Le dernier mec qui tenait à peu près bien la baraque, c’était Scott Layden. Il se débrouillait plutôt bien mais il n’a jamais rien réussi à faire décoller, même si on y a souvent cru avec Ewing puis Sprewell et Houston.
Mais un jour, il a fait une erreur et il l’a payé. Il avait le quinzième choix de draft, pas terrible mais pas mal. Il a choisi un jeune français prometteur, un mec qui faisait deux têtes de plus que tout le monde, capable de faire plein de trucs et puis pas con du tout. L’idée d’un retour de la French Connexion n’était pas mauvaise mais ce mec-là n’était pas fait pour ce milieu. Trop gentil, trop fragile, il n’a jamais pu se faire respecter ici et il est parti au bout de deux semaines.
D’ailleurs ça n’a pas été facile pour lui après et il a un peu galéré. Mais bon aux dernières nouvelles, il s’est taillé une belle petite réputation d’intimidateur et de stoppeur, quelque part en Espagne. Quand j’y repense, un type avec ce profil nous serait utile aujourd’hui. Mais bon, lui n’était pas fait pour étaler ses compétences ici.
En réalité, ce qui a causé la perte de Layden, c’est pas vraiment d’avoir choisi ce français mais c’est plutôt de l’avoir choisi à la place d’un mec d’ici, Ron Artest. Ce gars était un gamin de la région et il s’était fait une jolie réputation. Surtout, il collait bien à New York. Voyou, Dur sur l’homme, guerrier sans peur et doté d’une motivation sans faille.
Voilà ce qu’on veut ici, des mecs qui se battent jusqu’à ce que le type en face crie pitié. C’est pour ça qu’on veut pas lâcher Lee.
Le jeune Artest a grandi loin d’ici et est devenu incontournable, même si lui aussi a causé pas mal de problèmes aux mecs pour qui il bosse. Je ne sais pas vraiment si il aurait pu porter l’équipe comme l’a fait le grand Pat mais au moins, Layden serait toujours là et les Knicks seraient restés les Knicks. Une équipe qui laisse toujours ses tripes sur le terrain.
Puis aussi, lui aurait pu bousculer un peu Marbury et Randolph pour qu’ils se bougent et appliquent the right way.
Aujourd’hui, les Knicks ne sont qu’à peine digne de la comédie musicale de Broadway, Cats. De toute façon, c’est ça maintenant, les jeunes. Ne pensent qu’aux biftons.
Quentin Richardson, par exemple. Ce mec foutait le feu en Arizona et voilà ce que c’est maintenant : un mec paumé dans la jungle de la Grosse Pomme. Et Jérome James, un type avec un corps taillé pour ce boulot et un contrat qui va avec mais pas fichu de bouger correctement sa graisse. J’ai jamais vu un mec avec si peu de volonté. J’avais l’impression que si je lui disais qu’il y avait un flingue dans un tiroir à quelques mètres de lui et qu’un type voulait le zigouiller, il préférerait prendre le pruneau dans buffet plutôt que de se lever pour récupérer le calibre. Lequel de ces mecs auraient pu bosser toute une saison sous anti-inflammatoires comme Larry Johnson ? Pas la peine de chercher, on trouvera que des pleureuses.
Il y a aussi Jamal Crawford et Nate Robinson. Je les aime bien mais je ne leur confierai pas mes chiens si je dois partir en vacances. C’est le genre de type capable de faire un truc exceptionnel un jour et de merder complètement le lendemain. Ca peut quand même servir, ils pourraient venir donner un coup de main lorsqu’un coup dégénère. Un rôle de joker, quoi. Mais bon deux, ça fait peut-être beaucoup, faudra peut-être qu’on essaye d’en balancer un et essayer de chopper un autre truc derrière.
Et puis tiens, y’a Jared Jeffries. Même s’il est un peu en dessous de ce qu’il faisait à Washington, c’est le genre de mec qu’on aime ici. Pas peur de défendre, se bat chaque seconde, applique les consignes. Ouais mais voilà, comme on savait que ce genre de mec est utile, on a mis le paquet pour l’avoir. On a allongé l’oseille sur plusieurs années et maintenant, impossible de l’inclure dans une transaction. Déjà qu’on a fait péter le coffre pour les autres gus, alors avec lui en plus, ont peut même pas investir sur d’autres gars.
Des jeunes battants, des jokers sur courant alternatif, c’est pas un mauvais truc mais c’est loin d’être suffisant pour faire tourner le business. Et puis avec les boulets qu’on doit traîner…
De toutes façons, ça fait un bail déjà que le business ne marche plus à Gotham. Même nos meilleurs ennemis, les gars de Chicago, ont craché leurs dents tout le long de l’année, même si eux sont dans une position un peu meilleure que la nôtre. Non, mais maintenant, c’est plutôt à Boston ou Détroit que ça marche pas mal.
Et puis, y’a l’Ouest. Le Texas, Los Angeles, New Orleans et même l’Utah. L’Utah, putain, j’arrive à peine à y croire. Quel monde de merde vraiment.
Pourtant New York est certainement l’endroit qui pue le plus le business. Quand je pense aux mecs qui ont grandi ici et qui n’ont jamais bosser pour nous. Le gars-là, par exemple. Celui qui pose des pétards dans ses cheveux et qui ne ferme jamais sa gueule. Ah, c’est quoi son putain de nom ? New Yorkais mais pas tout à fait américain… Bah, je sais plus. Lui, pourrait apporter ici. Il se bat comme un crève la dalle, toujours présent quand on a besoin de lui, toujours à fond dans ce qu’il fait, capable de motiver toute sa bande et puis pas vraiment une buse. Mais bon, c’est ces enfoirés de Chicago qui l’ont récupéré.
