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---J’en ai déjà parlé mais la draft 2009 est d’ores et déjà spéciale. Pas vraiment du point de vue de la qualité des joueurs parce que le niveau affiché cette année semble plus bas que celui des années précédentes (surtout aligné à côté de la dernière qui a vu naître Derrick Rose, OJ Mayo, Brook Lopez et toute une tripoté d’excellents joueurs). Mis à part Blake Griffin et Ricky Rubio, aucun joueur ne soulève véritablement les foules ou alors seulement leur potentiel. On entend de plus en plus parler de « draft à role player » et la suite du top 5 consensuel annoncé ne fait rien pour faire taire les mauvaises langues puisqu’il comprend un long pivot défensif (Hasheem Thabeet), un arrière scoreur vu plutôt comme un lieutenant (James Harden) et un power forward qu’on assimile à un Amare Stoudemire du (très) pauvre (Jordan Hill).
---Mais ce n’est pas tout, une autre ombre néfaste surplombe cette pauvre draft 2009. En effet, la nature semble se plaire à faire souffrir les estropiés. Elle voit le jour dans un contexte économique de crise générale qui touche même la NBA et ses entrepr…franchises. Conséquence logique, celles-ci cherchent à couper les dépenses superflues comme on a pu le voir cette année avec la réalisation de pas mal de transferts insignifiants qui n’avaient pour seul objectif que celui de faire des économies.
---Parallèlement et comme pour taper sur l’ambulance, un certain nombre de franchises (dont nous tairons le nom) se sont ingéniés à réduire massivement leur masse salariale afin d’avoir la marge suffisante pour participer à la gigantesque chasse à l’homme de 2010 qui comptent pour gibier Lebron James, Dywane Wade, Chris Bosh et Amare Stoudemire.
---Conséquence directe sur la draft 2009, certains dirigeants NBA pourraient rechigner à y participer car sélectionner un joueur au premier tour signifie être obliger de signer un contrat de 3 ans à un débutant. Problématique pour ceux qui voudraient retenir leurs billets verts, certains envisagent sérieusement d’échanger leur premier tour. La faiblesse de la draft devrait les encourager dans cette voie.
---On les verra peut-être aussi se la jouer San Antonio en draftant un européen/international pas fini pour le laisser se développer sur ses terres et le récupérer une fois qu’il en vaudra la peine, sans avoir à abandonner un tour de draft. Une situation particulière dont pourrait bénéficier le français Rodrigue Beaubois et qui explique peut-être son inscription prématurée.
---Toutefois, il y a une chose dont la draft 2009 peut s’enorgueillir au point peut-être de rendre jalouses ses ainées et de lui donner une vigueur qu’elle semblait perdre au fur et mesure que ces lignes s’égrenaient : le nombre inimaginable et unique de meneurs de qualité qu’y s’y présenteront. Or, tout le monde sait que cette espèce-là est une denrée rare (avant Derrick Rose, Allen Iverson est le seul meneur sélectionné en première position de la draft, et encore AI a surtout joué arrière en NBA) et donc très convoitée. De plus, il s’agit de l’un des postes les plus déterminants de la réussite d’une équipe et des plus difficiles à occuper.
---Ainsi, trouver un bon meneur n’arrive pas tous les jours et pas mal de franchises devraient se jeter sur cette draft pour trouver un véritable titulaire, un back-up de qualité ou en prévision de l’avenir. Prenons un peu d’avance et voyons un peu qui sont ces lutins qui vont envahir la NBA, en s’attardant d’abord sur les gros pedigree.
Ricky Rubio (Joventut Badalona), né en 1990, 1m92, 81 kg
Stats (en Espagne): 9,7 pts à 40% (43,8% à 3pts), 6 asts, 2 stls, 3 turnovers en 22 minutes
---Désormais, même un fermier du fin fond de l’Arkansas pourrait vous épeler son nom. Mais oublions la hype et concentrons-nous sur son jeu. Un sens du jeu et une créativité inimaginable qui ont déjà été éprouvés et garantis par le rigoureux et viril monde professionnel espagnol (le meilleur après la NBA), une qualité de passe à faire oublier les envolés de Josh Smith (6 en moyenne), une défense exceptionnelle sur l’homme et sur les lignes de passes (2 steals par match en 22 minutes !) et une mentalité de vainqueur à faire glousser les stoïques coachs européens. Du haut de ses 19 ans, Rubio est un véritable chef d’orchestre, un « faiseur de jeu » qui rend meilleur ses partenaires et qui est à lui tout seul un raccourci vers la victoire.
