20 mai 2008

Special Guest - StillBallin présente "les Starlettes de la Draft 2008".

(Article proposé par un chroniqueur indépendant invité sur ce blog, StillBallin.)

Voici le profil des joueurs considérés comme les futurs lottery picks de la draft 2008 (entre la première et quatorzième place). Les deux prétendants à la première place, Derrick Rose et Michael Beasley, ne sont pas présents dans cette liste car je leur ai déjà consacré un article.

D’autres joueurs ne figurent pas dans cette liste non plus, bien qu’ils seront certainement pris aux alentours de la 10ème place car j’ai déjà parlé d’eux dans l’article que j’ai titré « les joueurs de l’ombre de la draft ». Vous y retrouverez ainsi les joliment cotés Kevin Love, Kosta Koufos et DJ Augustin.

Les autres sont présents ici à moins qu’un petit malin de GM décide de nous faire une petite surprise, ce qui nous fera plutôt marrer nous (ou alors crier au génie) tout au long de la saison prochaine.
Have fun.

Arrières :

O.J. Mayo 1,94m 1987 PG/SG (USC, freshman)
2007/08: 20,7 pts (44%, 40,9% à 3pts); 4,5 rbs ; 3,3 asts ; 1,5 stls ; 3,5 to


O.J. Mayo signait déjà des autographes à l’âge de 13 ans. Il est sûrement un des joueurs pour lesquels la hype s’est le plus enflammée. Beaucoup d’observateurs pensent que Mayo est le joueur le plus talentueux de la draft, mais considéré un temps comme le nouveau Magic Johnson (alors qu’il n’avait que 14 ou 15 ans), son évolution n’a pas suivi cette lourde promesse.

Ses extraordinaires capacités de scoreur, son ébouriffant sens du jeu, sa polyvalence, ses capacités physiques, son intensité, son talent balle en main et sa vision du jeu sont à l’origine de tout le remue-ménage qui l’a précédé. Seulement, la rançon de tout ce talent (et de la notoriété) a eu tôt fait de frapper à sa porte. Le concept d’équipe lui était indifférent, remplacé par celui du 1 contre 5, son amour de la ligne à 3pts lui a souvent fait perdre la tête (sa sélection aux tirs est d’ailleurs plutôt pauvre) sans compter les quelques histoires hors des parquets qu’il a connu.

Noyé sous un flot de critiques, il a su s’en servir pour évoluer. Encore en apprentissage, Ovinton J’Anthony (mignon, hein ?) a passé son année à USC a essayer d’être productif au sein d’une équipe et d’un collectif. Encore maladroit dans cet exercice, son éthique de travail et sa toute récente maturité (louée par bon nombre) peuvent lui permettre de devenir le joueur que tout le monde pensait qu’il allait être. En tout cas, soyez-en sûr, tous les yeux seront encore rivés sur lui.

Profil: Allen Iverson (mais en grand) Perspective: Chauncey Billups, Allen Iverson (meilleure), Joe Forte (pire)


Jerryd Bayless 1,91m 1988 PG/SG (Arizona, freshman)
2007/08:
19,7 pts (45,8%, 40,7% à 3pts); 4,0 asts ; 1,0 stls ; 3,0 to

Une vitesse démentielle. Un premier pas dévastateur. Une capacité unique à se créer un shoot qu’il peut décocher à n’importe quelle distance. Voilà les brefs commentaires haletants de ceux qui ont rencontré Jerryd Bayless au détour d’un parquet encore fumant. Ses aptitudes-là, beaucoup de joueurs peuvent se targuer des les posséder, sauf que Bayless, lui, les combine à une grande intelligence de jeu. L’ancien d’Arizona est un poison, un danger permanent. Seuls le jeu sur demi-terrain et sa légère tendance à forcer certaines actions peuvent offrir un peu répit à ses adversaires.

