---Les Sixers arriveront-ils à maintenir le niveaude jeu de leur excellente seconde partie de saison? Nul ne sait. Qu'importe pour ce 16ème choix, on ne peut faire autrement qu'espérer que cela sera le cas. Alors, quel joueur pourrait renforcer efficacement cette équipe d'Iladelph? L'effectif sixer est finalement assez complet avec un cinq majeur sans gros reproches, sauf peut-être pour ce qui est du poste de pivot (et encore, Spencer Hawes a parfois montré qu'il n'avait pas tout perdu du prometteur intérieur qu'on avait vu lors de ses débuts à Sacramento il n'y a pas si longtemps), et un banc bien armé composé de deux quasi-titulaires (Thaddeus Young et Evan Turner), d'un scoreur-tête brulée qui peut débloquer des situations ou simplement balafrer les adversaires (Louis Wiliams) et d'un joker offensif intérieur (Mareese Speights).
---Intéressons-nous donc au poste qui paraît le plus perfectible, celui de pivot. Que ce soit avec Hawes, Speights ou Elton Brand décalé sur cette position pendant quelques minutes, la formation pennsylvanienne manque de densité physique (ou de volonté?) pour avoir un impact défensif intérieur déterminant. Il serait donc intéressant de se mettre en quête d'un big man du genre col bleu et adepte des tâches défensives. Petite difficulté pour cette équipe de Philly, ce joueur ne pourra pas être uniquement un power forward puisque les minutes allouées à ce poste sont déjà largement distribuées entre Elton Brand et Thaddeus Young. Exit donc des prospects comme Tristan Thompson ou Kenneth Faried (voir les deux profils au 15th pick) qui bien que jouant plus ou moins pivot en NCAA, n'ont pas les arguments physiques pour en faire de même à l'échelon supérieur.
---Voilà qui laisse le champ libre à Markieff Morris (voir profil au 15th pick), lequel n'a comme concurrent que les paris assez risqués Jeremy Tyler et Lucas Riva Nogueira. Il est vrai que Markieff M. est essentiellement un 4 et que le placer en 5 risque de limiter l'impact qui devrait normalement être le sien. Cependant, son physique ne dépareillera pas de façon outrageuse avec les autres pivots de la ligue et les 76ers n'ont de toutes façons besoin de l'avoir à ce poste que quelques minutes en relai de Spencer Hawes. Effectivement, le Markieff Morris posté en 5 ne vaut que 3/4 du Markieff Morris placé en 4 mais ces 3/4-là restent plus utiles que les prospects à des kilomètres d'être finis que sont Jeremy Tyler et Lucas Riva Nogueira. Bien sûr, à poser une pièce sur l'un de ces deux joueurs à fort potentiel, Phila pourrait tirer le gros lot. Ces chances-là restent néanmoins assez minces. Morris serait un vrai renfort immédiat là où Tyler et Nogueira ne sont que des chiffres cochés un peu au hasard sur une grille de loto.
---D'un autre côté, le moment n'est pas forcément mal choisi pour tenter ce genre de pari à long terme. Comme je l'ai dit et en admettant que l'équipe conserve son niveau de deuxième partie de saison après les vacances, les Sixers ont un effectif suffisamment garni pour partir en guerre sans renfort supplémentaire. La draft ne pourvoyant pas vraiment le pivot à impact physique ou athlétique qu'il leur manque aux alentours de ce 16ème choix, ils peuvent se permettre d'utiliser cette carte pour un avenir possiblement brillant. Les bons pivots sont toujours extrêmement durs à trouver alors ce genre de pari pour une équipe de playoffs qui n'a pas vraiment l'espace financier pour être actif sur le marché des free agents et qui en principe aura rarement l'occasion d'avoir des choix de draft hauts placés, est une opportunité à envisager sérieusement. Ces louveteaux aux dents longues ont-ils de quoi pousser les Sixers à griller leur pick sur eux?
