24 juillet 2009

Analyse de la draft 2009: Les Knicks de New York

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Joueurs draftés :

Jordan Hill (PF, junior), choisi en n°8
Toney Douglas (PG/SG, senior), choisi en n°29 via LA Lakers


Arizona Dream

---Le système de Mike D’Antoni est d’abord fondé sur le meneur, non ? Rien qu’en faisant venir Chris Duhon, alors meneur remplaçant à Chicago, le coach new yorkais a transformé une équipe moribonde et pathétique en escouade sémillante et prometteuse, n’est-ce pas ? Lorsque Steve Nash était sous ses ordres, celui-ci a terminé deux saisons avec le titre de MVP et à fait de Phoenix un sérieux prétendant au titre pendant plusieurs années de suite, hein ? Cela démontre toute l’importance du point guard dans le jeu développé par D’Antoni, vous êtes d’accord ? Alors pourquoi diable les Knicks ont-ils sélectionné un ailier fort dans une draft débordant de meneurs ultra talentueux ?

---Il est vrai que quatre meneurs avaient déjà été drafté, mais bon sang, il restait encore Brandon Jennings et Jrue Holiday ! La franchise de Big Apple a finalement choisi Jordan Hill et c’est vrai que les ailiers forts rapides et athlétiques tel que lui sont des éléments déterminants du système de Mike D’Antoni –Amare Stoudemire et David Lee nous le rappellent que trop bien- mais pas autant que le sont les meneurs. De plus, il est bien plus difficile de trouver des point guards de qualité que des powers athlétiques.

---La seule hypothèse qui justifie la sélection de Hill est celle qui suppose que les dirigeants de Big Apple espéraient (espère toujours ?) récupérer Ricky Rubio depuis que les Timberwolves l’ont sélectionné en même temps que Jonny Flynn et qu’ils se retrouvent avec deux meneurs pour un seul fauteuil. Il faut admettre que c’était un joli coup à tenter. Une telle opération aurait réuni Rubio et Hill et fournit à New York un one-two punch potentiellement dévastateur et peut-être digne du combo Nash/Stoudemire. Les Knicks et D’Antoni aurait eu là une magnifique base pour entamer une nouvelle odyssée. Mais ce qui aurait peut-être été décrit quelques années plus tard comme l’un des plus fabuleux coups jamais réalisés semble pour l’instant être réduit à l’état d’encre sur papier.

---Si on écarte la question du meneur, Hill (voir profil au 7th pick, Golden State) est un bon pick, surtout pour Mike D’Antoni. Le coach italo-américain et son système de jeu devraient parfaitement exploiter les qualités athlétiques, la vitesse et l’énergie de l’intérieur d’Arizona, comme ce fut le cas pour Amare Stoudemire et David Lee. Il est difficile d’imaginer Hill atteindre le même niveau que Stoudemire (quoique ?) mais on peut s’attendre à un rendement proche de celui de Lee dès cette année. Ce qui est vraiment intéressant avec ce joueur, c’est qu’il combine un sérieux potentiel avec une énorme éthique de travail. Parfois travailler comme un malade ne suffit pas mais on a pu constater que ce n’était pas le cas de Hill puisqu’il est passé du statut de joueur de bout de banc à celui de pièce maîtresse de son université (et pas n’importe laquelle) en seulement trois ans.

---D’Antoni a dû être séduit par l’opportunité d’avoir entre ses mains un jeune ailier fort athlétique et doué d’une réelle capacité à progresser. Le coach new yorkais aura tout le loisir de façonner Hill à sa guise et de développer au maximum son potentiel. Comme on a pu le voir avec Stoudemire et auparavant avec la Benetton de Trévise, D’Antoni est aussi un coach formateur et rien ne lui siérait mieux que de modeler des joueurs selon sa philosophie de jeu et de les calibrer pour son système. Avec ses qualités brutes, son application et sa capacité à progresser, Hill semble être un candidat idéal pour des ambitions de ce genre.

---On pourra d’ailleurs en profiter pour voir jusqu’où D’Antoni est capable d’emmener un joueur. Les observateurs situent la valeur de Hill (niveau effectif majoré par le potentiel) quelque part entre celle de Chris Wilcox et celle d’Amare Stoudemire, et pour l’instant, plus proche de celle du néo-Piston que du toujours Sun. Si l’intérieur rookie des Knicks parvient un jour à titiller le niveau du Stoud, on pourra penser que l’italo-américain y est pour beaucoup (et lui ériger une statue à l’occasion). Mike D’Antoni est face à un nouveau défi et il ne va pas se faire prier pour le relever.

---Si Jordan Hill devrait prendre la place qu’abandonne (normalement) David Lee, le 29ème choix, Toney Douglas, devrait quand à lui enfiler la krypto-tunique de Nate Robinson (même si comme pour Lee, un retour aux Knicks n’est pas exclu). En effet, Douglas présente ce profil de combo guard/attaquant frénétique que D’Antoni utilise à merveille comme on a pu le voir avec Robinson à New York ou avec Leandro Barbosa à Phoenix. L’ancien leader de Florida State jouit apparemment d’une cote plutôt sympathique dans la sphère de la balle orange, fans et personnalités (dont le célèbre coach de Duke, Mike Krzyzewski, par exemple), et beaucoup sont ceux qui fondent de solides espoirs en lui.

---D’ailleurs, New York a lâché trois millions de dollars pour s’arranger avec les Lakers et apposer leur marque sur ce joueur. Cela peut paraître dérisoire pour ceux qui s’intéressent au foot mais dans le basket et en NBA où les transactions de ce genre sont négligeables tant par leur nombre que par leurs montants, cette indemnité est assez importante. Trois millions de billets verts et l’ombre de Nate Robinson, ça en fait des trucs à trimballer sur le dos pour un rookie de fin du premier tour. Impossible de prévoir si Douglas parviendra à relever ce périlleux défi.

---Finalement, les Knicks semblent avoir seulement pioché des pièces de rechanges pour remplacer David Lee et Nate Robinson. Ainsi, la franchise ne ressort pas vraiment renforcé de cette draft 2009, et même au contraire puisque des rookies prennent la place de joueurs confirmés. Mais ce faisant, D’Antoni repart sur une base similaire qui lui sied bien, tout en écartant les questions contractuelles, décisives à l’horizon 2010 (Hill et Douglas auront leur salaire de rookie pendant au moins quatre ans), et en s'offrant la possibilité de disposer de jeunes joueurs au potentiel peut-être plus élevé qu’il pourra développer selon ses désirs. Ainsi, les Knicks ont agit de façon plutôt intelligente et à terme, la franchise pourrait en sortir meilleure. Et puis inutile de vous dire ce que cela aurait été s’ils avaient réussi le coup Ricky Rubio. Mais quand même Brandon Jennings à New York, ça avait de la tronche.

StillBallin

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