22 février 2011

New York Knicks: You Know I'm No Good

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---Je suis peut-être juste gourmand, du genre à me passer de fromages pour pouvoir prendre deux fois plus de dessert sans savoir s'il s'agit d'un succulent mille-feuille ou d'un immonde flan malheureusement fait maison. Mais à mon avis Carmelo Anthony et New York auraient pu sauter quelques étapes dans leur ascension vers le succès en se contentant d'attendre la fin de la saison pour célébrer leur union au travers du marché des free agents. Gourmand parce qu'une telle stratégie présentait le risque pour Gotham City de voir leur cher et tendre Carmelo retourner sa veste et leur poser un lapin, d'autant plus que le serial scoreur n'aurait pas pu prétendre à un aussi gros contrat en tant qu'agent libre qu'actuellement en tant que joueur qui prolonge son contrat dans son club actuel, quand bien même NY est sa franchise actuelle depuis quelques heures seulement.

---Mais je maintiens que le coup valait d'être jouer, tant pour Melo que pour les Knicks. Comme je l'avais avancé en septembre, l'intérêt pour Anthony d'attendre tranquillement la fin de son contrat était que cela lui aurait permis de débarquer dans une équipe au complet plutôt que dans un effectif sinistré comme c'est le cas actuellement du fait de cet échange en bonne et due forme. En clair, l'équipe dans laquelle il s'est engagé est largement moins compétitive que celle qu'il aurait rejoint lors des premières chaleurs estivales.

19 février 2011

Qui suis-je?

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« Véritable star sous les couleurs de la prestigieuse université de Connecticut, j'ai été sélectionné en quatrième position de la draft signant ainsi une entrée remarquée dans la ligue professionnelle américaine de basket ; en tant que joueur NBA, je détiens un record personnel de 12 tirs à trois points réussis au cours d'un seul match, ce qui est...

- Ray Allen ?

Non, ...ce qui est la plus grande performance de l'histoire de la ligue dans cette catégorie, performance que je partage avec Kobe Bryant ; j'ai aussi à mon actif un record personnel de 24 rebonds pris, toujours lors d'une seule partie...

- Michael Jordan sur NBA 2K11?

Non,

- Sur NBA Live 1996 ?

- Non plus, ...pouvant évoluer au poste d'ailier fort comme au poste d'ailier shooteur, j'ai porté les couleurs de huit franchises au cours des quinze saisons que j'ai passé dans la ligue à cheval entre les années 90 et les années 2000, parfois avec un rôle majeur mais jamais celui de d'option n°1 de mon équipe ou sérieusement de n°2 et comme pour en attester, mon salaire annuel n'a jamais été supérieur à 7 millions de dollars...

Je suis? Je suis?

14 février 2011

Où placer Rajon Rondo dans la hiérarchie des meneurs?

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---Rajon Rondo est l'un des tous meilleurs meneurs de la ligue, cela ne fait aucun doute. Passeur redoutable (il affiche la plus grosse moyenne de passes décisives du championnat avec 12,3 par match), défenseur tentaculaire, candidat permanent au triple double et contre-maître d'une équipe championne NBA en 2008 et valeureuse finaliste en 2010 qui inspire toujours la crainte malgré une moyenne d'âge canonique, le meneur des Celtics se taille une place de choix dans le gratin des point guards NBA.

---Mais où se situe-t-il au sein de cette élite? Doit-on le placer à la hauteur des deux oligarques trônant au sommet de la profession que sont Chris Paul et Deron Williams? Si on redistribuait les cartes au sein de la ligue, les chanceuses franchises qui auraient le loisir de choisir leurs joueurs dans les premiers devraient-elles se demander si Rondo ne mériterait pas autant de considérations que CP3 et D-Will au moment de piocher un meneur?

---Cette question va et vient depuis un petit moment déjà (en réalité, à chaque fois que le lutin vert sort une performance impensable), s'attirant à chaque fois des avis extrêmement divergents de la part de tout le monde et n'importe qui. Il en est ainsi parce que Rondo affiche un palmarès collectif récent beaucoup plus éloquent que n'importe quel meneur actuel hormis le vénérable et assassin Derek Fisher, qu'il est toujours sorti vivant des playoffs en les ayant parcouru de part en part et qu'il semble parfois être la raison principale de l'excellent comportement de cette équipe de Boston. Mais évidemment, cela ne suffit pas.

---Beaucoup pensent en effet qu'il est largement surestimé. Plus précisément qu'il joue quelques degrés au-dessus de son niveau réel parce qu'il profite de la présence des trois all-stars et futurs Hall of Famers, Kevin Garnett, Paul Pierce et Ray Allen. Ce n'est pas faux en soi. Mais c'est curieux de voir un joueur être rabaissé parce qu'il profite du talent de ses coéquipiers et l'exploite. Car finalement, cela n'est-il pas l'objectif du jeu collectif, faire en sorte que la valeur d'une équipe soit supérieure à la simple addition des individualités qui la compose? Il serait contraire au bon sens de se priver de la force des autres si elle nous rend meilleur, d'autant plus que cette articulation est empreinte d'une belle réciprocité: si Rondo profite de la présence de ses coéquipiers, chaque Celtic foulant le parquet profite de la présence du n°9. Là est tout l'intérêt d'un sport collectif et c'est souvent grâce à une telle synergie que les matchs sont remportés. Alors pourquoi l'ancien sophomore de Kentucky devrait-il payer le fait d'être accompagner de grands joueurs et d'en tirer un bénéfice, particulièrement si cela concourt à l'empilement des victoires? Ce serait plutôt si ce n'était pas le cas qu'on pourrait le critiquer, comme on l'a par exemple largement reproché à des individualités plus talentueuses que quiconque comme Allen Iverson ou Stephon Marbury.

