque. De plus, son potentiel même est sujet à caution tant qu’on n’a pas eu l’occasion de le voir diriger une équipe durablement.
Draft 2009 : Que va-t-il faire cet été ?
---Revêtir le légendaire maillot bleu et jaune lui permettrait de prouver ce qu’il peut faire en tant que meneur (c’était la dernière saison universitaire de Collison) et de progresser offensivement mais apparemment, Holiday aimerait « tester les eaux » cet été, c’est-à-dire s’inscrire à la draft, faire quelques work-outs avec les franchises NBA tout en se réservant la possibilité de retirer son nom et de retourner à la fac puisqu’il n’engagera pas d’agent (engager un agent lorsqu’on est en NCAA est interdit, par conséquent, en engager un coupe les possibilités de poursuivre son cursus).
---Cela lui permettra de juger son niveau notamment par rapport à ce qu’attendent les franchises et de lui donner une idée de la position à laquelle il pourrait être drafté. Agir ainsi ne lui coûte rien et au contraire devrait lui permettre de voir un peu où il en est mais j’espère vraiment qu’il retournera à UCLA parce que le joueur qu’il pourrait être est de ceux qui peuvent apporter une nouvelle dimension à une équipe et cela ne pourra être le cas que s’il ne passe pas son temps sur le bord des terrains NBA à agiter des serviettes pour encourager ses coéquipiers.
---Toutefois, il se murmure que le freshman n’est pas tout à fait sur la même longueur d’onde que son coach et qu’il n’est pas assuré d’avoir la mène l’an prochain même après le départ du senior Collison. Cela pourrait le pousser à maintenir son nom pour la draft.
---Si c’est le cas, on peut voir ça comme une erreur parce que d’une part, le combo a laissé une dernière impression plutôt mauvaise et ensuite parce que son année freshman est loin d’avoir donnée des vraies réponses quand à son niveau concret. Dès lors, les franchises seront dans l’incertitude lorsque son nom viendra sur leurs tablettes et on peut se demander si l’une d’elle prendra le risque de le sélectionner.
---D’un autre côté et avec un peu de chance, cette entrée prématurée en NBA pourrait lui être salutaire car Holiday possède un profil que certaines grosses cylindrés pourrait trouver très utile comme San Antonio (encore oui, j’y peux rien si leur effectif est plein de trous), Boston ou encore LA. Celles-ci occupent logiquement les dernières places dans l’ordre de la daft du premier tour et elles pourront peut-être se permettre de tenter un tel pari qui ne leur coûtera pas grand chose (une fin de premier tour seulement) mais qui pourrait leur rapporter gros, surtout au vu de son profil.
---Je pense que la réussite d’Holiday dans une telle situation dépendra de sa faculté à saisir les opportunités qui se présenteront à lui et de la façon dont il sera utilisé (faut que le coach de l’équipe en question comprenne ce qu’il peut apporter. D’ailleurs, cela va dans le sens des équipes du haut du tableau qui, étrangement, ont souvent un entraîneur intelligent qui comprend bien ce genre de choses).
---Toutefois, sélectionner Holiday resterait un pari car au regard de sa saison « double face », il est difficile de savoir ce qu’il pourra vraiment apporter surtout si il a été choisi sur son potentiel de meneur (qui est le plus aguichant) en raison du peu de nombre de fois où on a pu le voir à ce poste.
StillBallin
[Aussi dans la série "Freshman'09: One More Year, Kids !": DeMar DeRozan, BJ Mullens, Tyreke Evans, Greg Monroe, Al-Farouq Aminu, Willie Warren et les autres.]
2 commentaires:
Props to Stillballin, period.
bah, tu sais, hein, quand il est question de draft...
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