Voici le profil des joueurs considérés comme les futurs lottery picks de la draft 2008 (entre la première et quatorzième place). Les deux prétendants à la première place, Derrick Rose et Michael Beasley, ne sont pas présents dans cette liste car je leur ai déjà consacré un article.
D’autres joueurs ne figurent pas dans cette liste non plus, bien qu’ils seront certainement pris aux alentours de la 10ème place car j’ai déjà parlé d’eux dans l’article que j’ai titré « les joueurs de l’ombre de la draft ». Vous y retrouverez ainsi les joliment cotés Kevin Love, Kosta Koufos et DJ Augustin.
Les autres sont présents ici à moins qu’un petit malin de GM décide de nous faire une petite surprise, ce qui nous fera plutôt marrer nous (ou alors crier au génie) tout au long de la saison prochaine.
Have fun.
Arrières :
O.J. Mayo 1,94m 1987 PG/SG (USC, freshman)
2007/08:
O.J. Mayo signait déjà des autographes à l’âge de 13 ans. Il est sûrement un des joueurs pour lesquels la hype s’est le plus enflammée. Beaucoup d’observateurs pensent que Mayo est le joueur le plus talentueux de la draft, mais considéré un temps comme le nouveau Magic Johnson (alors qu’il n’avait que 14 ou 15 ans), son évolution n’a pas suivi cette lourde promesse.
Ses extraordinaires capacités de scoreur, son ébouriffant sens du jeu, sa polyvalence, ses capacités physiques, son intensité, son talent balle en main et sa vision du jeu sont à l’origine de tout le remue-ménage qui l’a précédé. Seulement, la rançon de tout ce talent (et de la notoriété) a eu tôt fait de frapper à sa porte. Le concept d’équipe lui était indifférent, remplacé par celui du 1 contre 5, son amour de la ligne à 3pts lui a souvent fait perdre la tête (sa sélection aux tirs est d’ailleurs plutôt pauvre) sans compter les quelques histoires hors des parquets qu’il a connu.
Noyé sous un flot de critiques, il a su s’en servir pour évoluer. Encore en apprentissage, Ovinton J’Anthony (mignon, hein ?) a passé son année à USC a essayer d’être productif au sein d’une équipe et d’un collectif. Encore maladroit dans cet exercice, son éthique de travail et sa toute récente maturité (louée par bon nombre) peuvent lui permettre de devenir le joueur que tout le monde pensait qu’il allait être. En tout cas, soyez-en sûr, tous les yeux seront encore rivés sur lui.
2007/08:
Une vitesse démentielle. Un premier pas dévastateur. Une capacité unique à se créer un shoot qu’il peut décocher à n’importe quelle distance. Voilà les brefs commentaires haletants de ceux qui ont rencontré Jerryd Bayless au détour d’un parquet encore fumant. Ses aptitudes-là, beaucoup de joueurs peuvent se targuer des les posséder, sauf que Bayless, lui, les combine à une grande intelligence de jeu. L’ancien d’Arizona est un poison, un danger permanent. Seuls le jeu sur demi-terrain et sa légère tendance à forcer certaines actions peuvent offrir un peu répit à ses adversaires.
Bayless est plus un scoreur qu’un meneur mais son envergure limitée le pénalise lorsqu’il joue au poste 2 et qu’il doit défendre sur des arrières shooteurs (même si en dehors de cela, il reste un très bon défenseur). Et comme ses compétences de playmaker ne sont pas suffisantes pour occuper le poste 1, la question de son positionnement en NBA et de son efficience immédiate dans la grande ligue reste encore en suspens.
Autre bémol, il ne semble pas être capable de rendre meilleure ses coéquipiers. Lorsqu’il prend le jeu à son compte, les critiques persiflent son individualisme et lorsqu’il laisse le jeu venir à lui, elles pointent sa passivité. En réalité, Bayless ne parvient pas à avoir un impact sur son équipe lorsque celle-ci ne le place pas au centre de son attaque.
Cependant son jeune âge et ses qualités uniques laisse supposer sans qu’on puisse réellement en douter qu’il deviendra un joueur majeur. Peut-être plus tôt qu’on ne le croit.
2007/08:
Sa taille risque de l’empêcher de trop s’approcher du cercle une fois en NBA, mais il devrait maintenir sa puissance offensive s’il s’appuie sur les tirs à mi-distance qu’il peut efficacement exécuter en sortie de dribble, d’écran ou même sur la tête de son adversaire grâce à sa détonante capacité à exploser verticalement pour shooter. Son avenir se situe certainement-là car même très capable à 3pts, cette distance lui tourne parfois la tête et il en oublie sa merveilleuse force de pénétration. S’il progresse dans sa sélection de shoots, dans sa conduite de balle et dans la création pour ses coéquipiers, il peut devenir absolument inarrêtable.
Son futur coach pourra aussi apprécier (au-delà de sa bouille joufflue) ses efforts en défense et son potentiel en la matière malgré l’handicap de sa petite taille.
Quelques doutes planent sur son mental comme en illustrent ses lancers francs manqués lors de l’élimination de son équipe du tournoi NCAA et surtout sa baisse de niveau dans la deuxième partie de saison. Cette chute de rendement s’explique peut-être par le changement de coach en cours de saison (et de la controverse qui a précédé ce changement) mais cela démontre qu’il n’a peut-être pas un mental suffisant pour ne pas être perturbé par des événements plus ou moins extérieurs. Cela dit Eric Gordon est très jeune et il a déjà montré au cours de cette année des signes de maturité intéressants.
Son impact à la marque en NBA devrait déjà être conséquent mais plus encore, il peut devenir le scoreur attitré d’une franchise et même squatter les premières places du classement des marqueurs.