---Certains voient en l’espagnol un Steve Nash version MVP mais sans Mike D’Antoni, sans Amare Stoudemire, sans les allumées du tir à longue distance autour de lui… et sans shoot. En effet, scorer ne fait pas vraiment parti de ses compétences premières. Shooteur limité, slasher correct mais pas exceptionnel (il ne possède pas la puissance et l’explosivité pour se frayer à volonté un chemin au panier), Rubio est loin d’avoir le même impact lorsqu’il s’agit de marquer des points.
---En même temps, un gars qui est capable de dominer une rencontre sans scorer, personnellement, je trouve ça violent.
Ce qui peut pousser une franchise à le drafter plutôt qu’un autre :
---Combien de véritable « faiseur de jeu » aussi impressionnant connaissez-vous ? Aussi bon en défense ? Avec une mentalité de gagnant et de leader pareille ?
Ce qui peut pousser une franchise à en préférer un autre :
---La hype qui l’entoure (les GM ont tendance à se méfier maintenant) et le fait qu’il soit européen (question de la transition entre l’Europe et la NBA). Et puis ses difficultés au scoring devrait perturber pas mal les dirigeants américains (« je suis pas bon pour scorer » … « ah, tu sais pas jouer au basket » … « si » … « t’arrives pas à scorer ? » … « oui » … « alors t’es pas un joueur de basket ».) Même chose pour ses qualités athlétiques qui ne sont pas aussi impressionnantes que les scouts NBA le voudraient.
Draft 2009 : Dans l’absolu, Rubio aimerait poursuivre sa carrière de l’autre côté de l’océan dès septembre prochain mais quelques obstacles entravent sa route. En effet, le meneur de Badalone possède dans son contrat une clause de sortie vers la NBA sauf que cette clause est assortie d’une indemnisation plutôt coquette.
---Problème, la ligue américaine interdit à ses franchises de dépenser plus qu’une certaine somme (dont le montant est vraiment faible) dans de telles situations et donc, la franchise qui le draftera ne pourra pas s’acquitter de cette indemnité de sortie. La provenance de la somme importe peu et Rubio pourrait la payer de sa poche ou s’arranger avec l’un de ses sponsors.
---Mais un autre élément vient perturber ce processus. En effet, maintenant que l’ordre de draft est connu, on sait plus ou moins que la franchise qui accueillera le prodige espagnol sera Memphis ou Oklahoma City. Or, il se murmure que Rubio ne serait pas très enthousiaste à l’idée d’atterrir dans l’une des ces deux équipes, surtout si il doit lui-même payer le montant de sa clause, et il pourrait repousser son inscription à la draft d’un an (par ailleurs, à cet instant, la clause de sortie ne sera pas la même et ne poserait aucun problème). Un petit feuilleton en perspective.
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Brandon Jennings (Lottomatica Roma), né en 1989, 1m85, 77 kg
Stats (en Euroleague) : 7,6 pts à 38,7 % (26,8 % à 3pts), 1,6 asts, 1,2 stls, 1,2 to en 19,6 minutes
---Compagnon de hype et des campagnes européennes de Rubio (même un fermier du fin fond du Monténégro doit le connaître), il a fait beaucoup parler de lui en esquivant l’université pour aller en Europe alors qu’il était considéré comme l’un des meilleurs lycéens américains. A cet instant, il était connu comme un meneur spectaculaire, rapide et athlétique qui délivre des caviars à chaque petit déjeuner et manie la boule comme nos aïeux tricotaient (la preuve).
---Cette année, ne regardez pas ses stats, elles ne sont jamais très explicite dans le contexte européen. Et puis, elles ne vous disent pas que son équipe de Rome est blindée à l’arrière et que Jennings, aussi talentueux soit-il, reste un jeune chien fou de 19 ans au jeu bien américain dans une équipe d’Euroleague qui ne vise que la gagne. Ainsi, il est difficile d’avoir une réelle idée de ce que le « trailblazer » (le pionnier) est devenu après une année passée loin des télés américaines.
---On peut supposer plein de choses comme par exemple qu’il est devenu plus mature ou que le jeu européen à corriger quelques défauts de jeunesse (sa tendance à chercher le spectaculaire à l’efficace, à trop tenir le ballon, à négliger la défense, etc…). Mais son rôle pour le moins limité dans le plan de jeu de Rome et le peu de liberté que lui offrait son coach ne permettent pas de voir si une éventuelle progression est effective ou en tout cas, si elle se transpose sur le terrain. Certains analystes semblent voir ces quelques signes de progression mais est-ce suffisant pour convaincre les franchises NBA ?
