07 juillet 2010

John Wall and the Wizards

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With the 1st pick in the 2010 NBA draft, the Washington Wizards select:
John Wall. Il ne pouvait pas en être autrement. Evan Turner collait peut-être mieux à l'équipe de Washington (talent et maturité nécessaires pour évoluer dans un contexte difficile comme celui des Wizards) et notamment à Gilbert Arenas (arrière playmaker, il aurait permis de laisser l'ancien banni jouer son jeu de scoreur en étant sur le poste 1, plus conforme à son physique). Mais d'une part l'effectif de la capitale américaine -Arenas inclus- n'est pas sûr de ne pas se faire bouger et d'autre part, il est difficile de passer à côté d'un vrai meneur aussi fort et prometteur que John Wall. Assurément, la sélection de l'ancien Wildcat ne souffre d'aucune contestation. Que dis-je, d'aucune réflexion. Les questions que les dirigeants de la chanceuse franchise vont devoir se poser maintenant convergent vers une seule: comment faire en sorte que la belle pierre qu'est Wall aboutisse à un glorieux édifice?

Comment le n°1 de la draft va-t-il encaisser sa nouvelle situation? Lancez un saint-bernard secouriste dans la jungle, il en ressortira un loup. Avec des cas spéciaux comme Arenas et Andray Blatche en permanence dans les parages, la jungle de Washington a les reflets oranges et mécaniques d'un certain film de Stanley Kubrick (cf. ça et ça). De quoi mettre à l'épreuve le mental de n'importe quel rookie. Les choses ne seront pas faciles non plus sur le terrain. Jouer avec les boulimiques égoïstes que sont Arenas, Blatche et Al Thornton n'aura rien d'aisé pour un meneur de jeu aussi attendu, a fortiori dans une franchise meurtrie par la saison dernière qui espère voir le Wildcat apaiser toutes les douleurs comme un baume à ses blessures. Ne risque-t-on pas de voir notamment Arenas monopoliser le ballon, le jeu et asphyxier le jeune point guard?

Les dirigeants auront pas mal de boulot inscrit dans leur blackberry: permettre à Wall de gérer le changement de vie, le passage au monde professionnel et son statut de prodige, de n°1 de draft et de sauveur d'une franchise ; faire en sorte qu'il ne subisse pas trop les influences discutables de certains joueurs ou qu'il ne les embrasse pas, lui laisser le temps de poursuivre son développement,... En résumé, prendre toutes les mesures nécessaires pour que Wall ne finisse pas dans les articles de blog consacrées aux talents gâchés. Le dernier first pick que les Wizards ont eu entre les mains s'est cramé avant d'avoir pu vraiment mettre à l'épreuve son talent. Ils ont une seconde chance, la flinguer encore une fois serait un crime.

Vu le panorama aux décors post-apocalyptiques que je viens d'évoquer, on serait tenté de virer tout l'effectif et de reconstruire la maison du sol au plafond autour de John Wall. Les envoyez loin d'ici semble être la solution de facilité quand bien même transférer Arenas et Blatche ne sera pas vraiment simple en raison de leur personnalité et du contrat à faire craquer l'attaché-case qui est épinglé sur le premier. Couper les branches qui prennent le plus de place pour permettre aux jeunes pousses de grandir est une solution un peu radicale mais ça a plutôt bien marché pour Oklahoma City ou Memphis.

Mais écarter le célèbre shooteur fou ne serait-il pas là se priver d'une occasion intéressante d'enlever une belle portion de pression à John Wall? Avec la remorque de casseroles qui le suivra toute l'année, Arenas aura tous les regards rivés sur lui. Et sachant qu'il portera toujours la responsabilité de l'équipe en tant que fanchise player des Wizards (et le contrat qui va avec), sa présence éloignera l'attention mondiale de John Wall et lui mangera pas mal de pression. Avec l'Agent Zéro en paratonnerre, Wall pourra prendre le temps d'encaisser le changement de niveau et de se forger les épaules pour porter cette franchise à la suite du gentil barjot.

Cependant, comme je l'ai dit un peu plus tôt dans cet article, certains doutent de la compatibilité entre les deux joueurs stars de la capitale et c'est vrai qu'il est difficile d'imaginer un vrai meneur comme Wall évoluer aux côtés d'un combo guard comme Arenas qui a les clefs du jeu de son équipe et qui n'ouvre les portes que pour ses propres shoots. Mais Flip Saunders est un excellent coach offensif et peut-être pourra-t-il bricoler quelque chose pour avoir ses deux arrières vedettes sur le parquet en même temps sans que l'une ou l'autre ne soit brider. John Wall ne tient finalement pas souvent la balle pour un meneur et on peut assez bien l'imaginer la lâcher à Arenas pour un bon tiers des possessions de Washington dans lesquelles le goléador aux oeillères aurait carte blanche et aucune obligation de faire tourner l'équipe. Mais c'est vrai que cette idée constitue une prise de risques, proposant autant d'avantages à exploiter que de difficultés à contrer.