---Il est difficile de savoir ce que vaut Jeremy Tyler (2,11 m, presque 20 ans) actuellement. Le lycéen qu'on a connu avait énormément de qualités mais certainement autant de défauts, et le genre de défauts qui poussent toutes les qualités sous un tapis. Réunissant à peu près toutes les caractéristiques physiques qu'on cherche chez un jeune intérieur (grand, long superbement athlétique et mobile) et montrant un certain avancement technique avec des capacités prometteuses de shoot et même de dribble, le pivot d'alors 16 puis 17 ans avait plus de bonnes cartes que tout le monde. Seulement, on pouvait déjà facilement voir que ses lacunes de basketteur (une compréhension de jeu et des fondamentaux encore en début de chantier qui font qu'il jouait parfois à l'envers) et ses défauts de personnalité (peu enclin à l'effort, un état d'esprit à revoir et une immaturité flagrante), creusaient une large faille entre le joueur qu'il était et celui qu'on voudrait le voir devenir.
---D'un autre côté, le moment n'est pas forcément mal choisi pour tenter ce genre de pari à long terme. Comme je l'ai dit et en admettant que l'équipe conserve son niveau de deuxième partie de saison après les vacances, les Sixers ont un effectif suffisamment garni pour partir en guerre sans renfort supplémentaire. La draft ne pourvoyant pas vraiment le pivot à impact physique ou athlétique qu'il leur manque aux alentours de ce 16ème choix, ils peuvent se permettre d'utiliser cette carte pour un avenir possiblement brillant. Les bons pivots sont toujours extrêmement durs à trouver alors ce genre de pari pour une équipe de playoffs qui n'a pas vraiment l'espace financier pour être actif sur le marché des free agents et qui en principe aura rarement l'occasion d'avoir des choix de draft hauts placés, est une opportunité à envisager sérieusement. Ces louveteaux aux dents longues ont-ils de quoi pousser les Sixers à griller leur pick sur eux?
---Il est difficile de savoir ce que vaut Jeremy Tyler (2,11 m, presque 20 ans) actuellement. Le lycéen qu'on a connu avait énormément de qualités mais certainement autant de défauts, et le genre de défauts qui poussent toutes les qualités sous un tapis. Réunissant à peu près toutes les caractéristiques physiques qu'on cherche chez un jeune intérieur (grand, long superbement athlétique et mobile) et montrant un certain avancement technique avec des capacités prometteuses de shoot et même de dribble, le pivot d'alors 16 puis 17 ans avait plus de bonnes cartes que tout le monde. Seulement, on pouvait déjà facilement voir que ses lacunes de basketteur (une compréhension de jeu et des fondamentaux encore en début de chantier qui font qu'il jouait parfois à l'envers) et ses défauts de personnalité (peu enclin à l'effort, un état d'esprit à revoir et une immaturité flagrante), creusaient une large faille entre le joueur qu'il était et celui qu'on voudrait le voir devenir.
---Ces lacunes et défauts, c'est le coach du club israélien du Maccabi Haifa qui les a pris dans les gencives en premier. Arrivé sur le Vieux Continent après avoir assécher les stylos et les langues d'à peu près tous les commentateurs de la planète orange suite à sa décision de quitter le lycée pour le monde pro avant même d'effectuer son année de terminale, Tyler est apparu aux yeux de son nouvel entraineur comme ce qu'il était, un adolescent de 18 ans qui ne savait pas jouer au basket de très haut-niveau. Rien de bien grave (ni d'étonnant) dans l'absolu sauf que là où le pionnier des lycéens fuyards pourtant réputé pour son égo, son arrogance et sa grande gueule, Brandon Jennings, s'est soigneusement appliqué à soumettre sa fougue juvénile à l'expertise du staff de la Lottomatica Roma avec une déférence toute professionnelle, Jeremy Tyler s'est comporté comme un gosse capricieux, irrespectueux et incapable de voir la réalité en face. Évidemment, le joueur et le club ont fini par décider de ne pas finir la saison ensemble. Le fiasco a ensuite pris des allures de mauvais sketch lorsqu'on a appris l'été suivant que l'ancienne star des lycées et des classement de scouting était allé se réfugier dans le très faible championnat japonais.
