22 février 2011

New York Knicks: You Know I'm No Good

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---Je suis peut-être juste gourmand, du genre à me passer de fromages pour pouvoir prendre deux fois plus de dessert sans savoir s'il s'agit d'un succulent mille-feuille ou d'un immonde flan malheureusement fait maison. Mais à mon avis Carmelo Anthony et New York auraient pu sauter quelques étapes dans leur ascension vers le succès en se contentant d'attendre la fin de la saison pour célébrer leur union au travers du marché des free agents. Gourmand parce qu'une telle stratégie présentait le risque pour Gotham City de voir leur cher et tendre Carmelo retourner sa veste et leur poser un lapin, d'autant plus que le serial scoreur n'aurait pas pu prétendre à un aussi gros contrat en tant qu'agent libre qu'actuellement en tant que joueur qui prolonge son contrat dans son club actuel, quand bien même NY est sa franchise actuelle depuis quelques heures seulement.

---Mais je maintiens que le coup valait d'être jouer, tant pour Melo que pour les Knicks. Comme je l'avais avancé en septembre, l'intérêt pour Anthony d'attendre tranquillement la fin de son contrat était que cela lui aurait permis de débarquer dans une équipe au complet plutôt que dans un effectif sinistré comme c'est le cas actuellement du fait de cet échange en bonne et due forme. En clair, l'équipe dans laquelle il s'est engagé est largement moins compétitive que celle qu'il aurait rejoint lors des premières chaleurs estivales.

---Mais, peut-être plus important, en concluant cette transaction New York a certainement fait voler en éclats la possibilité de faire venir Chris Paul dès cet été. On sait en effet que le meneur Hornet se balance en ce moment sur sa chaise pour savoir si il restera à la Nouvelle Orléans ou non lorsque son contrat ne le liera plus à la franchise qui l'a drafté. Or, face à ces hésitations qui ne trompent pas grand monde sur les aspirations du meneur all-star, il se pourrait qu'un an avant cet échéance -cet été donc-, les Hornets s'intéresse de très près à l'idée de transférer leur franchise player afin d'éviter de le voir partir en 2012 sans rien recevoir en retour. C'est de cette opportunité que je parlais dans le premier paragraphe. Le New York intact qui aurait attendu l'intersaison pour engager Carmelo Anthony aurait peut-être eu les pièces pour convaincre New Orleans de se séparer de Chris Paul prématurément. Mais maintenant que ces pièces -toutes les pièces- ont été utilisé dans le transfert d'Anthony, la franchise n'a plus rien à offrir en échange du meneur cinq étoiles. Alors qu'il existait une chance de rassembler Amare Stoudemire, Carmelo Anthony et Chris Paul dans la ville qui ne dort jamais pour le début de la saison prochaine, Big Apple devra attendre toute une année supplémentaire pour tenter de courtiser le Hornet.

---Et attendre avec un bout d'équipe. Qui nous dit qu'avec cette équipe de New York à moitié sur ses cannes, bouleversée en plein milieu de la saison et à quelques encablures d'une post-season que la franchise n'a pas vu depuis de nombreuses années, Gotham ne va-t-il pas casser son merveilleux élan, subir un brutal et dangereux coup d'arrêt? Avec un roster tranché à la serpe et complété par des greffons d'une autre taille, retrouver du rythme et des victoires sera difficile et, pire, pourrait occasionner un changement néfaste dans l'atmosphère et la dynamique générale. La venue d'un joueur en cours de saison est toujours compliquée à gérer, plus encore si il s'agit d'un individu de l'envergue de Carmelo Anthony et que la franchise a perdu la moitié d'elle-même pour le faire venir. Ces quelques mois avant la fin de saison seront bien délicats pour les joueurs, le staff et les supporters, et je ne sais pas si tout le monde en sortira indemne. Les Knicks auraient pu s'épargner tout ça et démarrer la prochaine saison gonflés à bloc par celle qui vient de s'écouler si ils avaient attendu la pause de l'intersaison pour réaliser un tel chambardement.

---Car si les quelques mois qui viennent s'avèrent laborieux, ce qui est très probable comme je viens de vous le dire, New York aura peut-être perdu pas mal de son potentiel de séduction. Si avec cette équipe un peu courte, les performances prometteuses ne sont pas exactement au rendez-vous pendant un an et demi, pensez-vous que Chris Paul voudra s'y engager avec autant de ferveur que ce qu'on imagine actuellement? Ou pire, peut-être n'attendra-t-il pas 2012 et "acceptera" un transfert vers une autre franchise avant la fin de son contrat. N'étant désormais plus capable de proposer quelques choses à New Orleans, les Knicks ne pourront rien faire d'autre que regarder Paul faire le beau temps sous d'autres cieux que le leur. Ainsi, les Knicks ont peut-être pris un plus gros risque de ne jamais voir le meneur sous leurs couleurs qu'on pourrait le croire à première vue.

---Et on peut doubler ce raisonnement avec Deron Williams dont le contrat se termine en même temps que celui de Paul. Par ailleurs, en gardant "la chair à transferts" que New York a utilisé pour Anthony, la franchise Blue & Orange aurait pu s'en servir pour courtiser Paul ou Williams cet été: deux fois plus de chances de récupérer un meneur de première classe et, mieux encore, avec cette "double candidature", les deux meneurs désireux d'aller à faire le beau à Big Apple auraient pu presser leurs dirigeants pour accepter un transfert avec le plus d'empressement possible et donc peut-être en échange de moins qu'escompté, par crainte de voir l'autre meneur prendre le job à sa place. Cela signifie aussi que la franchise new yorkaise doublera ces chances de faire venir un super meneur en 2012 maintenant qu'il n'y a plus que cette solution qui s'offre à elle. Mais encore une fois, il lui faudra maintenir son potentiel de séduction pendant un an et demi alors que l'équipe est défigurée. D'ici là, d'autres franchises peut-être plus aguichantes auront fait de la place dans leur masse salariale et seront autant de concurrents à conquête des ces deux poids lourds.

---En se précipitant de la sorte, je pense que les Knicks se sont peut-être coupés pas mal de possibilités. Du coup, je ne m'étonne pas d'entendre que cette opération ait plus ou moins été menée dans le dos du très compétent General Manager Donnie Walsh et de Coach D'Antoni. Et c'est peut-être le plus inquiétant: si le proprio, un peu ignorant et capricieux sur les bords, a définitivement repris en main la destinée de la mythique franchise, son avenir s'annonce orageux, bien loin de l'horizon ensoleillé qu'on avait légèrement entrevu au fur et à mesure que la saison avançait.

StillBallin




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