Souvent dans la rue, je vois des gamins qui montrent ce qu’ils savent faire, qui jouent les durs. Mais bon, c’est souvent de la poudre aux yeux. Une fois dans le bain, on les entend plus chanter l’hymne national en chinois que tenir la cadence des tauliers déjà présents dans le circuit depuis quelques années.
Je me souviens d’un type avec un surnom bidon comme il y en a toujours dans la rue. Un truc du genre Skip-to-my-lou ou une autre connerie dans ce style. Et ben, il a réussi à s’imposer dans le milieu récemment mais ça faisait dix ans qu’il y tournait autour. Je crois qu’il se débrouille plutôt bien. A Houston, je crois.
Mais d’autres n’ont pas eu cette chance. Je me souviens d’un mec qui s’appelait Omar Cook, qui fait maintenant un peu de trafic en Europe, peut-être dans l’Europe de l’Est. Ou encore d’un autre, Kareem Reid, qui fait des trucs en France. Tous ces mecs étaient pris pour des légendes dans la rue. Mais la vérité de la rue n’a souvent de substance que dans la rue.
Se ramène toujours pas l’enflure.
En fait ça ne m’énerve pas vraiment. C’est presque si je ne bénis pas ce moment de tranquillité parce que je sais que plus on avance dans l’été, plus je devrais me casser la tête pour monter une escouade qui tienne la route. Moïse a peut-être séparé la Mer Rouge en deux mais demandez lui de refourguer un Zach Randolph ou un Stephon Marbury avec des contrats lourds comme l’air pollué de la City et, ou, qui courent encore sur de longues, longues années. Et tout ça en contrepartie de mecs sérieux et efficaces. Pour sûr, il refusera. Il est pas fou, le bougre.
J’ose même pas jeter un coup d’œil à l’heure qu’il est, je préfère garder l’illusion que le temps est suspendu dans la nuit, ici au bord de l’Hudson River avec les embruns maritimes et les effluves des déchets qui se disputent les faveurs de mon odorat. Je me détends en douceur avec l’attente pour prétexte, en m’adossant à une sorte de pilori enfoncé dans l’eau et la vase à une trentaine de centimètres du ponton. Certains diront que se poser ainsi est dangereux, je leur répondrais que le danger n’est maintenant pour moi qu’un agacement de plus parmi d’autres.
Article de StillBallin.
5 commentaires:
C'est clair que c'est assez inoui le nombre de boulets que NY a réussi à s'accrocher aux basques en si peu de temps. Mettre je sais plus combien de millions sur Jared Jeffries c'est quand même surréaliste, tout autant que le contrat de James parce que Monsieur avait fait un macth de PO correct contre sacramento et puis c'est tout. En tout cas en tant que fan des blazers, mille fois merci d'avoir fait débarasser le placher de cet abruti de Randolph :) Par contre, je parierais pas sur d'Antoni à NY suis pas sûr que ça soit le genre à remettre tous ces égos à leur place et à les faire jouer des deux côtés du terrain ...
nicolas
Apparement, pour D’Antoni à New York, c’est fait (source:sports illustrated.com). J’ai l’impression que c’est l’argent qui a décidé le coach américano-italien (je me demande quand même s’il n’est pas originaire de la Grosse Pomme).
Moi aussi, je ne suis pas sûr que ce soit une très bonne décision. Ca relève plutôt du pari. Le style de D’Antoni est à des kilomètres de celui que possède historiquement les Knicks (et que les fans apprécient). Eux, normalement, c’est de la défense, de la sueur, du vice et du demi-terrain. Pas vraiment, le run and gun à la défense libertine qu’a proposé D’Antoni à Phoenix. D’autant plus que ce style peut être positif avec des joueurs altruistes mais avec Randolph et compagnie, je vous raconde pas le bordel.
Il y a autre truc qui me chiffonne, c’est que New York doit démarrer un processus de reconstruction et ne sera donc compétitif que dans quelques années (si tout se passe bien). D’Antoni, candidat aux titres avec Phoenix, a-t-il conscience de cela ? Est-il prêt à patienter ?
Je pense que s'il a signé là-bas, il a du avoir quelques garanties.
Si New York gagne le gros lot, je pense que D'Antoni choisira ce qu'il veut faire avec son futur rookie, s'il le garde ou s'il l'échange.
Ford / Calderon des Raptors seront libres et un des deux va partir, un sign & trade pourrait être fait.
Marbury est apparemment déjà en préparation physique, et il a juste 30 ans.
Son plus gros challenge, ce sera d'avoir des arrières collectifs, ce que sait faire par moment Crawford sur le poste 2. A la mène, il y a plusieurs solutions.
Quant au jeu perso des intérieurs des Knicks, Marion + Stoudemire c'est pas non plus des références en matière d'altruisme, tout se jouera sur le poste 1, primordial dans le système de D'Antoni...
Après, c'est clair que l'image Bad Boys défensif des Knicks va en prendre un coup...
C'était super plaisant à lire: bravo!
mortellement équipé ce blog
Si possible, le Buzz va continuer et Unlimited NBA va devenir de mieux en mieux...
Enregistrer un commentaire