---Là-bas, il n'a pas fait de miracle, pas même d'étincelles. 9,9 points à 51,7% et 6,4 rebonds par matchs en 15,4 petites minutes. Une feuille pas vraiment moche sur un aussi petit temps de jeu mais pour quelqu'un qui désire se faire drafter au premier tour, ces chiffres réalisés à un assez faible niveau de compétition n'ont pas de quoi attirer beaucoup d'enthousiasme. D'ailleurs, le fait que son entraineur ne le laisse sur le parquet que quinze pauvres minutes peut aussi nous faire poser beaucoup de questions. Si d'après le blog Asia Basketball Update qui l'a suivit de près cette année, l'ancienne starlette des lycées a eu une saison assez irrégulière qu'il a plutôt bien terminé montrant notamment une sympathique progression au shoot, on ne peut que rester sceptique. Tyler a montré de bonnes choses mais il n'a apparemment jamais dominé malgré ses qualités physiques a priori supérieures qui je le rappelle sont ses principaux atouts en tant que prospect NBA. Il a aussi paru plus à l'aise lorsqu'il a été décalé en 4, ce qui n'augure pas forcément de très bonnes choses quand à son niveau réel car cela signifie que sa production a pu être limité par des pivots du faible championnat japonais et donc qu'il y a fort à parier qu'il serait encore plus limité par n'importe quel poste 4 ou 5 de niveau NBA. De plus, il a peut-être paru plus à l'aise en power mais je suppose que son avantage de taille était alors assez important. Si comme je l'imagine les centimètres sont une denrée rare dans ce championnat (comme dans le championnat français par exemple) et il y a donc rarement des ailiers forts qui dépassent allègrement le double mètre... Notons enfin que Tyler perdait beaucoup de ballons (avec une légère amélioration sur la fin c'est vrai) et commettait trop de fautes.
---Et pourtant, l'espoir reste peut-être encore permis. Chez les Tokyo Apache, son club, l'intérieur a semble-t-il trouvé un véritable mentor en la personne de son coach et pas n'importe quel coach, Bob Hill, entraîneur des Indiana Pacers et des San Antonio Spurs de 1990 à 1996. A entendre ce dernier, les claques que le jeune prospect a pris en Israël suivies de la main tendue du respecté technicien américain (entre soutien moral et fermeté) ont replacé l'ancien lycéen sur le droit chemin où à défaut dans une trajectoire et un état d'esprit plus propice à l'évolution positive du joueur. Ainsi, ces deux saisons qu'ont peut considérées comme gâchées sportivement ne le sont peut-être pas tant que ça pour le prospect qu'il est. L'attitude et l'état d'esprit sont des éléments aussi importants que les caractéristiques techniques ou athlétiques et si Tyler a pu progresser dans ces secteurs-là, il se sera donc effectivement améliorer en tant que basketteur. Finalement, je me demande même si cette progression n'était pas plus décisive que d'autres plus en relation avec le terrain proprement dit car son état d'esprit est la clé (ou plutôt est ou était une barrière) de son futur développement.
---Et pourtant, l'espoir reste peut-être encore permis. Chez les Tokyo Apache, son club, l'intérieur a semble-t-il trouvé un véritable mentor en la personne de son coach et pas n'importe quel coach, Bob Hill, entraîneur des Indiana Pacers et des San Antonio Spurs de 1990 à 1996. A entendre ce dernier, les claques que le jeune prospect a pris en Israël suivies de la main tendue du respecté technicien américain (entre soutien moral et fermeté) ont replacé l'ancien lycéen sur le droit chemin où à défaut dans une trajectoire et un état d'esprit plus propice à l'évolution positive du joueur. Ainsi, ces deux saisons qu'ont peut considérées comme gâchées sportivement ne le sont peut-être pas tant que ça pour le prospect qu'il est. L'attitude et l'état d'esprit sont des éléments aussi importants que les caractéristiques techniques ou athlétiques et si Tyler a pu progresser dans ces secteurs-là, il se sera donc effectivement améliorer en tant que basketteur. Finalement, je me demande même si cette progression n'était pas plus décisive que d'autres plus en relation avec le terrain proprement dit car son état d'esprit est la clé (ou plutôt est ou était une barrière) de son futur développement.