Bayless est plus un scoreur qu’un meneur mais son envergure limitée le pénalise lorsqu’il joue au poste 2 et qu’il doit défendre sur des arrières shooteurs (même si en dehors de cela, il reste un très bon défenseur). Et comme ses compétences de playmaker ne sont pas suffisantes pour occuper le poste 1, la question de son positionnement en NBA et de son efficience immédiate dans la grande ligue reste encore en suspens.

Autre bémol, il ne semble pas être capable de rendre meilleure ses coéquipiers. Lorsqu’il prend le jeu à son compte, les critiques persiflent son individualisme et lorsqu’il laisse le jeu venir à lui, elles pointent sa passivité. En réalité, Bayless ne parvient pas à avoir un impact sur son équipe lorsque celle-ci ne le place pas au centre de son attaque.

Cependant son jeune âge et ses qualités uniques laisse supposer sans qu’on puisse réellement en douter qu’il deviendra un joueur majeur. Peut-être plus tôt qu’on ne le croit.

Profil: Monta Ellis (en un peu meilleur meneur) Perspective: Gilbert Arenas (meilleure), Louis Williams (pire)


Eric Gordon 1,94m 1988 SG (Indiana, freshman)
2007/08:
20,9 pts (43,3%, 33,7% à 3pts); 1,3 stls ; 3,6 to

The Shooting machine. Vraiment petit pour un 2 mais monstrueusement athlétique, son talent de shooteur et son incroyable vitesse d’exécution lui valait déjà une belle réputation d’envergure nationale dès sa sortie du lycée. Que ce soit en sortie d’écran ou de dribble, Gordon peut dégainer avec une aisance et une vitesse déconcertante. Trois points, mi-distance, pénétration, l’alumni d’Indiana est un scoreur complet et accompli. Son premier pas explosif et sa terrifiante puissance font de lui un joueur très difficile à stopper à moins de commettre des fautes.

Sa taille risque de l’empêcher de trop s’approcher du cercle une fois en NBA, mais il devrait maintenir sa puissance offensive s’il s’appuie sur les tirs à mi-distance qu’il peut efficacement exécuter en sortie de dribble, d’écran ou même sur la tête de son adversaire grâce à sa détonante capacité à exploser verticalement pour shooter. Son avenir se situe certainement-là car même très capable à 3pts, cette distance lui tourne parfois la tête et il en oublie sa merveilleuse force de pénétration. S’il progresse dans sa sélection de shoots, dans sa conduite de balle et dans la création pour ses coéquipiers, il peut devenir absolument inarrêtable.

Son futur coach pourra aussi apprécier (au-delà de sa bouille joufflue) ses efforts en défense et son potentiel en la matière malgré l’handicap de sa petite taille.

Quelques doutes planent sur son mental comme en illustrent ses lancers francs manqués lors de l’élimination de son équipe du tournoi NCAA et surtout sa baisse de niveau dans la deuxième partie de saison. Cette chute de rendement s’explique peut-être par le changement de coach en cours de saison (et de la controverse qui a précédé ce changement) mais cela démontre qu’il n’a peut-être pas un mental suffisant pour ne pas être perturbé par des événements plus ou moins extérieurs. Cela dit Eric Gordon est très jeune et il a déjà montré au cours de cette année des signes de maturité intéressants.

Son impact à la marque en NBA devrait déjà être conséquent mais plus encore, il peut devenir le scoreur attitré d’une franchise et même squatter les premières places du classement des marqueurs.

Profil: Ben Gordon Perspective: Mitch Richmond (meilleure), Shannon Brown (pire)


Russell Westbrook 1, 94m 1988 PG/SG (UCLA, sophomore)
2007/08:
12,7 pts (46,5%); 4,3 asts ; 1,6 stls ; 2,5 to

Combo-guard extrêmement explosif, il a éclaté sur le tard avec UCLA. Ses qualités athlétiques et son premier pas lui permettent d’attaquer le cercle avec bonheur mais c’est dans le jeu en transition qu’il s’exprime le mieux.

