23 janvier 2012

New York, New York...


Par Jeffzewanderer.

La semaine dernière aux USA on célébrait le Martin Luther King Day. Vous le savez, ce jour tient à cœur à la NBA qui organise pour l’occasion un marathon de matchs. Dont un New York Knicks-Orlando Magic qui s’est soldé par une défaite (de plus) pour les New Yorkais. Or, probablement ébranlé par ce spectacle, il se trouve que comme le célèbre pasteur de Géorgie j’ai ensuite fait un rêve.

Ça commençait sur les marches du Madison Square Garden. Charles Oakley se tenait à mes côtés, une batte de baseball (une vieille, en bois) à la main. A mes pieds il y avait Isaiah Thomas et Jim Dolan, le propriétaire de l’équipe. Ligotés. Oak s’avançait vers eux et les aspergeait d’essence. Moi j’ouvrais une serviette dont je sortais le contrat de Tyson Chandler ainsi que le document officialisant l’échange de la moitié de l’équipe contre Carmelo Anthony. Et un zippo. Un cliquetis plus tard, je jetais les papiers enflammés sur les deux bourreaux de la franchise, façon American Gangster. Puis, avec le sentiment du devoir, sinon accompli, du moins bien commencé, Oak et moi nous dirigions vers le complexe d’entrainement de l’équipe.

Là on croisait Mike d’Antoni, la mine basse et les valises faites. Il avait eu mon message. Je l’ai pris à part pour lui dire que je ne lui en voulais pas, qu’il avait fait ce qu’il pouvait avec ce qu’il avait. Bref que ce n’était pas personnel. Et que s’il voulait savoir ce qui lui arriverait la prochaine fois qu’il se féliciterait pour son attaque après s’être fait passer 120 points par LES BOBCATS, il n’avait qu’à faire un crochet par le Garden. C’était mesquin mais quand même, ça défoule. Il m’a répondu que de toute façon il en avait marre du basket et qu’il allait prendre sa retraite avec Don Nelson à parler du bon vieux temps où on ne les obligeait pas à défendre.

Une fois dans le gymnase Oak est allé voir Carmelo Anthony et moi Amare (ou Amar’e ou je sais plus comment il a décidé d’écrire son nom cette année). Le pauvre faisait la gueule. Quand je lui ai demandé ce qui n’allait pas, il m’a expliqué qu’il en avait marre qu’il n’y en ait que pour Melo. Merde, c’était lui qui était venu alors que les seuls autres joueurs dans le roster c’étaient Danilo Galinari et Wilson Chandler. C’était lui qui avait rendu sa fierté à la franchise, qui l’avait ramenée en playoffs. Qui avait établi un nouveau record pour le nombre de matchs à 30 points ou plus consécutifs. Bref c’était lui le franchise player, l’idole de la ville. Lui. Pas l’autre feignasse qu’on traitait en héros parce qu’il était né à Brooklyn et qu’il avait fait chier tout le monde jusqu’à ce qu’on le laisse venir au Knicks.

Alors je l’ai rassuré, je lui ai dit que oui, c’était lui le leader. Que l’adresse en berne à mi-distance ça allait passer s’il continuait à prendre des bons shoots. Que c’était bien qu’il ait arrêté ses conneries de tirs à 3 points et qu’il essaye de plus d’approcher du panier. Mais que s’il continuait à ne se donner en défense et au rebond qu’une possession sur dix, il serait le suivant sur la liste d’Oak. Là il n’a pas eu l’air de comprendre. Alors on a rejoint mon enforcer attitré.

Oak avait trouvé une meute de pitbulls (ne me demandez pas où) et les avait attachés tout le long de la ligne à 3 points. Puis il avait entrepris d’expliquer à Melo que reculer avec l’air paniqué ce n’était pas une technique pour défendre. Et que donc, pour le motiver il allait lui donner une VRAIE raison de paniquer, mais seulement s’il reculait en faisant n’importe quoi. Voyant que les cours de défense étaient bien en place, j’ai donc réuni les autres joueurs pour une causerie.