---Si Tyler a bien gommé même seulement en partie son immaturité et son mauvais état d'esprit, il devient un prospect à long terme plutôt prometteur. Avec ses qualités athlétiques et son potentiel technique, il reste le genre de jeune joueur qu'apprécie beaucoup les franchises NBA. Le pari semble quand même très osé avec un 16ème choix de draft. A moins d'éblouir tout le monde lors des work-outs et des entretiens, les raisons de le sélectionner si haut ne sont pas très épaisses. En est-il de même pour Lucas Riva Nogueira?
---Si le bambin brésilien (il n'a pas encore 19 ans) de 2,11 m n'a pas autant de casseroles au pied que Jeremy Tyler, les questions sur son niveau de jeu -actuel et futur- sont toutes aussi aigües. Car malgré un potentiel certain et une éclatante prestation lors de la Copa America des moins de 18 ans lors duquel le Brésil n'a baissé les armes qu'en finale face à une impressionnante équipe américaine, Bebe comme il est parfois surnommé, n'a pour l'instant jamais évolué à un meilleur niveau que celui de la quatrième division espagnole (liga EBA). Comptant encore comme un étranger dans la ligue ibérique, son club d'Estudiantes qui est en première division dans la liga ACB, n'a eu d'autres choix que de le placer dans son équipe réserve engagée en EBA en attendant qu'il obtienne sa naturalisation.
---Cette réserve en tête, il faut reconnaître que l'intérieur possède beaucoup de potentiel et un profil qu'apprécient souvent les franchises NBA. Extrêmement long (2,11 m + une envergure de bras de 2,25 m), cavalant et bondissant comme un cabri, il est tout-à-fait destiné à devenir un intérieur tentaculaire gardien du cercle, gobeur de rebonds et renvoyeur de shoots adverses. Ces qualités athlétiques en font aussi une arme offensive très efficace quand il est servi à proximité du cercle tandis que sa relativement correcte réussite aux lancers francs lors de la Copa America laisse entrevoir quelques promesses quand à son shoot et son impact en attaque. Petit supplément gratuit et inattendu glissé en douce par la serveuse avec un petit sourire, le pivot à la coupe afro a gratifié le Hoop Summit 2011 de quelques passes bien senties.
---Avec le seul Markieff Morris comme simili-pivot costaud ou athlétique à utilité immédiate susceptible d'être encore disponible sur les tablettes de la draft, le staff de Philadelphie devrait peut-être se tourner vers une autre direction. Si l'arrière en provenance des Bucks, Jodie Meeks, a fait tant de bien à la formation d'Iguodala, c'est parce qu'il est un shooteur assez doué (39,7 % à 3pts sur presque cinq tentatives par match) et un tel shooteur a permis de contrebalancer le jeu un peu trop aspiré vers la peinture et l'attaque du cercle des Sixers (Brand, Iguodala, Young, etc..). Meeks étant le seul sniper véritablement adroit derrière l'arc et conditionné pour attendre tranquillement que la balle atterrisse dans ses mains, la franchise ne pouvait pas sérieusement s'appuyer sur une capacité à être une suffisamment grosse menace à longue distance pour diversifier son jeu offensif et devenir un casse-tête pour les défenses adverses. Alors pourquoi ne pas essayer de trouver un spot-up shooteur discipliné et efficace supplémentaire?
---Il serait peut-être plus intéressant d'en trouver un qui peut se balader entre les postes 2 et 3 parce que l'une des forces de cette équipe des Sixers est la polyvalence de ses joueurs (Iggy et Turner qui peuvent jouer arrière ou ailier, Thaddeus Young qui peut naviguer sur les deux postes d'ailier, Louis Williams et Jrue Holiday qui peuvent alterner sur les deux postes arrières) et notamment la flexibilité que leur offre cette polyvalence. En effet, cette équipe peut prendre différentes formes sur le terrain sans en être gênée, ce qui est assez difficile à gérer pour les adversaires. J'aimerais donc conserver cette flexibilité avec l'arrivée d'un nouveau shooteur même si je n’exclurais pas pour autant des candidats n'occupant qu'une seule position.
