John Wall (Kentucky), Point Guard
Né en 1990, 1m91, 88 kg
Stats (freshman): 16,6 pts à 46,1 % (32,5 % à 3pts), 6,5 asts, 1,8 stls, 4 to en 34,8 minutes
Stats (freshman): 16,6 pts à 46,1 % (32,5 % à 3pts), 6,5 asts, 1,8 stls, 4 to en 34,8 minutes
---Pourquoi une telle hype s’est-elle concentrée sur ce jeune meneur ? Pourquoi tout le monde en faisait le numéro un de draft de cette année alors qu’il n’avait pas encore posé une semelle en NCAA ? Qu’est-ce que ce jeune homme a de si spécial pour que certains aient osé affirmer avec aplomb que Utah ou New Orleans devraient le sélectionner sans hésiter si ils en avaient l’occasion malgré Deron Williams et Chris Paul, deux des meilleurs meneurs de la planète ?
Scoreur...Son premier pas absolument dément lui permet de déposer son défenseur et de prendre le chemin du panier où ses qualités athlétiques se chargent de l'amener jusqu'au cercle. Ainsi, ses qualités physiques lui permettent de se créer un shoot quand il le désire et de provoquer un bon paquet de fautes (6,3 lancers francs tentés par match). Évidemment extrêmement performant dans le jeu de transition, on a pu régulièrement le voir utiliser sa vitesse pour sanctionner le moindre espace laissé par les défenseurs, rester en l'air une éternité pour éviter les bras barrant l'accès du cercle et marquer un panier acrobatique, ou encore partir dans le dos de la défense sans le ballon et le récupérer en alley hoop pour un dunk électrique. Et le droitier est à l'aise avec ses deux mains comme il nous le prouve de temps en temps en claquant un dunk main gauche l'air de rien. Tout cela est diablement salivant, n'est-ce pas? Savoir que la NBA est aujourd'hui particulièrement propice aux arrières rapides qui aime barouder vers le panier est comme verser une énorme louche de caramel sur une pile de crèmes glacées. On frise l'infarctus des papilles rien qu'en anticipant ce qui va se passer.
Un vrai meneur…Sans commencer à évoquer Jason Kidd ou encore Chris Paul, Wall montre une belle capacité à faire jouer ses partenaires et à diriger une équipe. Quand on y pense, il a mené une escouade faîte de freshmen très talentueux mais encore bien verts, brouillons et loin d'être finis, et de joueurs sans avenir (hormis l'excellent Patrick Patterson) à un bilan de 35 victoires pour 3 défaites. On a pu le voir maintenir une cohésion dans cette équipe immature, maîtriser le rythme des matchs et trouver ses coéquipiers démarqués. N'est-ce pas ce qu'on attend d'un grand meneur ? Plus encore et c'est peut-être ce qui est le plus savoureux chez lui, Wall et son magnifique instinct de playmaker courent allègrement sur la ligne entre faire jouer ses coéquipiers et réaliser des actions individuelles. Et vous savez, cette capacité d'alternance, judicieusement équilibré comme c'est le cas avec le Wildcat ("je fais jouer les autres d'abord et je prends le match à mon compte quand mon équipe en a besoin") est certainement plus dangereuse pour une équipe adverse que ne le sont une énorme capacité de scoring et de playmaking prises séparément.
Leader...En tant que meneur mais aussi en tant que n°1 de draft prédestiné et le mot "prodige" suspendu au dessus de la tête, « Sonic » a dû endosser le costume de franchise player de sa jeune équipe. Et il l'a fait avec un brio inattendue pour un joueur de son âge. Des émotions en permanence sous contrôle mais une activité toujours rivée à son jeu, la sérénité peinte sur le visage en même temps que son désir de vaincre, il a géré son équipe d'une main et la pression de l'autre. Plus encore, jamais effrayé par ses responsabilités, il a parfois montré la capacité d'enflammer le jeu (le sien et celui de ses coéquipiers) au moment du match où son équipe en avait besoin.
Le freshman de Kentucky est en effet un shooteur peu fiable et comme on pouvait s'y attendre, il a vu les défenses se replier sur elles-mêmes quand il leur faisait face, limitant de ce fait considérablement ses possibilités de pénétration et donc une bonne partie de son jeu (l'incurie de ses coéquipiers dans le shoot longue distance n'aidait pas non plus). Néanmoins, une progression est envisageable puisque la mécanique de son shoot est jugée correcte, certains ont même pu déceler quelques motifs d'espoir dans son jeu à mi-distance.
Ainsi, aussi vif et athlétique soit-il, le natif de Caroline du Nord n'est pas tout-à-fait le même joueur quand il doit évoluer sur demi-terrain. Seulement, cela laisse imaginer à quel point il serait fort si il pourrait parvenir à améliorer son tir et affûter son maniement de balle.
Les lacunes de John Wall sont ainsi bien tangibles et enfonce plusieurs coins de son jeu. Mais au-delà du simple fait que malgré cela, il reste un joueur exceptionnel en NCAA, ce qui pousse tout le monde à se lécher les babines c'est que ces lacunes sont largement améliorables. En effet, il s'agit principalement de lacunes techniques (shoot, dribble), c'est-à-dire le genre de chose qu'on peut toujours perfectionner avec du travail et de l'envie. Et comme sa détermination, son écoute et son éthique de travail ont bonne réputation, pas grand chose ne s'oppose à sa progression.
Combien de prospects présentent un tel rapport potentiel/niveau actuel? Combien existe-t-il de vrai meneur aussi bien doté physiquement? Déposées dans un silence révélateur, ces questions sonnent comme le témoignage de la mainmise de John Wall sur le trône de n°1 de la draft, qu'un seul de ses pairs ose contester.
StillBallin
2 commentaires:
Comme d'habitude toujours des analyses impeccables!
Thanks.
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