Après l’interview traduite de Joakim Noah avec un gros bonnet de chez Slam, voilà une autre traduction d’une interview accordée à ESPN de l’attaquant le plus doué de la nouvelle génération, Carmelo Anthony. (Introduction traduite de Scoop Jackson)
« Il y a un truc à propos de Carmelo Anthony qui touche les gens. C’est peut être sa façon de jouer, intrépide, très facile mais capable de rentrer dans le tas quand il le faut. C’est peut-être parce qu’il ne semble pas avoir été taillé dans la roche, qu’il doit travailler dur pour rester en bonne condition (écouter le lien musical ci-joint). Il ne fait pas 2.10 m et n’est pas une anomalie génétique comme Lebron James ; Melo a ce truc du mec standard en lui. C’est peut-être parce qu’il n’est pas parfait, qu’il fait des erreurs et qu’il a subi les critiques et les attaques parce qu’il est juste un mec normal. »
Ces mots de Pat Cassidy, qui apparaissent dans le magazine Dime d’Août 2006, sont essentiels pour comprendre quel genre de basketteur est Carmelo Anthony. Ils décrivent pourquoi il est aimé et pourquoi il ne l’est pas. Plus Hancock qu’Ironman ou Batman. Avec Melo, on voit les failles. Et contrairement à la plupart des athlètes de son calibre — si ce n’est tous —, il ne tente pas de les cacher. Ils font autant partie de lui que la vingtaine de tatouages qui racontent sa vie.
Cependant ces trois dernières années, depuis qu’il a revêtu le maillot USA, toutes ses failles ont semblé s’estomper. Dans nos esprits et dans la réalité. L’étiquette « je ne suis pas une balance », les coups de poings, le fait qu’il était trop vrai et authentique pour le superstar système de la même manière que la série « The Wire » (quasiment l’histoire de sa vie) l’était pour la télévision — rien de tout cela ne l’embellit, mais ça fait partie de ce qu’il est. Et ce qu’il est est ce mec. Ce mec à qui l’Amérique devra faire confiance pour restaurer sa place de numéro 1 dans la hiérarchie Basket. Oui, il y a Kobe ; oui, il y a Bron ; oui, il y a D-Wade ; oui, il y a J-Kidd, qui a déjà une médaille d’or et un bilan de 33-0 en compétition internationale quand il joue. Mais si cette équipe est amenée à jouer pour la médaille d’or le 24 Août, ce sera grâce à ce qu’Anthony fait, plus que ce que pourront apporter ses coéquipiers. Pourquoi ? Lisez la suite.
ESPN : Tout d’abord, je vais te demander et dire quelques trucs que tu vas assurément ne pas approuver, je le sais. Si c’est le cas, n’hésite pas à me le dire. Premièrement — et c’est probablement le truc que tu vas le moins approuver — depuis les trois dernières années, j’ai dit que tu étais le joueur le plus important que l’on a en Amérique pour le basket international.
MELO : Je vais te laisser dire ça. Je te laisserais trouver la réponse. [Rires]
ESPN : En toute honnêteté, tu as régulièrement mené l’équipe au scoring et tu as régulièrement été la menace la plus dangereuse de l’équipe ces trois dernières années, et je n’ai pas l’impression que tu aies reçu la reconnaissance que tu mérites pour la façon dont tu as joué sur la scène internationale. C’est peut-être que mon avis.
MELO : C’est vraiment ton avis.
ESPN : Dis moi donc ton avis sur le rôle que tu as dans cette équipe Olympique.
MELO : Mec, je n’essaie pas d’être important, j’y vais juste et je joue. Quand je suis sur le terrain avec cette équipe — et je n’ai pas besoin de te dire qui compose cette formation, c’est évident — je prend juste ce qu’ils me donnent. Je prends le temps de bosser sur mon jeu quand je suis ici avec cette équipe parce que c’est juste trop bon et à cause des joueurs qui la composent.
