05 juin 2001

Non-lottery picks mock draft : The 16th Pick and The Bulls of Chicago (part.2)

[suite de la première partie]


---Ces incertitudes quand au futur effectif chicagoan rendent difficile la détermination d’un comportement à suivre lors de la draft 2009, laquelle devrait avoir lieu bien avant que toutes ces transactions potentielles ne soient concrétisées. En l’état des choses actuelles, l’effectif est assez complet et très dense, notamment grâce à la polyvalence d’Hinrich (qui peut occuper les postes 1 et 2), de Salmons (2 et 3) et de Noah (4 et 5), à quoi il faut ajoute le retour de Deng. Finalement, seul le secteur intérieur semble être un peu court, ou en tout cas, moins solide, avec seulement trois joueurs vraiment opérationnels (Joakim Noah, Tyrus Thomas et Brad Miller). De plus, on trouve parmi eux, une seule et unique véritable menace offensive fiable, Miller, lequel commence à sentir son âge ce qui en principe ne devrait pas aller en s’arrangeant. L’inconstance de Thomas est aussi un problème, particulièrement en attaque où dans un bon soir, il peut apporter entre 15 et 20 points mais offre surtout un florilège d’impasses offensives dans un mauvais.

---C’est donc dans une certaine logique que l’athlétique pivot à vocation offensive, BJ Mullens (2,13 m, 20 ans), se présente parmi les possibilités de ce 16ème choix de draft. A terme, il pourrait prendre la place de Miller et former un trio intérieur jeune et complémentaire avec Noah et Thomas. Néanmoins, si vous avez jetez un œil sur l’article qui lui était dédié et sur les réflexions au sujet du choix de draft des Pistons, vous avez rapidement compris que la sélection de Mullens n’est pas forcément le choix le plus avisé. Les Bulls ont déjà l’expérience Tyrus Thomas sur les bras, lequel présente beaucoup de similitudes avec le pivot d’Ohio State (une seule année universitaire au compteur, grosses qualités athlétiques, une intelligence plutôt douteuse et un seul aspect du jeu à peu près maîtrisé –la défense pour Thomas, l’attaque pour Mullens-). D’ailleurs les exemples à peine plus lointains de Tyson Chandler et Eddy Curry sont encore dans toutes les têtes.

---Même si le pari vaudrait peut-être le coup, les Bulls ne sont certainement pas assez serein en ce moment pour le prendre (souvenez-vous, c’est presque un miracle que Del Negro ne se soit pas fait viré à la mi-saison et que l’ancienne équipe de Michael Jordan aient pu s’inviter en play-offs). A l’inverse, la franchise aurait tout intérêt à s’intéresser de près à DeJuan Blair (voir 15ème pick, Detroit). Le Carré de Pittsburgh pourrait résoudre le problème d’absence de point fixation offensif dans la raquette et compléter parfaitement le grand et défensif Noah et le bondissant Thomas. Sauf que comme pour Detroit, il n’y a pas énormément de chance que Blair soient encore disponible à ce stade de la sélection.

---On continue sur les pistes observées lors du pick de Detroit avec Earl Clark (2,09 m, 21 ans). Très intéressant mais son irrégularités et sa tendance à s’écarter plus qu’il ne devrait pourrait effrayer les dirigeants des Bulls. Au niveau de l’inconstance, ils ont déjà donné tandis que des mecs qui shootent, c’est pas ça qui manque. En même temps, Clark a les qualités qui pourrait faire de lui un futur Shawn Marion sauce Phoenix, ce qui finalement collerait plutôt bien avec le style de jeu déployé par les Bulls et les joueurs qui y évoluent (de Derrick Rose à Joakim Noah en passant par Ben Gordon), quand bien même son arrivée et l’hypothétique concrétisation de son potentiel ne résoudrait pas la déficience de point d’ancrage de Chicago en attaque. Et puis comme je vous dis, les paris, ça commence à bien faire dans l’Illinois.

---A l’inverse, James Johnson (voir Detroit, encore) se présenterait plus comme le choix de la sécurité. Scoreur très complet, doté d’un gros volume de jeu, l’ancien de Wake Forest serait une solution pertinente. Son style correspond assez bien au jeu chicagoan (un peu trop, peut-être, avec ses difficultés à contrôler son jeu par moment) et à défaut d’être un vrai point d’ancrage dans la peinture, il offrira un vrai et précieux danger offensif à l’intérieur.