10 février 2011

Random Observations, 10/02/2011

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- Je remercie solennellement Baron Davis de montrer l'importance d'avoir un meneur (ou plus globalement d'un playmaker) dans une équipe. Eric Gordon et Blake Griffin cartonnent depuis le début de l'année mais c'est depuis que l'ancienne star des Hornets joue à l'endroit que poor Los Angeles gagne des matchs.

- Ce n'est peut-être qu'une impression mais sur les quelques matchs des Clippers que j'ai vu, on aurait parfois pu croire que la stratégie des Rouges et Bleus était: "On lance la balle en l'air, y'a Blake qui arrivera bien à la chopper au vol pour péter deux points faciles".

- En parlant de celui qui occupe l'esprit de tous les fans de basket, les premières critiques post-lune de miel commencent à voir le jour. La première vraiment sérieuse pour l'instant: Monsieur Griffin ne montre pas beaucoup d'entrain à revenir en défense. Combien on parie que les prochaines salves s'attaquent à sa défense dans son ensemble? Dunkey Kong se faisait déjà tirer l'oreille à ce sujet lorsqu'il réduisait en miettes la NCAA.

- "Insolent d'adresse", y a-t-il quelqu'un qui incarne mieux cette expression que Nick Young? L'arrière de Washington, en pleine "breakout season" (année de l'explosion -17,6 pts par match-), prends un tas de shoots compliqués mais il en mets beaucoup aussi et certainement trop par rapport à leur degré de difficulté.

- On dit parfois qu'Amare Stoudemire fait ressembler Raymond Felton à Steve Nash, je serais plutôt enclin à penser que c'est parce que Felton joue comme Nash que Stoudemire cartonne. Bien sûr aucune des deux affirmations n'est tout à fait vraie ni tout à fait fausse. Chacun profite de l'autre, c'est ce qu'on appelle le fruit du jeu collectif. On pourrait aussi rajouter que si Felton joue comme Nash, c'est aussi peut-être parce qu'il bénéficie à fond du système D'Antoni. Souvenez-vous, Chris Duhon pourtant largement en dessous du niveau de Felton était passé pour un vrai bon meneur à son arrivée à Big Apple.

- Maintenant que la période formidablement faste des Knicks s'est terminée et qu'ils sont un petit peu rentrés dans le rang, que pense ceux qui affirmaient que la franchise bleue et orange ne devait pas recruter Carmelo Anthony parce qu'elle était suffisamment performante comme ça?

- J'adore Brandon Jennings. Mais prendre 13 tirs en 17 minutes pour son second match après une longue absence dû à une blessure et se plaindre de ne pas avoir eu assez de temps jeu, c'est abusé.

- Monty Williams est un peu le nouveau Mike Brown, l'ancien coach de Cleveland période Lebron James. Il possède un joueur exceptionnel avec Chris Paul mais n'a pas grand-chose de consistant autour. Alors il mise tout sur la défense et même si l'attaque de son équipe est un peu limitée, il gagne pas mal de match. Est-ce que, à l'instar de Brown, Williams sera conspué pour ne pas se montrer capable de construire une vraie attaque si NO ne parvient pas en finale NBA?

- J'ai cru comprendre qu'il y avait eu une petite polémique sur la propension de la chaîne sportive ESPN à piocher du contenu extérieur et à se l'approprier sans créditer les véritables auteurs. Je confirme, jamais mon nom n'a été cité une seule fois lors de leurs retransmissions ou sur leur site internet.

StillBallin
Dessin réalisé par Ulys de Basketman

03 février 2011

Quelle stratégie de reconstruction pour Washington? (suite)

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[Première partie de l'article: Quelle stratégie de reconstruction pour Washington?]

---Les Wizards n'ont pas des milliers de possibilités de reconstruction qui se présentent à leur porte. Bricoler l'effectif actuel ou en détruire la majeure partie pour en recréer un nouveau avec de la patience et des joueurs d'avenir, telles sont les deux stratégies que j'ai avancé dans la première partie de cet article. J'y expliquais alors que la première était stupide et que la seconde n'avait finalement qu'une chance bien mince de parvenir à une conclusion heureuse au vu de la difficulté qu'il y a à la faire aboutir correctement et de la portion de chance requise. Mais existe-il une autre et surtout meilleure solution?

---Peut-être. Pourquoi, en effet, ne pas tenter de bâtir directement un noyau dur de joueurs confirmés et reconnus plutôt que de recruter des jeunes éléments et d'attendre qu'ils soient capable de porter la franchise? C'est sûr que dit comme ça, il n'y a pas besoin de se traficoter le cerveau longtemps pour conclure que c'est là la meilleure chose à faire et que si c'est pour en arriver là, j'aurai mieux fait de vous épargner les nombreux paragraphes qui précèdent cette éclatante proposition. Assembler des joueurs confirmés et de très bon niveau vaut mieux que de recruter des jeunes dont on espère qu'ils le deviendront: toutes les incertitudes et risques liées au fait de parier sur l'avenir et à l'articulation entre le présent et futur sont balayées, la valeur des joueurs est connue, fiable, leur profil est définitif, leur personnalité à peu près fixée et la configuration finale du roster, beaucoup plus facile à concevoir efficacement.