Personnellement, j’essaie de jouer où ils ont besoin que je joue et ça a été à mon avantage ces dernières années. Je peux jouer poste bas. Je peux jouer plus haut, où je peux rentrer en dribble ou shooter à l’extérieur. Et grâce à cette polyvalence, la plupart des ailiers forts de la scène internationale me voient, je pense, comme un 3 ou un 2, et j’ai pu utiliser cela à mon avantage.
ESPN : Mais cela te désavantage défensivement, de jouer numéro 4, ce qui n’est pas quelque chose que tu fais habituellement en NBA.
MELO : Ouep, jouer en 4 est quelque chose que je ne connais pas, mais le système dans lequel on joue (celui de l’équipe Olympique) est trop vaste, mec. Chaque joueur à l’opportunité de faire son propre truc. Et juste du point de vue de l’adversaire, il faut défendre sur Lebron, Kobe, Dwight, tu vois ce que je veux dire ? Il faut défendre sur tous les joueurs avec attention dans cette équipe. Sur chaque possession.
ESPN : Ouep, mais après trois ans où l’on a pu te voir détruire les équipes, tu ne penses pas qu’elles devraient te voir comme le danger numéro 1 ?
MELO : Nonnn [rires], ils peuvent continuer à jouer de la même manière. Je n’ai pas à être le pion essentiel [il se marre encore]. Je n’ai pas à être le danger numéro 1.
ESPN : Est-ce que jouer en FIBA est plus facile pour toi, avec la team USA ? Il semble que le jeu soit plus facile pour toi ici qu’il ne l’est en NBA.
MELO : C’est plus simple dans la mesure où je n’ai pas à y aller et à en faire trop, ce que je fais parfois. C’est plus facile de laisser le jeu venir à moi. Tu sais, mettre un panier quand je suis ouvert, et juste me débrouiller à avoir des positions ouvertes. Comme je l’ai dit, j’évolue avec Bron, Kobe, Jason Kidd et tous ces types. Quoiqu’il arrive, quelqu’un sera probablement démarqué.
ESPN : Quand ils ont assemblés la Dream Team en 1992, ils ne faisaient que de parler de Magic, de Jordan, de Bird. Mais on oublie que Charles Barkley était le MVP de cette équipe…
MELO : Et il était le cœur et l’âme de cette équipe. Pas dans la mesure où il était le joueur le plus important de l’équipe, mais parce qu’il soudait cette équipe. Tu avais Bird, Magic, Michael & tous ces types, mais Barkley était celui qui soudait tout le monde et…
ESPN : C’est ce que je vois en toi. C’est la comparaison que j’essaie de faire. C’est ce que j’essaie de dire ! Ce n’est pas différent. Tout le monde regarde Kobe, Lebron & D-Wade, et tu es le cœur et l’âme de cette équipe.
MELO : Ouep, enfin je veux dire que je suis moi. J’essaie juste d’être moi-même. J’aime m’amuser. Mais en même temps, je fais en sorte de souder le groupe. Donc je suis vraiment — ou je tente d’être — la glue qui assemble cette équipe.
ESPN : Voilà ce que je crois — et c’est encore une des choses que tu risques de ne pas approuver, et c’est sans offenses aux autres membres de l’équipe — tu t’en voudras plus que quiconque si vous ne gagnez pas. J’ai raison ?
MELO : Je ne veux pas donner l’impression que c’est le cas juste pour moi, mais ouep, je pense que je prendrais plus de responsabilités que quiconque dans la défaite parce que je fais partie des plus anciens dans cette sélection (avec Lebron & D-Wade, qui étaient aussi dans l’équipe de 2004). Et je sais, dans mon cœur et dans mon âme, que cette fois-ci, cet été, ces JO, je dois me racheter et on doit redevenir les meilleurs basketteurs du monde.
A suivre...
1 commentaire:
Quel fainéant celui-là !
j'ai un cauchemar en le voyant avec ses glaçons sur les genoux
j'ai cru revoir le jamaicain des Knicks
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