---Quelques doutes quand même sur ces dispositions mentales qui pourraient gêner dans une équipe qui fonctionne quand même beaucoup à l’émotion et peut-être pas suffisamment à la science du jeu. Car en plus de ne pas jouer forcément très juste tout le temps, Johnson manque parfois cruellement de concentration (à quoi il faut ajouter des problèmes de discipline ? –rigueur dans le respect des consignes du coach, s’entend-). On peut peut-être évoquer un manque de maturité, mais le combo forward a déjà 22 ans (même s’il n’est qu’un sophomore, ce retard serait apparemment dû à des soucis académiques). Ainsi, ajouter un joueur un peu « brut de décoffrage » à un effectif qui l’est déjà bien assez et qui est quand même assez inexpérimenté, pourrait peut-être s’avérer problématique. En même temps, il est difficile de s’attendre à autre chose de la part d’un rookie.

---Les intérieurs à vocation offensive que je viens d’évoquer sont à peu près les seuls à être intéressants à ce stade de la draft. Blair serait à n’en pas douter le meilleur choix et James Johnson le second. C’est une posture plutôt prudente mais je pense que Chicago se doit de l’être en ce moment. Prudent et juste.

---Parallèlement, il y a un autre profil qui manque à Chicago et qui pourtant leur irait plutôt bien, c’est celui de spot-up shooteur, c’est-à-dire de shooteur en réception de passe. Vous savez, les mecs qui traverse trois fois le terrain en diagonale pour se démarquer et qui une fois cela fait, peut trouer le panier dès que l gonfle est déposée dans ses doigts. Bon certains n’ont pas besoin de cavaler comme des lévriers et se contentent de se faire oublier avant de se rappeler au souvenir de la défense (en général, les défenses s’en rendent compte qu’en trois points supplémentaires sont venus alourdir le tableau d’affichage). Un tel joueur profiterait au maximum de l’altruisme des uns (Hinrich, Miller, Noah), de la création du danger des autres (Gordon, Salmons, voire Thomas) et de Derrick Rose qui combine à merveille ces deux qualités.

---Seulement, il faut avoir en tête qu’un tel joueur ne pourrait exister à Chicago qu’après le désengorgement des ailes extérieures. Chase Budinger (Arizona, 18,0 pts à 48 % dont 39,9 à 3 pts et 6,2 rbs) semble répondre à ces critères (d’autant plus qu’il peut jouer 2 ou 3) et il y ajoute aussi des fabuleuses qualités athlétiques et un all-around game tout à fait seyant. Et comme c’est aussi un joueur intelligent et altruiste (3,4 asts), on lui pardonnera ses difficultés en défense et son incapacité à élever son jeu à la dimension supérieure.

---Sam Young (Pittsburgh, 19,2 pts à 50,2 % dont 37,2 à 3 pts et 6,3 rbs) partage un peu le profil de Budinger, bon shooteur et athlétique, à la différence qu’il est moins intelligent, moins passeur mais meilleur défenseur et bien plus physique (faut dire qu’il jouait power forward l’an passé). Il est aussi un petit peu plus vieux (24 ans contre 22).

---Toutefois, ces deux joueurs ont quelques chances d’être toujours disponibles après le vingtième choix de draft et, bonne fortune quand tu nous tiens, les Bulls possède aussi le 26 pick (qui appartenait à Denver à l’origine mais qui a transité par Oklahoma City avant d’atterrir à Chicago suite aux transferts de Thabo Sefolosha). Par conséquent, ce n’est peut-être pas avec ce seizième choix qu’il faut s’attacher ce genre de joueur. Sauf peut-être dans le cas d’Austin Daye.

---En effet, le fil de fer de Gonzaga (voir Detroit) ne devrait pas être disponible si loin dans la draft. Daye (en photo) joue clairement comme un ailier malgré ses 2,09 mètres mais il possède aussi un shoot qui va avec (47,7 % de réussite dont 42,9 % à 3 pts mais sur seulement 2,5 tentatives en moyenne, privilégiant plutôt le tir à mi-distance). L’intérêt que les Bulls pourraient trouver en lui, c’est qu’il a le potentiel pour devenir un power forward capable de scorer à proximité du cercle. Il est vrai que beaucoup de doutes existent quand à la réalisation de ce potentiel (sinon il serait dans le top 10, voire top 5 de la draft), mais dans l’hypothèse la plus positive, Chicago aurait l’occasion d’avoir le beurre et l’argent du beurre. Les dirigeants de Windy City se sentiront-ils de prendre un tel pari ? Avec le 26th pick sûrement mais avec le 16ème, rien n’est moins sûr. En fait, beaucoup de choses dépendront de qui sera disponible à l’heure du 16th pick.