---Dans la liste des joueurs susceptibles d'être disponible en milieu de tableau et assez bons pour y être draftés, trois portent le sceau de pur shooteur: Jordan Hamilton, Klay Thompson et Jimmer Fredette. Hamilton (voir portrait au 15th pick) -le plus coté des trois- est plus qu'un simple shooteur et avec lui, Philly compterait un véritable danger offensif de plus. En outre, il attaque avec un égal bonheur depuis le poste 2 et 3, ce qui comme je le disais peut constituer un atout particulier pour cette équipe. Toutefois, les Sixers préfèreraient peut-être avoir un joueur plus typé "role player", plus discipliné (sa sélection de tirs n'est pas toujours valable et il risque de plus écouter ses instincts de scoreurs que de suivre un plan de jeu) et plus dévoué à l'équipe (acceptera-t-il de faire taire son égo pour rester dans le simple rôle du shooteur en bout de chaîne?).
---On peut en effet émettre quelques doutes quand à sa capacité à se mouler avec succès dans un rôle aussi réduit car c'était plus ou moins celui qu'il avait l'année dernière, devancé dans la hiérarchie offensive par d'autres joueurs de Texas University (Damion James, Avery Bradley et Dexter Pittman aujourd'hui en NBA bien que de façon assez discrète) et sortant du banc, et je ne suis pas convaincu qu'il y a été un vrai plus pour sa formation, sauf de façon ponctuelle (10 pts à 41% en 20 minutes, son égoïsme de scoreur et sa faim de shoot couplés à un temps de jeu rationné et des tickets de shoot déjà distribués faisait qu'il avait tendance à chercher à profiter de chaque ballon pour tenter sa chance avant que quelqu'un d'autre ne le fasse à sa place). Certes, il n'était qu'un freshman et il est possible qu'il ait acquis un petit peu plus de maturité depuis comme le montre sa jolie saison sophomore et comme le dit son coach. Mais on peut malgré tout se demander si l'apaisement de sa frénésie de shoots est dû à une approche du jeu beaucoup plus mûre ou au simple fait qu'installé sur le fauteuil de leader offensif cette fois-ci, il avait l'assurance d'avoir son comptant de tirs sans avoir à les chasser.
---Il sera donc peut-être difficile de l'intégrer dans la machine sixer sans la faire cahoter mais d'un autre côté, un tel talent offensif tourné vers le shoot à longue distance, capable de scorer malgré la pression défensives et les contestations, pourrait potentiellement étoffer considérablement le jeu d'attaque des pennsylvanians et le rendre beaucoup plus dangereux. On ne peut néanmoins pas s'empêcher de se dire que le risque de ne pas avoir assez de ballons pour tout le monde est trop grand donc il vaudrait sans doute mieux décliner cette option en faveur d'un shooteur plus typé "role player" comme Klay Thompson (1,98m, 21 ans).
---C'est sans doute parce qu'il montre malgré tout un certain engagement défensif qu'on préfèrera Klay Thompson à Jimmer Fredette. Et peut-être aussi parce qu'il est plus grand et long et qu'il est habitué à jouer sans voir systématiquement le ballon dans les mains. Fredette est un shooteur plus impressionnant et plus complet dans le sens où il est d'une efficacité égale que ce soit en réception de passe ou en sortie de dribble, loin derrière la ligne à trois points ou à mi-distance, sans opposition ou avec un défenseur sur le râble, bien en place ou en déséquilibre. Résultat, 28,9 pts par match à 45,2% dont 39,6% derrière l'arc sur 8,5 tentatives, meilleur pointeur de la NCAA par K.O. (le second, Marshon Brooks est à 4,3 points derrière). Seulement, son gabarit est plutôt celui d'un meneur (1,88 m) et surtout sa défense est déplorable. Si on ne peut pas lui imputer la culpabilité de ses limites athlétiques dans ce secteur, ce n'est pas le cas de son engagement vu le désintérêt qu'il montre.