Par conséquent, il ne serait pas idiot de remplir l'effectif un peu vide de la franchise avec des vétérans travailleurs, sérieux et rigoureux pour noyer les mauvaises influences d'Arenas et autres (notamment pour ce qui est du manque d'effort défensif, chose pour laquelle Wall est attendu au tournant) par d'autres plus appropriées à un jeune joueur encore en développement. La venue inattendue et quasi gratuite de Kirk Hinrich est d'ailleurs une excellente chose. Joueur académique, bon shooteur, pouvant alterner le poste 1 et 2 indifféremment et capable de rendre quelques services à la mène en étant sur le parquet au côté d'un meneur comme il l'a fait avec Derrick Rose ces deux dernières saisons, il constitue un parfait complément du meneur prodige et offre un pendant intéressant à Gilbert Arenas. Un bon point qui j'espère en appelera d'autres.

En sélectionnant John Wall, les Wizz ont fait le plus facile. La suite devra être savamment calculée et de nombreux obstacles vont certainement venir se jeter dans leurs jambes mais pour sûr, le premier pavé d'un chemin plus glorieux est posé.

StillBallin

Et vous, que feriez-vous? Conserver ou trader Gilbert Arenas?

4 commentaires:

Lucas a dit…

Niveau compatibilité entre Wall et Arenas, je m'inquiète pas trop. Si l'Agent Zéro est utilisé dans un registre à la Mo Williams de Cleveland son shoot peut faire super mal, et ça lui évitera de garder la balle juste pour lui. En plus, Wall sait créer sans avoir la gonfle scotchée aux mains donc le partage du ballon me semble crédible. Le souci, c'est qu'un trio Wall-Arenas-Hinrich, en attaque comme en défense c'est trop petit. Et faire intervenir dans la rotation un guard plus balèze impliquerait une réduction du temps de jeu d'un des trois, ce qui serait un gros gâchis au vu de leur talent et de leurs salaires.

Mais comme tu le dis, garder Arenas c'est enlever de la pression à John Wall. D'un autre côté, meneur titulaire pour ta saison rookie et devoir faire jouer ensemble Arenas, Blatche et Thornton, c'est relativement stressant comme situation. Je suis néanmoins d'accord avec toi sur ce point. Si il y a une couille chez les Wizz, on va montrer Arenas du doigt et pas Wall, donc c'est pas idiot de le garder si on pense à l'extra-sportif.

En revanche, l'utiliser pour un trade peut être beaucoup plus intéressant. Les Wizards ont bien fait de ne pas le couper direct après son histoire de guns parce qu'il peut intéresser pas mal d'équipes. Enfin au moins une : Indiana.
Les mecs veulent un meneur depuis des lustres, et surtout de l'exposition médiatique. Arenas c'est juste du pain béni pour eux. Leurs monnaies d'échange? Des trentenaires sans histoire, sérieux à défaut d'être talentueux. Pile ce que cherchent Wizards pour repartir sur des bases saines.

Sinon ton article est top, sans doute le meilleur que j'ai pu lire sur Wall jusque là ;)

StillBallin a dit…

Je pense que je tenterais le coup de garder Arenas un an et de le trader après. Si tout se passe comme prévu (ce qui n'arrive jamais évidemment), Arenas aura plus ou moins retrouvé son jeu et fait un peu oublier ses déboires. Par conséquent, il présenterait une bien plus belle valeur marchande et surtout, il serait certainement plus facile à transférer qu'à l'heure actuelle. Mais bon, ça reste risqué.

Par contre, si Indiana a effectivement besoin d'un meneur, je ne pense pas qu'il tenterait le coup Arenas. Ils ont déjà du mal à supporter TJ Ford, alors l'Agent Zéro...

Et puis j'ai l'impression que les Pacers ont décidé depuis peu d'accorder une grande importance à la personnalité dans leur recrutement. Depuis deux ans environ, les joueurs qu'ils ont drafté (Hibbert, Hansbrough, George) ou recruté sur le marché des free agent (Earl Watson, Danthnay Jones) ont une bonne réputation en terme d'attitude. Donc malgré leur besoin, je ne les vois pas recruter Arenas.

En fait, je ne vois vraiment pas quelle franchise voudrait d'Arenas et de son gros contrat.

Anonyme a dit…

Trop risqué de laisser Wall avec Arenas sur le terrain et en dehors. Je vire Arenas contre du vide si il le faut mais je le vire. Je vire Blatche aussi tant qu'à faire.

Anonyme a dit…

Les Wizards ont pris le seul joueur «blue chip» disponible cette année. Éventuellement il va falloir trader Arenas pour le développement de Wall. Pour l’instant, avec l’équipe qu’ils ont, il n’y a pas question de trader Arenas en ce moment.
Avec Saunders comme l’entraineur ils vont jouer un style rapide, et bien exécuté au coté offensif. Leur style va donner peut-être la possibilité de jouer des matches des séries, et ça c’est de l’expérience inestimable pour un jeune joueur comme Wall.