---Il faut aussi compter sur le fait qu’à la veille d’un éventuel bouleversement de l’effectif, choisir en fonction des besoins immédiats n’est pas forcément la meilleure chose à faire. Les Bulls pourraient très bien se contenter de prendre le meilleur joueur disponible et réfléchir en fonction de ça ensuite. Même un meneur car vu qu’il existe une possibilité qu’un point guard de grande qualité n’ait pas encore été sélectionné, un tel joueur pourrait offrir une monnaie d’échange tout à fait intéressante, plus encore si elle est greffé à un bon joueur comme Hinrich, Salmons ou Gordon (par l’intermédiaire d’un sign-and-trade). De manière générale, un seizième choix de draft peut permettre de faire pencher un transfert de très bonne facture.

---Je ne vais pas vous refaire le coup de Washington (voir Detroit, encore et toujours) mais avouait qu’un truc du genre Salmons, Hinrich, ou Gordon, avec pourquoi pas Tyrus Thomas et le 16th pick contre le cinquième choix qui pourrait être l’ailier fort Jordan Hill, l’arrière-ailier DeMar DeRozan ou le shooting guard super efficace James Harden (et pourquoi pas un des deux pivots, Brendan Haywood ou JaVale McGee ?), ça aurait de la tronche. Je me demande même si ça ne pourrait pas marcher avec Sacramento ou Minnesota à qui Hinrich pourrait faire le plus grand bien. Dès lors, la question ne serait pas de savoir qui Chicago doit drafter mais quel transfert la franchir peut elle monter avec son effectif et les joueurs qui devraient être disponible lors de leurs choix de draft (peuvent même inclure le 26th pick dans le trade, ces bougres…Peuvent même utiliser un gros contrat qui sert à rien pour équilibrer l’échange au niveau des salaires avec Jerome James, les canailles).

---Y’a pas à dire, y’a vraiment plein de choses à faire pour construire une grosse équipe à Chi-Town. Toutefois, les dirigeants chicagoans qui n’ont pas souvent fait preuve de talent par le passé, seront-ils capable de concrétiser ce potentiel cette fois ?


Ce que je ferais :

1) Bon ben je tenterais le trade là aussi (qui ne tente rien n’a rien). La logique voudrait que je prenne Jordan Hill avec ce 4ème, 5ème, ou 6ème choix, et elle a raison, mais j’aime beaucoup l’idée d’un espèce de one-two punch composé de Derrick Rose et de DeMar DeRozan. Mais bon, je serais à un contre vingt-trois dans le staff technique alors…

2) DeJuan Blair !!! (en fait, je préfère Blair à Jordan Hill alors je fais mon trade pour récupérer DeRozan et je balance tout ce que je peux -en l’occurrence Tyrus Thomas, le 26ème choix et un prochain tour de draft, enfin un truc dans le genre- pour pouvoir chopper le Cube. Dans les dents, le staff).

3) James Johnson ou Earl Clark ? Le choix le plus sûr contre le plus alléchant. En fait, ma tête de GM tombe si je passe à côté de Clark avec un 16th pick. Mais bon si je prends Clark, je dégage Tyrus Thomas donc un bust éventuel (c’est le mot « éventuel » qui est important ici) contre un bust quasi-effectif, c’est pas inintéressant (et celui-là on l’a pas eu avec un second choix de draft).

4) James Johnson ou Austin Daye ? Le choix le plus sûr contr… Non mais là c’est bon, on va s’arrêter. Je sélectionne Johnson, Daye est trop un ailier pour moi (promis je vous file le montant de mon assurance-vie si Daye devient Dirk Nowitzki).

5) Ben, Austin Daye.

6) Chase Budinger. Altruisme, intelligence, trois points, qualités athlétiques, moi je dis banco. Surtout qu’il devrait apporter des choses inédites au Bulls sans dépareiller pour autant. Mais bon, je tenterais bien le coup avec le 26ème choix de draft quand même.

StillBallin

Et vous, qui drafteriez-vous ?

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