---A mes yeux, cela est rédhibitoire pour une équipe comme celle de Phila qui n'a pas beaucoup de marge de ce côté du terrain et qui ne pourra jamais non plus compter sur une attaque hyper flamboyante et efficace comme celles développées par un Mike D'Antoni. Il ne serait toutefois pas étonnant de la voir se laisser tenter. Un petit peu utilisé comme un franc-tireur à combustion spontanée en sortie de banc sur le poste 2 ou pourquoi pas en meneur (il est plutôt bon dribbleur et pas fondamentalement égoïste même s'il reste avant tout et de loin un scoreur qui cherche ses propres actions en premier et qui risque de dérégler le collectif), le senior de Brigham Young peu rendre de fiers services et même peut-être enflammer un match. Mais il faut être prêt à vivre avec ce genre de joueur sur le terrain, capable de prendre un tir longue distance au visage d'un défenseur en début de possession comme un obus de la guerre de quarante fraîchement déterré qui éclate dans le bureau d'un gradé de l'armée. Et avec déjà Louis Williams dans les rangs, ça fera peut-être un pétard ambulant de trop.
---Il existe un dernier candidat à ce poste de shooteur à munitions réduites dont je n'ai pas encore parlé car on ne peut pas tout-à-fait le qualifier de shooteur pur mais qui reste un bon shooteur et qui propose parallèlement d'autres qualités, c'est Tyler Honeycutt de UCLA (2,03m, 21 ans cette année). Le small forward tatoué n'est donc pas le spécialiste du tir que sont les trois autres artilleurs pré-cités mais c'est bien un joueur qui score la plupart de ses 12,8 pts (à 40,6%) sur des tirs en réception de passe. Et là où il rattrape eu peu les autres shooteurs en tant que prospect, c'est que son avenir en la matière est plutôt séduisant. Parti de loin (il ne tentait qu'1,6 tirs à 3pts l'année dernière), il a shooté à 36,2% sur 4,6 flèches cette saison, avec une mécanique de très belle facture, et cette progression a merveilleusement été servi par son excellent jeu sans ballon, sa grande taille et ses belles qualités athlétiques (jump et vitesse), de sorte qu'au final l'ailier à toutes les armes pour devenir un parfait spot-up shooteur plutôt difficile à défendre.
---Mais pourquoi préférer un spécialiste à en devenir quand d'autres, déjà experts, seront vraisemblablement disponibles? Et bien l'intérêt de miser sur le Bruin tatoué est que contrairement aux trois autres, il est une vrai force en défense. Long, rapide et athlétique (2,0 blocks par match en plus de 7,2 rebond), il peut offrir une grosse opposition défensive contre à peu près n'importe qui sur les postes deux et trois, voire un et quatre. Il devra cependant prendre pas mal de kilos de muscles pour y devenir vraiment performant et se montrer plus appliqué lors que le joueur qu'il marque n'a pas le ballon. Mais un tel joueur capable d'apporter les quelques shoots supplémentaires nécessaires pour aérer le jeu offensif de Phila et de renforcer son potentiel défensif simultanément, ressemble à s'y méprendre à la recrue idéale pour la formation d'Holiday, Brand et compagnie, d'autant plus qu'Honeycutt possède aussi un excellent sens de la passe (trop, diront certains car sa "sélection de passe" est encore loin d'être parfaite).
---Il convient toutefois de retenir le bras qui s'apprête à saisir le sophomore d'UCLA sans attendre. Honeycutt a un profil très accrocheur de spot-up shooteur d'appoint capable de défendre mais suffisamment de défauts viennent l'entacher pour faire naître quelques hésitations. Il manque singulièrement de puissance, de dureté et d'énergie pour être un scoreur utile, notamment à proximité du panier ou dans le jeu en transition (d'où son très faible 40% de réussite générale); son maniement de balle peu amène et sa sélection de passe à travailler engendrent pas mal de pertes de balle (3,0 par match pour 2,8 passes décisives) tandis que sa saison a été marqué par une certaine irrégularité, laquelle est peut-être dû à des pépins physiques seulement, ceux-là semblent être finalement assez fréquents depuis le début de sa jeune carrière. Enfin, et l'addition commence à peser face à Klay Thompson, le californien est assez souvent critiqué pour son attitude un peu passive et son manque d'énergie, d’agressivité et de dureté.---Tyler Honeycutt n'a ainsi pas la force de frappe offensive à distance de Klay Thompson et s'il est un bien meilleur défenseur, pas mal de ses défauts neutralisent un peu l'avantage que ses qualités de défenseur lui ont conféré. Donc à choisir entre lui et Thompson, je prendrai celui qui aidera le plus les Sixers par son shoot derrière les 7,23 m, c'est-à-dire Thompson.