Il présente de nombreuses lacunes techniques (shoot, capacité à se créer son propre shoot, dribble) mais ses qualités défensives exceptionnelles sur les deux postes arrières, sa capacité à ne pas s’aventurer au-delà de ces limites et sa très bonne mentalité (travailleur, sait ce que signifie travailler pour l’équipe, à l’écoute de son coach) devraient combler n’importe quel entraîneur et apporter un vrai plus à son équipe.

S’il n’est pas un vrai meneur, ni un vrai arrière shooteur, il peut occuper ces deux postes sans que l’équipe n’en pâtisse et ses qualités athlétiques comme son jeu sur transition font de lui un attaquant tout à fait respectable.

Même s’il a bénéficié d’une certaine hype cette année (à cause de ses envolées notamment), il ne pourra d’abord être efficient pour son équipe qu’en sortie de banc. Cependant, il peut devenir un vrai 6ème homme efficace comme Leandro Barbosa ou Josh Childress et, s’il continue sa progression, il peut s’affirmer comme un solide titulaire NBA (ou un remplacent de luxe, ce qui serait peut être plus intéressant).

Profil: Monta Ellis (jeu) et Josh Childress (mentalité) Perspective: Monta Ellis (meilleure), Shannon Brown (pire)


Ailiers:

Anthony Randolph 2,08m 1989 SF (LSU, freshman)

2007/08: 15,6 pts (46,4%); 8,5 rbs ; 2,3 blks ; 3,0 to

Randolph n’est encore qu’un potentiel mais il fait déjà saliver tellement de dirigeants que plus personne ne peut marcher sans qu’on entende des semelles s’extirper bruyamment des lattes collantes du parquet. Incroyablement fluide et élégant pour un joueur de sa taille, sa vitesse et son dribble semble défier les lois de la physique et de l’anatomie humaine. Ce gaucher a aussi rapidement développé une belle panoplie de mouvements offensifs notamment à proximité du cercle, qu’il accompagne d’une solide vision de jeu et d’une belle capacité à faire jouer les autres.

Tant en défense qu’en attaque, ses qualités physiques lui donnent presque automatiquement un avantage dans les duels directs (notez au passage ses stats aux contres).

Comme je l’ai dit, Randolph n’est pour l’instant qu’un prospect et il lui reste beaucoup de travail à effectuer avant de concrétiser son incroyable potentiel. Il conservera certainement sa morphologie longiligne mais il doit quand même gagner en puissance et s’endurcir avant de participer aux luttes NBA.

D’ailleurs, il doit aussi s’endurcir mentalement. En effet, sa timidité risque de freiner (voir d’empêcher) son épanouissement surtout une fois en NBA tout comme son manque de maturité (bah, il est jeune).

Comme tous les joueurs très jeunes (et pas finis), il doit s’améliorer techniquement et remédier à la faiblesse de ses fondamentaux. Sa capacité à tirer à 3 pts par exemple, est inexistante.

Randolph est un peu un pari qui ne peut être remporté que si sa formation est poursuivie en NBA. Sinon, il ne sera qu’un gâchis de plus. Devrait rester encore à l’école, le gamin, mais comme on dit, hein, si jeunesse savait ...

Profil:Tayshaun Prince Perspective: Tayshaun Prince, Lamar Odom (meilleure), Tim Thomas (pire)


Danilo Gallinari 2,05m 1988 SF (Olimpia Milano, Italie)
2007/08 (euroleague): 14,9 pts (48%, 31,8% à 3pts); 4,2 rbs ; 1,5 stls

On dit de lui qu’il joue comme un vétéran de 30 ans. Il en a 20. Véritable go-to guy de son équipe, il a explosé aux yeux de tout le monde lors de la campagne euroleague de cette année. Oh, et puis il a été élu MVP de la ligue italienne aussi.