---Il faut aussi avoir en tête que les défenses resserrés (ligne primée à 6,25 m, pas de défense illégale) et le jeu sur demi-terrain que l’on retrouve en Europe sont à contre-courant de son jeu basé sur la vitesse et les qualités athlétiques et l’ont obligé à shooter ce qui n’est pas forcément une force chez lui (38,7 % et 26,8 % à 3pts). D’un autre côté, ses difficultés lui ont offert une très solide expérience et il a peut-être commencé à comprendre les clefs pour les surmonter, ce qui, si c’est effectivement le cas est pour le moins prometteur.
---Par ailleurs, son attitude dans ce contexte difficile a été parfaite et laisse penser que son mental est fin prêt pour la compétition au plus haut niveau. Cette humilité, peut-être forgée par le niveau euroleague, sera certainement très utile dans la poursuite de sa carrière et de son développement. C’est souvent dans l’adversité que l’on progresse le plus, et cette année, le showman américain a été servi.
---Si cette année européenne a permis à Jennings de tendre même légèrement vers un Papaloukas ou juste de l’éloigner d’un Baron Davis, j’estimerais personnellement que cette opération « Straight to Europe » est un succès. Après, le reste dépends de Jennings lui-même.
Ce qui peut pousser une franchise à le drafter plutôt qu’un autre :
---Son talent pur, son potentiel et peut-être la supposition que son expérience européenne a été aussi riche que profitable.
Ce qui peut pousser une franchise à en préférer un autre :
---Constitue une énigme. La distance médiatique et ses performances pas vraiment clinquantes en Europe font que son niveau réel est finalement assez difficile à juger. Il sera peut-être difficile pour certaines franchises de le choisir surtout après le battage médiatique de l’été dernier.
Draft 2009 : il possède une clause de départ pour la NBA qui ne pose aucun problème mais il n’a toutefois pas annoncé officiellement qu’il comptait s’y présenter cette été (lorsque les play-offs italiens seront terminés, on en saura certainement plus).
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Tyreke Evans (Memphis), né en 1989, 1m96, 88 kgStats (en NCAA) : 17,1 pts à 45,5 % (27,4 % à 3pts), 5,4 rbs, 3,9 asts, 2,1 stls, 3,6 to en 29 minutes
(Inutile de se répéter, prenez à droite après la fin de cette phrase : Freshmen'09, Tyreke Evans)
Ce qui peut pousser une franchise à le drafter plutôt qu’un autre :
---Constitue une force de pénétration unique, même en NBA, et semble être capable d’apporter des points dès maintenant. De plus, il reste un gros potentiel.
Ce qui peut pousser une franchise à en préférer un autre :
---Est loin d’être un playmaker mais n’est pas très efficace à un poste autre que celui de meneur.
Draft 2009 : il n’est qu’un freshman mais il a décidé de se présenter à la draft après l’annonce du départ de son coach, John Calipari. Ayant déjà signé un agent, il ne peut plus retirer sa candidature et retourner en NCAA.
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Stephen Curry (Davidson), né en 1988, 1m90, 84 kg
Stats (en NCAA) : 28,6 pts à 45,4 % (38,7 % à 3pts sur 9,9 tentés par matchs), 5,6 asts, 2,5 stls, 3,7 to en 33,7 minutes
---Le fils de l’ancien shooteur magique des Hornets et des Raptors n’est plus un inconnu. Exceptionnel shooteur, il avait porté sa petite fac de Davidson (allez-y, citez-moi un joueur qui est sorti de cette université ?) jusqu’au March Madness à la seule force de son poignet. Le frêle arrière a maintenu la cadence cette année et tout le monde à hâte de le voir lancer des bombes dans la grande ligue.
---Pourtant, si tout le monde le voit en NBA, personne ne l’imagine devenir une star. Physiquement très éloigné des standards NBA pour un arrière, Curry ne pourra vivre qu’à travers son shoot. De plus, que se passera-t-il si le coach adverse lui colle un défenseur un peu plus physique, grand ou rugueux ? Et puis en défense, ses aptitudes physiques ne lui permettent pas d’être un minimum productif malgré toute sa bonne volonté.
---Cette année, Stephen Curry a été judicieusement décalé à la mène afin d’étouffer ses limites physiques et de préserver ses chances de réussir en NBA. Le shooteur fou s’en est plutôt bien sorti, montrant un altruisme et une vision de jeu intéressante (5,6 asts), et si son nombre de pertes de balles est élevé (3,7 to), il ne l’est pas énormément plus que lorsqu’il jouait arrière (2,6 to, pour seulement 2,9 passes décisives à l’époque). Toutefois, il est difficile d’imaginer Curry devenir un pur playmaker. Il reste avant tout un shooteur.