***
Quel serait mon ordre de choix pour Philadelphie:
2) Klay Thompson parce que je pense qu'après Morris, c'est le joueur dont l'addition renforcera le plus l'équipe actuelle de Philly de par son profil de parfait spot-up shooteur et sa qualité dans ce rôle. Sans dire qu'il peut-être une pièce manquante pour améliorer considérablement les pennsylvaniens, il n'en est sûrement pas très loin.
4) Jordan Hamilton du coup.
StillBallin
4 commentaires:
Excellent comme d'habitude, je suis ton blog depuis 2 ans et c'est tout bon.
Néanmoins, il me semble que dans ton article tu ne prend pas assez en compte le fait que Iggy soit tradé bientot. La draft de Philly sera conditionné par ça selon moi.
C'est pourquoi je sélectionnerais direct Honeycutt qui peut apporter en défense et en attaque et qui pourrait remplacer Iggy au pied levée, en partie.
Tu soulèves quelque chose de très intéressant. Mais en fait, je n'ai pas voulu faire dans la spéculation. C'est vrai que la rumeur d'un départ d'Iguodala est persistante et je ne serais pas étonné qu'un transfert se concrétise cependant, ça reste une possibilité parmi beaucoup d'autres. De plus, inclure le transfert de l'ailier dans cet article aurait beaucoup trop compliqué les choses parce que l'effectif n'aurait pas seulement subit le départ d'Iggy mais aussi vu l'arrivée de nouveaux (bons) joueurs dont il est impossible d'imaginer à l'avance le profil. Avec un tel transfert, le roster des Sixers n'aurait plus du tout la même tête et anticiper les besoins de cette nouvelle mouture n'est pas vraiment possible.
L'autre raison, c'est que je me mets plus ou moins à la place des dirigeants de la franchise dans ce genre d'articles et, en tant que tel, je ne suis pas sûr que j'échangerais Iguodala. Autant je ne l'aime pas trop dans le rôle du franchise player qui essaie de porter le jeu de son équipe avec du un-contre-un et en essayant de faire du jeu, autant je l'adore en joueur secondaire qui n'a pas les responsabilités offensives d'un franchise player mais qui fait tout le reste excellemment bien et qui impacte grandement le jeu avec ça (un peu comme avec la team USA lors du Championnat du monde l'été dernier). Dans ce costume de super lieutenant à tout faire, je trouve qu'il est fabuleusement précieux et c'est pour ça que je le garderai. Evidemment, il faudrait voir si il est disposé à laisser les commandes de l'équipe à quelqu'un d'autre et à accepter ce rôle un peu ingrat. Mais devant mon écran d'ordinateur, je peux me permettre de m'épargner ça.
Note que je ne dis pas que transférer Iguodala serait une erreur (enfin, ça dépend de ce que les 76ers recoivent en retour), ni même que ce que ma vision des choses fonctionnerait forcément mieux que n'importe quel transfert. C'est simplement que c'est ce que je ferais à la place de Philadelphie.
Sinon, dans l'hypothèse d'un départ de l'ailier et sans tenir compte de la contrepartie de son transfert, Honeycutt pourrait très bien reprendre le rôle que je voudrais qu'Iguodala ait, en beaucoup moins bien mais de façon plus complémentaire, finalement aussi bien si il parvient à aller au bout de son potentiel. Donc c'est vrai qu'il remplacerait Iggy au pied levé comme tu dis. Un tel joueur irait vraiment bien avec Holiday, Turner et Young. Mais à mon avis, Jordan Hamilton qui pourrait alors avoir les minutes et les tickets shoots pour être vraiment intéressant pour son équipe, renforcerait plus cette équipe privée d'Iguodala. Lui aussi est très complémentaire avec la jeune garde Sixer, plus particulièrement avec Evan Turner qui pourrait enfin exploser, mais il apporterait plus que le valeureux et utile coéquipier que serait Honeycutt. Hamilton a des défauts mais il a aussi l'étoffe d'un titulaire pour peu qu'il soit installé dans une équipe qui lui corresponde comme ce serait le cas de ce Philly débarrassé d'Iggy. Certes l'équipe perdrait en défense par rapport à Honeycutt mais elle gagnerait beaucoup plus en attaque. Il ne s'agit que de spéculations mais je pense qu'au final et de façon globale, Hamilton les rendrait meilleur que l'ailier d'UCLA.