2007/08:
Il présente de nombreuses lacunes techniques (shoot, capacité à se créer son propre shoot, dribble) mais ses qualités défensives exceptionnelles sur les deux postes arrières, sa capacité à ne pas s’aventurer au-delà de ces limites et sa très bonne mentalité (travailleur, sait ce que signifie travailler pour l’équipe, à l’écoute de son coach) devraient combler n’importe quel entraîneur et apporter un vrai plus à son équipe.
S’il n’est pas un vrai meneur, ni un vrai arrière shooteur, il peut occuper ces deux postes sans que l’équipe n’en pâtisse et ses qualités athlétiques comme son jeu sur transition font de lui un attaquant tout à fait respectable.
Même s’il a bénéficié d’une certaine hype cette année (à cause de ses envolées notamment), il ne pourra d’abord être efficient pour son équipe qu’en sortie de banc. Cependant, il peut devenir un vrai 6ème homme efficace comme Leandro Barbosa ou Josh Childress et, s’il continue sa progression, il peut s’affirmer comme un solide titulaire NBA (ou un remplacent de luxe, ce qui serait peut être plus intéressant).
Ailiers:
2007/08:
Randolph n’est encore qu’un potentiel mais il fait déjà saliver tellement de dirigeants que plus personne ne peut marcher sans qu’on entende des semelles s’extirper bruyamment des lattes collantes du parquet. Incroyablement fluide et élégant pour un joueur de sa taille, sa vitesse et son dribble semble défier les lois de la physique et de l’anatomie humaine. Ce gaucher a aussi rapidement développé une belle panoplie de mouvements offensifs notamment à proximité du cercle, qu’il accompagne d’une solide vision de jeu et d’une belle capacité à faire jouer les autres.
Tant en défense qu’en attaque, ses qualités physiques lui donnent presque automatiquement un avantage dans les duels directs (notez au passage ses stats aux contres).
Comme je l’ai dit, Randolph n’est pour l’instant qu’un prospect et il lui reste beaucoup de travail à effectuer avant de concrétiser son incroyable potentiel. Il conservera certainement sa morphologie longiligne mais il doit quand même gagner en puissance et s’endurcir avant de participer aux luttes NBA.
D’ailleurs, il doit aussi s’endurcir mentalement. En effet, sa timidité risque de freiner (voir d’empêcher) son épanouissement surtout une fois en NBA tout comme son manque de maturité (bah, il est jeune).
Comme tous les joueurs très jeunes (et pas finis), il doit s’améliorer techniquement et remédier à la faiblesse de ses fondamentaux. Sa capacité à tirer à
Randolph est un peu un pari qui ne peut être remporté que si sa formation est poursuivie en NBA. Sinon, il ne sera qu’un gâchis de plus. Devrait rester encore à l’école, le gamin, mais comme on dit, hein, si jeunesse savait ...
2007/08 (euroleague):
Grand, complet, « Gallo » (le coq) possède le profil typique du joueur européen : fondamentaux aboutis, large panoplie technique, vraie intelligence de jeu et mentalité de gagnant mais aussi manque de vitesse et d’explosivité et capacité limitée à défendre sur des ailiers NBA.
Son impact immédiat dans la grande ligue ne fait aucun doute s’il est inclus dans les systèmes de son équipe et il peut à terme en devenir le go-to guy. Pour cela, il devra améliorer son répertoire dans le post-up, sa capacité à prendre des rebonds, sa défense et devenir plus constant à trois points.
La franchise qui choisira Gallinari ne draftera pas un potentiel, ni même un rookie mais bien un joueur confirmé et expérimenté âgé de 20 ans. Ce profil quasi-inexistant parmi les candidats de cette draft (et plus encore possédant un tel niveau de jeu), devrait intéresser pas mal de dirigeant rusé car ce type de joueur fait partie de ceux qui permettent de gagner des titres. Malgré tout, je peux dire sans prendre trop de risque que certains le négligeront pour sélectionner un athlète au potentiel aguicheur. Bah, ils se rendront vite compte de leur erreur.
2007/08 (France):
Sa carcasse fluette cache de grandes qualités athlétiques et il possède un répertoire d’une profondeur inédite pour un joueur de cette taille et de cet âge, qu’il utilise avec une grande intelligence du bout de ses bras démesurés.
Vrai joueur d’équipe, créatif au possible, Batum peut absolument tout faire (même si il possède encore une marge de progression conséquente au shoot, en défense, aux dribbles et aux rebonds) et dominer n’importe quel match (sans forcément scorer d’ailleurs).
Seulement voilà, s’il peut dominer n’importe quel match, il ne le fait pas toujours. Même s’il a progressé dans la constance, il doit parvenir à un stade où il ne descendrait jamais en dessous d’un certain niveau. Pour devenir un joueur absolument incontournable, il doit gagner en puissance mais surtout en dureté physique et mentale. Estampillé joueur soft, il doit aussi gagner en agressivité et en intensité.
En plus de cela, sa passivité sur certaines périodes et les doutes sur sa volonté à dominer laissent sceptiques beaucoup d’observateurs, ce qui explique qu’il n’est attendu qu’aux alentours de la dixième place de la draft.
Cependant, cela devrait être un bien pour un mal car je pense qu’il ne pourrait s’épanouir pleinement qu’à condition de tomber dans une équipe déjà construite (donc qui peut se permettre de patienter) et doté d’un esprit collectif (indispensable au jeu altruiste de Batum). Son impact en NBA ne sera pas immédiat mais dès qu’il aura gommé ses défauts dans l’approche du jeu, celui que l’on appelle encore le Girafon deviendra à n’en pas douter un des tauliers de la ligue.
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