Grand, complet, « Gallo » (le coq) possède le profil typique du joueur européen : fondamentaux aboutis, large panoplie technique, vraie intelligence de jeu et mentalité de gagnant mais aussi manque de vitesse et d’explosivité et capacité limitée à défendre sur des ailiers NBA.

Son impact immédiat dans la grande ligue ne fait aucun doute s’il est inclus dans les systèmes de son équipe et il peut à terme en devenir le go-to guy. Pour cela, il devra améliorer son répertoire dans le post-up, sa capacité à prendre des rebonds, sa défense et devenir plus constant à trois points.

La franchise qui choisira Gallinari ne draftera pas un potentiel, ni même un rookie mais bien un joueur confirmé et expérimenté âgé de 20 ans. Ce profil quasi-inexistant parmi les candidats de cette draft (et plus encore possédant un tel niveau de jeu), devrait intéresser pas mal de dirigeant rusé car ce type de joueur fait partie de ceux qui permettent de gagner des titres. Malgré tout, je peux dire sans prendre trop de risque que certains le négligeront pour sélectionner un athlète au potentiel aguicheur. Bah, ils se rendront vite compte de leur erreur.

Profil: Detlef Schrempf Perspective: Hedo Turkoglu (meilleure), Mike Dunleavy Jr (pire)


Nicolas Batum 2,03m 1988 SG/SF (Le Mans, France)
2007/08 (France): 12,3 pts (52,3%); 5,0 rbs ; 3,6 asts ; 1,3 stls ; 28,8 min

Quand on regarde Nicolas Batum, on ne peut s’empêcher de se demander si Shaquille O’Neal n’a pas pris un gamin de 13 ans par le sommet du crâne pour l’étirer jusqu’à ce qu’il atteigne les deux mètres. Puis après, il met une taule à tout le monde pendant le Nike Hoop Summit. Nicolas Batum, un énorme potentiel, mais déjà un joueur confirmé. Après un début de saison difficile (notamment en euroleague), il a passé un palier et se pose comme un candidat très sérieux au titre de MVP français de la Pro A (note de l’auteur qui met trop de temps avant de finir ses articles : il est arrivée deuxième derrière Nando De Colo).

Sa carcasse fluette cache de grandes qualités athlétiques et il possède un répertoire d’une profondeur inédite pour un joueur de cette taille et de cet âge, qu’il utilise avec une grande intelligence du bout de ses bras démesurés.

Vrai joueur d’équipe, créatif au possible, Batum peut absolument tout faire (même si il possède encore une marge de progression conséquente au shoot, en défense, aux dribbles et aux rebonds) et dominer n’importe quel match (sans forcément scorer d’ailleurs).

Seulement voilà, s’il peut dominer n’importe quel match, il ne le fait pas toujours. Même s’il a progressé dans la constance, il doit parvenir à un stade où il ne descendrait jamais en dessous d’un certain niveau. Pour devenir un joueur absolument incontournable, il doit gagner en puissance mais surtout en dureté physique et mentale. Estampillé joueur soft, il doit aussi gagner en agressivité et en intensité.

En plus de cela, sa passivité sur certaines périodes et les doutes sur sa volonté à dominer laissent sceptiques beaucoup d’observateurs, ce qui explique qu’il n’est attendu qu’aux alentours de la dixième place de la draft.

Cependant, cela devrait être un bien pour un mal car je pense qu’il ne pourrait s’épanouir pleinement qu’à condition de tomber dans une équipe déjà construite (donc qui peut se permettre de patienter) et doté d’un esprit collectif (indispensable au jeu altruiste de Batum). Son impact en NBA ne sera pas immédiat mais dès qu’il aura gommé ses défauts dans l’approche du jeu, celui que l’on appelle encore le Girafon deviendra à n’en pas douter un des tauliers de la ligue.

Profil: Boris Diaw (en plus fluet) Perspective: Caron Butler/ Hedo Turkoglu (meilleure), Thabo Sefolosha (pire)

Article de StillBallin.

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