01 janvier 2000

Stillballin - Melrose Suns épisode #2

Résumé de l’épisode 2: Mike reste silencieux face à la critique mais il se sent trahi par ses associés Steve et Amare.

D’Antoni a joué face aux Spurs avec ses armes, et celles-ci était supérieures à celles de San Antonio. Un vrai pivot qui a fait sa part du boulot (O’Neal), des seconds rôles qui ont répondu présent (Diaw, Bell, Barbosa) et qui ont souvent surclassé ceux de San Antonio, et puis des leaders, Steve Nash et Amare Stoudemire qui ont assuré sur… la moitié des matches.

En effet, les deux têtes d’affiche ont littéralement porté leur équipe sur les deux (Nash) et trois premier match de la série. Sur les trois derniers matchs, Nash n’a tourné qu’à 11 points et 5,33 assists tandis que sur les deux derniers, Stoudemire n’a pu cumuler que 22 points. Que s’est-il donc passé ? Revenons sur les statistiques du maître à jouer des Suns. Nash n’a cumulé que sept passes décisives sur les deux derniers matchs. Oui, c’est ça, Steve Nash limité à 3,5 dimes de moyenne.

En réalité, cette stat irréelle est le fruit de l’intelligence de D’Antoni (non, ce n’est pas de l’ironie). D’Antoni a coaché au plus haut niveau en Europe avec le Benetton Trévise et il lui en reste parfois quelques restes. Face son effectif limité, Popovitch, le coach des Spurs, était réduit à jouer « Small Ball » c'est-à-dire avec un grand (Duncan) et quatre petits, dont les « petits » Finley ou Udoka en poste 4.

En toute logique, D’Antoni met Diaw en 4 pour avoir un avantage de taille direct et Stoudamire en pivot pour ne pas souffrir de la vitesse du Small Ball des Spurs. Dans cette idée de se servir du mismatch entre Diaw et Finley, c’est le français qui touche le premier ballon d’attaque des Suns sur chaque possession. Le résultat est une merveille. Diaw est un joueur intelligent, altruiste et bon passeur donc dès qu’il a le ballon à proximité du panier, sa taille lui permet de marquer et si les Spurs font prise à deux sur lui, il fait la passe au joueur démarqué qui peut inscrire un panier sans problème (demander à Raja Bell au match 4 : 27 points). Diaw a fait honneur à ce système : 21 points, 8 assists et 9 rebonds de moyenne sur les matches 4 et 5 (quand D’Antoni a mis ce système en place). Diaw possède les qualités d’un meneur et peut parfaitement faire jouer ses coéquipiers comme le fait Nash habituellement. Bilan, une victoire et une défaite, cette dernière synonyme d’élimination.

Alors quoi ? Pourquoi les Suns ont été éliminé si vite? Je vous l’ai dit, le rendement des deux stars, Nash et Stoudemire. Etait-ce pour eux des jours sans ? Ce n’est pas ce qu’ils ont répondu. A demi-mot pour Nash et explicitement pour Stoudemire, c’est la faute de D’Antoni. Pourquoi ? Parce qu’il ne leur avait jamais fait travailler ce système auparavant.

Quoi ? Ils se foutent de notre gueule ? Le double MVP et l’un des meilleurs ailiers forts du monde ne sont-il pas capable de bien s’intégrer à un système basique et simpliste du basket sans un travail de fond préalable ? Certes, D’Antoni a commis une erreur en ne travaillant pas ce système auparavant mais peut-être en a-t-il aussi fait une en supposant que ces deux magnifiques joueurs connaissaient un peu le basket.

Stoudemire s’éclate depuis que le gros Shaq est là pour lui créer des espaces, comment n’a-t-il pas pu profiter des éventuelles prises à deux sur Diaw ou guetter le rebond offensifs en cas d’échec du français ? Comment n’a-t-il pas pu profiter de la vista et des qualités de passeur de Diaw ? Un seul petit espace de liberté lui est nécessaire pour attaquer efficacement le panier, il lui suffisait de bouger un peu aux abords du cercle pour créer cet espace et il pourra être sûr que Diaw, qui a toujours plus tendance à passer qu’à scorer, lui fera parvenir la gonfle dans ses mains au moment adéquat.

Je profite de ce constat pour me remémorer les matches des Suns que j’ai pu regarder au cours de la saison et je me rend compte que 75 % des paniers de Stoudemire que je me souviens sont la conclusion d’une passe de Nash et notamment sur Pick and Roll (les autres sont des drives après réception de la balle sans application d’un système construit). Serait-ce là le seul système qu’est capable d’exploiter ce bon Amare ? Je ne l’affirmerais pas mais ce soupçon s’insinue déjà profondément dans mon esprit.

Nash n’est, certes, pas un grand meneur scoreur mais beaucoup se couperaient les mains pour avoir ses capacités en la matière (ce qui n’est pas très malin, en fait), surtout lorsque l’on sait que son pourcentage aux tirs tape à proximité des 50 %.

Alors quoi, il ne peut pas exploiter ses qualités de scoreur lorsqu’il n’est pas le contremaître officiel du jeu des Suns ? Combien de fois je l’ai vu sortir d’un écran, s’approcher de la raquette et décocher un petit jump-shoot qui fait mouche à chaque fois ; ne peut-il pas faire de même sur réception de passe après avoir semer son adversaire direct en slalomant entre les écrans de ses partenaires ? Lui aussi, double MVP de la ligue, ne possède-t-il qu’une seule façon de jouer, celle où il est à l’initiative du jeu ? Pourtant, rien que le fait de se déplacer constamment sans le ballon au sein de la défense adverse peut suffire à déstabiliser cette dernière et à créer des espaces dont pourrait profiter Stoudemire (tiens donc?), Barbosa, Bell, Giricek, O’Neal (et même Skinner, enfin plus ou moins). Comment Nash, un joueur dont l’intelligence n’est pas mise en doute, n’a-t-il pas pu avoir d’impact dans ces matches seulement parce que le coach leur a demandé de jouer un peu différemment ?

D’Antoni doit l’avoir mauvaise, son coaching était judicieux, mais que voulez-vous, les fondamentaux du basket ne se trouve que dans certains endroits des Etats-Unis. Comme à San Antonio par exemple.
  1. Episode # 1
  2. Episode # 2
  3. Episode # 3
  4. Episode # 4
Article de StillBallin.

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