26 juillet 2010

Evan Turner and the Sixers

-
With the 2nd pick in the 2010 NBA draft, the Philadelphia Sixers select:



---A en écouter les bruits d'avant draft, la place de n°2 de la draft d'Evan Turner, assurément le meilleur prospect 2010 derrière John Wall et le meilleur joueur de la NCAA, était contesté par l'athlétique intérieur en devenir, Derrick Favors et l'ailier "already a big piece in your team", Wesley Johnson. Il est vrai que ce dernier collait parfaitement à l'effectif sixer, mixant compatibilité de jeu (joueur athlétique et à l'aise dans le jeu rapide) et réponse aux besoins de l'équipe (véritable poste 3, un vrai shoot, du jeu sans ballon). De son côté, Favors a les qualités d'un futur intérieur dominant, perspective qui rejoint le top 3 des rêves des General Manager. Cependant, aucun de ces deux joueurs ne se rapproche autant d'un franchise player qu'Evan Turner.

---D'ailleurs, cela, personne ne le discute pas même ceux qui préconisaient la sélection de Favors ou Johnson. Pour justifier ces dires paradoxales, leurs auteurs avançaient le manque de complémentarité entre l'ancien Buckeye et le reste de l'effectif sixer, et particulièrement l'absence de compatibilité de jeu entre Turner et Andre Iguodala. Grossièrement, ils se disaient que dans cette équipe sans shooteur réellement fiable hormis Jason Kapono (Andres Nocioni et Spencer Hawes, pas incapable dans ce registre mais pas des assurances tous risques non plus, ne sont des membres de la franchise que depuis peu), le jeu des Sixers se résumerait à une salve d'assauts dans les raquettes encombrées, parfois entrecoupés de briques longue distance qui n'auront de raison de vivre que l'absence de solution.

---Face à cette idée, deux choses. Dans la situation qui est la sienne actuellement et au delà de toutes questions de configuration d'effectif et de compatibilité, la franchise de Philadelphie avait besoin d’un joueur décisif et de préférence avec le potentiel d’un go-to-guy. Andre Iguodala n'a pas la maîtrise pour endosser le costume de leader et Elton Brand a un jeu trop peu adapté au profil de ses coéquipiers pour pouvoir être l'épicentre de son équipe (et quand bien même, ce rôle ne lui a jamais vraiment réussi). Evan Turner, lui, a été ce joueur pendant deux ans à Ohio State, monstrueusement cette saison et de façon plus diffuse la précédente.

---Il est vrai que ce n’est pas pour autant que l’arrière-ailier sera capable de prendre en main les Sixers comme l'a fait Brandon Roy avec les Blazers, mais il est le seul de la draft avec John Wall sur qui les bookmakers miseraient leur mine impassible sur cette question-là. Cela en tête, la question de sa compatibilité de jeu avec Iguodala est le reste de l'équipe de Pennsylvanie devient secondaire. Il y serait même peut-être plus sensé de trader Iguodala que de faire l’impasse sur Turner. Mais là, c’est peut-être l’éternel optimisme qui accompagne chaque nouvel entrant NBAer qui parle. De toute façon, Phila ne devrait pas être acculé à se débarrasser d’Iguodala car cette incompatibilité mise au pilori n’existe pas vraiment à mon sens.

---Evan Turner est un joueur d’infiltration dans les raquettes n’est-ce pas ? Il fait son beurre par ses qualités techniques, son savoir-faire et son astuce plus que par ses qualités physiques, hein ? C’est aussi un playmaker et un leader sur les parquets, vrai ? … Cela ne vous rappelle-t-il pas quelqu’un ? Andre Miller. Le même Andre Miller qui a fait des Sixers une solide équipe de conférence Est (qualifié en playoffs lors des deux saisons qu’il a passé en Pennsylvannie et après une période de disette malgré la présence d'Allen Iverson), et aux côtés de qui Andre Iguodala a fait ses meilleures saisons (celles qui lui ont valu le gros contrat qu’il traîne dans son portefeuille). Pourquoi ce qui avait brillamment marché avec l’actuel Blazer ne pourrait pas se réitérer avec Turner qui partage un profil assez proche ?

---Je pense qu’Andre Iguodala est plus fort quand il est la seconde option et qu’il y a un autre joueur à ses côtés qui fixe les défenses et en profite pour délivrer des caviars, comme Turner n’a cessé de le faire à Ohio State. Et parallèlement, un joueur « tout en maîtrise et en contrôle », dévolu au rôle de plaque tournante de son équipe et qui ne craint pas le leadership comme cela semble être le cas du n°2 de draft, pourrait être la pièce qu’il manque à cette franchise talentueuse mais qui semble parfois jouer comme un poulet sans tête. Ainsi, si on peut peut-être craindre de voir cette équipe être un peu trop tourné vers l’attaque du cercle pour son bien (moins avec l’arrivée du pivot qui s’écarte, Spencer Hawes ?), l’addition du Buckeye sent vraiment bon. Il faudra quand même attendre le verdict du terrain, certains sont sortis de la fac avec une légende aussi bien fournie et ont dû se contenter d’être seulement un bon joueur en NBA.

---Justement, la summer league a pas mal fissuré son image. L'arrière a eu toutes les peines du monde à montrer un niveau de jeu conforme à celui qui avait fait de lui un n°2 de draft. Cette faillite inattendue a fait apparaître quelques inquiétudes mais sincèrement, ce n'est pas avec quelques matchs de summer league qu'on peut tirer des conclusions sérieuses tant ce types de rencontres est particulier (un jeu complètement désarticulé, des enjeux qui n'ont rien à voir avec la victoire,...). Je pense aussi que le néo-sixer n'était pas vraiment arrivé sur les parquets dans une forme physique adéquate.

---En somme, ces mauvaises performances ne doivent pas entraîner plus qu'un petit haussement de sourcil, les vraies réponses ne viendront que dans quelques mois. Malgré tout, le doute s'est insinué dans les esprits et il sera difficile à déloger.

StillBallin

2 commentaires:

Tinmar a dit…

Plus que l'adaptation à la NBA d'Evan Turner, c'est celle de Jrue Holiday en tant que starter qui est pour moi la chose la plus importante pour les 76ers.

Il a montré des choses intéressantes la saison dernière et encore plus apparemment lors de la récente Summer League (je ne peux rien dire là-dessus, je n'ai personnellement rien suivi de ce qu'il s'est passé là-bas... Jeremy Lin ???).
Si ce petit bout d'homme travaille son shoot extérieur (39% pour deux tentatives l'an dernier, c'est bien mais le même pourcentage avec 1 tentative de plus, c'est encore mieux), et si lui, Turner et Iguodala arrivent à bien se trouver, alors Phila peut faire très mal aux équipes mal fournies en swingmen.
A terme, si ce trio peut devenir une sorte de Billups/Smith/Anthony, ca pourrait être sympa...

Bref, Turner doit normalement devenir un excellent joueur, et comme tu le dis, ca peut faire doublement mal si Turner y arrive dès sa première saison : Iguodala n'est pas meilleur que quand il n'est pas la solution offensive numéro une. Reste à savoir combien de temps il faudra pour que la sauce prenne...

StillBallin a dit…

Sûr, Holiday est une des clés de la réussite de Phila mais je ne pense pas qu'il faut attendre trop et trop vite de lui (summer leagues lie).

Mais tu mets le doigt sur l'élément décisif: la complicité entre les joueurs majeurs de cette équipe. C'est à mon sens ce qui fera toute la différence pour cette équipe.