---Mais quel shooteur, mes amis. A n’importe quel distance, en sortie de dribble ou pas et avec toujours une tripotée de défenseurs dans les baskets (ce n’est pas vraiment les autres joueurs de Davidson qui effraient et attirent les défenseurs adverses). D’ailleurs, cela trouble un peu l’évaluation de Curry. En NCAA, il était largement ciblé et chacun de ses shoots étaient attendus et contestés tandis que ses coéquipiers n’étaient tout simplement pas assez bons pour sanctionner les prises à deux ou à trois sur Curry. En NBA, il en sera tout autrement et le combo guard disposera à coup sûr d’une liberté bien plus large. Dès lors, comment savoir quel pourrait être son niveau dans la grande ligue puisqu’on n’a jamais pu le voir jouer dans autre contexte que celui particulier de Davidson ? Comment savoir quel sera son rendement dans une situation radicalement différente ? Et lui, sera-t-il capable de s’adapter à ce nouveau contexte et à son nouveau rôle ?
Ce qui peut pousser une franchise à le drafter plutôt qu’un autre :
---Sa capacité à allumer de n’importe où (et même de très loin) que l’on trouve nulle part ailleurs.
Ce qui peut pousser une franchise à en préférer un autre :
---Son physique frêle (problématique en défense et qui risque de le rendre muet face à une défense rugueuse) et les doutes sur sa capacité à tenir le poste de meneur en NBA. Est surtout considéré comme un role player.
Draft 2009 : Après trois ans à la fac dont une qui l’a vu se faire connaître et l’autre confirmer, Curry a logiquement décidé de s’inscrire à la draft. Ce choix est définitif puisqu’il a engagé un agent.
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Ty Lawson (North Carolina), né en 1987, 1m83, 88 kgStats (en NCAA) : 16,6 pts à 53,2 % (47,2 % à 3pts), 6,6 asts, 2,1 stls, 1,9 to en 29,9 minutes
---Repéré depuis longtemps à cause de sa vitesse impressionnante, Lawson a quand même mis du temps avant de satisfaire les attentes qui ont fleuris autour de lui depuis qu’il a posé le pied en Caroline du Nord. D’ailleurs, il n’était pas loin de se présenter à la draft l’an passé avant de rebrousser son chemin et retourner à la fac. Grand bien lui a pris car sa saison junior a été celle de l’aboutissement. La maturation de son jeu a fait de lui un véritable leader qui a mené son équipe à la victoire finale en NCAA sans aucune anicroche.
---S’appuyant sur sa capacité d’accélération et son expérience pour orchestrer le jeu, il a su à merveille faire jouer ses coéquipiers tout en intervenant personnellement et avec efficacité. Joueur très propre (53,2 % aux tirs et seulement 1,9 balle perdue), il joue de façon très sûre, contrôlant parfaitement le jeu. Il est aussi très fort pour trouver les failles dans les défenses et les punir en s’y engouffrant porté par sa vitesse et sa puissance physique. Lawson a tout simplement été le meilleur meneur NCAA cette année.
---Le patron des Tar Heels possède des défauts bien entendus. Certains pointent ses difficultés à jouer sur demi-terrain (comme c’est le cas pour à peu près tous les américains), sa taille et d’autres petits détails mais ce qui empêche Lawson de faire rêver, c’est qu’il manque de génie, cette petite touche qui fait la différence entre un très bon joueur et un joueur exceptionnel. Malheureusement, ça, ça ne s’apprend pas.
Ce qui peut pousser une franchise à le drafter plutôt qu’un autre :
---Est une valeur sûre. On sait à quoi s’attendre et ce à quoi s’attendre est plutôt bon, voire excellent. On l’a vu évoluer sous toutes les coutures, on a pu voir de quel bois il était fait et ce qu’on a vu fait plaisir.
Ce qui peut pousser une franchise à en préférer un autre :
---Manque de génie pour être un titulaire indiscutable, trop bon pour être remplaçant, qu’est-ce que la franchise doit prévoir en le sélectionnant ?
Draft 2009 : Il s’était inscrit à la draft l’an passé avant de se retirer, aujourd’hui il n’a plus rien à faire en NCAA et c’est donc certain qu’il sera en NBA l’an prochain.