Après le bla-bla d’usage, je me suis tourné vers Tyson Chandler. Et je lui ai mis une grosse baffe en lui expliquant que ce n’était pas interdit, une fois de temps en temps, de sauter pour essayer de faire un contre. Mais que sinon c’était bien. Cher payé, mais bien. Ensuite j’ai dit aux autres que ça n’était pas interdit non plus de faire des passes à Tyson en attaque. Pas 20 par match, mais une ou deux de temps en temps ça ne ferait pas de mal. Lui il n’avait pas l’air enthousiaste, mais à 14 millions la saison il peut bien prendre 6 ou 7 shoots par match. Ensuite j’ai collé une autre baffe à Iman Shumpert pour sa sélection de tirs. Une seule parce que ce n’est pas non plus de sa faute si les autres attendent qu’il crée son shoot sans bouger. C’est juste sa faute s’il le prend. Et je l’ai quand même félicité pour ses efforts en défense. Une baffe de plus à Toney Douglas pour les mêmes raisons, sans les félicitations.

Le pauvre s’attendait à s’en prendre une deuxième pour ses passes pourries, mais ça n’aurait servi à rien. La vista, pour un meneur, ça ne s’apprend pas, et toutes les trempes du monde n’y changeront rien. Encore une trempe (mais petite) à Landry Fields pour lui rappeler que non, il n’est pas intouchable. Jared Jeffries en a pris une aussi. Comme ça, pour l’ensemble de son œuvre. Mike Bibby et Baron Davis je n’ai pas osé, de peur qu’ils se blessent. J’ai juste dit à Baron que quand il reviendrait il avait intérêt à penser « passe » avant « shoot ». Pour la motivation je laisse ça à Oak. Josh Harrelson et Bill Walker je les ai oubliés. Comme tout le monde.

Les trempes et les consignes distribuées j’ai laissé Oak, sa batte, et ses pits s’occuper d’apprendre la défense à ce petit monde et je suis allé dans les bureaux. Là j’ai jeté un œil aux comptes. Et réalisé que dans deux ans on allait lâcher 57 millions pour cinq joueurs. Alors j’ai pleuré un bon coup. Puis j’ai pris mon téléphone pour appeler Memphis et leur proposer Fields, Douglas et Bibby contre O J Mayo, dont ils semblent vouloir se débarrasser pour pas cher. Ils ont refusé. J’ai proposé d’ajouter Jeffries. Ils se sont marrés. Alors j’ai raccroché. Et j’ai appelé Jeff Van Gundy pour lui proposer de reprendre son ancien job. Il m’a dit qu’il voyait encore un psy après son dernier séjour à New York et que de toute façon il attendait un coup de fil de Pat Riley. Comme quoi il y en a qui sont plus à plaindre que moi. Quoi que… Je vais quand même devoir faire avec Mike Woodson en attendant de persuader Phil Jackson de rempiler.

Peut être que je pourrais convaincre J R Smith, Kenyon Martin ou Aaron Brook de signer chez moi pour pas cher l’an prochain. Après un an en Chine ils pourraient être prêts à faire des concessions. Bon Smith et Martin sont de beaux cas soc’ mais au moins il y en a un qui met des points et l’autre qui défend. Pour Brook je ne me fais pas trop d’illusions… Mais de toute façon je ne pourrai sûrement m’en payer qu’un. J’ai repleuré. Puis j’ai songé à rappeler Memphis en ajoutant Shumpert. Et en enlevant Jeffries. Ou Toronto pour récupérer Calderon. J’allais prendre le téléphone quand je me suis réveillé.

Et les Knicks avaient encore pris une branlée. Monde de merde tiens…

Jeffzewanderer

4 commentaires:

Anonyme a dit…

première fois que je viens sur le blog, et je reviendrai!
super article qui résume très bien la situation à NY.

StillBallin a dit…

Welcome!

Jo a dit…

Effectivement, je redécouvre ce blog après l'avoir entre-aperçu il y a plus d'un an et c'est toujours bien écrit, vrai et drôle à la fois.
Encore !!!

zippo a dit…

C'est bien raconté, on se croirait là-bas!