En tout cas, tu as mis le doigt sur quelque chose: ça va être rudement intéressant de voir ce que les Sixers vont faire cet été.
C'est bizarre, moi je ne vois pas du tout Iguodala partir. OK? ce n'est clairement pas u franchise player. Mais la fin de saison des Sixers, couplée à leurs perfs pas si dégueulasse face au Heat au premier tour des playoffs, me fait penser qu'il ne manque pas grand chose à ces Sixers pour devenir une sorte d'Atlanta de ces 3 dernières années.
Brzf, revenons à nos moutons : c'est drôle, quand j'ai vu la fiche et les vidéos de Honeycutt, j'ai tout de suite pensé à Francisco Garcia : un gars qui a appris à shooter en deux saisons, pas mauvais défenseur avec des grands bras maigres (Ramzy si tu m'entends...) mais qui a tendance à ne pas savoir quoi faire de la balle à part shooter et dunker. Avec Lou et Young en sortie de banc, je pense qu'ils peuvent faire très mal.
Mais bon, les 76ers ont quand meme déjà Lou, Young et Turner en sortie de banc, ca fait quand meme deja beaucoup. Ce qu'ils n'ont pas, et tu l'as effectivement noté, c'est un intérieur de secours : avec le frêle Spencer Hawes et le trop peu endurant Speights, Phila a clairmeent besoin de taille dans la raquette. Et puis Brand a beau m'avoir impressionné cette saison, il n'est pas éternel.
Alors oui, un Markief peut faire du bien. Mais pourquoi pas un Faried ? Moi, il me fait penser à un Dejuan Blair à qui il manque quelques kilos : avec du travail, je pense qu'il peut devenir un pivot de substitution très intéressant.
Autre gars qui me parait pas trop mal : Kyle Singler. Surement un peu frêle, il sera sur la durée un SF en NBA. Mais ne pourrait-il pas rendre service au poste 4, en mode "je m'extériorise" ? Il pourrait une sorte de Tyler Hansbrough prenant moins de rebonds mais shootant mieux. Dans ce mode là, il pourrait bien rentrer dans le moule polyvalent des 76ers.
En plus, il n'est pas mauvais défenseur (d'après mes souvenirs de la Finale NCAA face à Butler) et a de bonnes mains. Et il a toujours été un role-player à Duke, donc il n'y aura pas de soucis pour lui à ce niveau-là en NBA.
Mais j'avoue, un pick 16 pour Singler, ca me ferait bien chier... Mais peut-etre moins qu'un Jeremy Tyler qui pourrait soit devenir une star, soit une sacrée buse...
Faried je l'aime bien mais pas aussi haut dans la draft. A mon avis, c'est un Reggie Evans, ce qui est bien mais pas énorme non plus.
Il est moins tanké que Dejuan Blair et surtout beaucoup moins doué offensivement. Et je ne l'imagines pas du tout jouer pivot. Après, je suis convaincu que j'aurais dit à peu près la même chose d'un Ben Wallace lors de son année rookie donc... (enfin Wallace avait quand même une puissance physique incomparable avec celle de Faried).
C'est vrai que Singler peut être une sorte de pendant shooteur de Thaddeus Young et articuler les postes 3 et 4 remplaçant sur eux deux peut-être intéressant si le coach sait y faire (pas forcément facile). Mais j'ai un peu du mal avec sa sélection de tirs et je ne sais pas comment il va s'ajuster face au défi physique et athlétique de la NBA. Sinon, c'est vrai que ça se défend (véritable role player, bon shooteur et excellent QI basket) même si comme tu dis ça fait mal d'user un 16ème pick sur lui (et plus encore Tyler, c'est sûr mais tu va voir que ça va arriver).
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