A suivre…
5 commentaires:
"Or, tout le monde sait que cette espèce-là est une denrée rare (avant Derrick Rose, Allen Iverson est le seul meneur sélectionné en première position de la draft, et encore AI a surtout joué arrière en NBA) et donc très convoitée. De plus, il s’agit de l’un des postes les plus déterminants de la réussite d’une équipe et des plus difficiles à occuper."
C'est intéressant car il y a eu 9 meneur élu ROY. Donc les meneurs sont rarement des valeurs sûres avant la draft mais quand ils jouent bien ils font la différence.
C'est ben vrai, c'que tu dis là p'tit gars.
On sait bien que les GM ne peuvent pas résister aux longs segments (conforté par l'adage "la taille ne s'apprend pas"). Les pivots légendaires, de Chamberlain à Shaquille O'Neal en passant par les Olajuwon et autre Robinson, ont vraiment posé une empreinte sur la NBA qui a vraiment du mal s'effacer. Si Dwight Howard perpétue plus ou moins la tradition, Michael Olowokandi (choisi devant un meneur, en l'occurence, Mike Bibby), Kwame Brown et peut-être Pervis Ellison (peut-être parce qu'il avait de vraiment bonnes stats à un court moment), sont la face cachée de ce phénomène.
Mais c'est vrai qu'il y a une sorte de désamour envers les meneurs (mais ça ne m'étonnerais pas qu'on tombe dans l'effet inverse). Jason Kidd sélectionné après Glenn Robinson, Chris Paul et Deron Williams après Bargnani et Marvin Williams, etc...
Je pense que c'est parce que les qualités physiques (taille et qualités ahlétiques) font plus fantasmer (souvenez-vous, ces deux éléments ne s'apprennent pas) que le feeling ou l'intelligence de jeu, souvent qualité spécifiques aux meneurs.
Voilà ce que je pense. Dans la conscience collective des GM, il est possible de greffer le fait de savoir jouer (où se placer, quoi faire, à quel moment, etc), de comprendre le jeu à un grand et/ou un athlète par l'apprentissage alors qu'il n'est pas possible d'apprendre la taille et/ou les qualités athlétiques à un meneur, même si lui a déjà une vraie maîtrise du jeu. Dans ce schéma, on peut échanger la compétence "savoir jouer" par la compétence "technique" car si la science du jeu est souvent un élément inhérent au poste de meneur, un certain niveau technique l'est aussi de fait car il est impossible pour un meneur d'atteindre la draft sans être à un certain seuil technique. Contrairement aux pivots.
Ce raisonnement repose surtout sur l'idée de potentiel (voire d'utopie). Cette vision des choses paraît plutôt cohérente en théorie, mais la pratique montre qu'imaginer ne suffit pas et qu'il faut aussi observer les indices qui indiquent qu'une évolution est possible.
Le problème, c'est qu'il y a des exemples qui font de ces utopies une réalité: Kareem Abdul-Jabbar avec sa taille et sa technique hors du commun, Magic Johnson avec sa taille et son sens du jeu incroyable, Dirk Nowitzki avec sa taille et son shoot fabuleux,...
"Chris Paul et Deron Williams après Bargnani et Marvin Williams, etc..."
Ce n'est pas après Bargnani mais après Andrew Bogut, bien sûr.
Etant moi-même descendant de fermier monténégrin, je trouve que la condescendance qui émane de cette article n'est point de bon aloi.
Cependant, merci de m'avoir renseigné sur les 3 derniers dragsters cités.
Bien à vous
Point de condescendance mon ami, pas plus envers l'arrière pays monténégrin qu'envers les campagnes de l'Arkansas.
Cette double accroche vise juste à illustrer l'ampleur du battage médiatique qui existent autour de Rubio et Jennings. L'image du fermier qui vit dans un endroit reculé et qui est un peu éloigné de l'actualité est bien sûr plutôt vieillotte et plus vraiment valable aujourd'hui mais elle reste très efficace pour illustrer le phénomène de hype (et puis dans l'idée, il s'agirait plutôt d'un fermier old school, la soixantaine).
Après, j'ai choisi le Monténégro à cause de l'imperméabilité presque légendaire du monde du basket de l'ex-Yougoslavie (là aussi, ça concerne plutôt une génération old school) envers le basket américain alors que c'est un pays où la culture basket est fortement ancrée (espèce de village gaulois qui résiste à Rome/la NBA).
La force du contraste, qui est caricatural c'est vrai, ne fait que souligner le cas médiatique qu'est Jennings. Et c'est la même chose pour Rubio et les fermiers de l'Arkansas.
J'espère que te voilà rassuré.
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