01 mars 2010

Trades et café froid

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---Vendredi matin, 9h37. Je viens d’apprendre que Tracy McGrady est envoyé à Gotham City. Là-bas, le prodige déchu de la NBA aura toute la latitude pour se remettre en selle tandis que les Knicks s’offrent quelques paillettes et couvertures médiatiques pour aider leurs fans à patienter. Et puis le seul mec qu’ils ont lâché en tirant la tronche est le rookie qui passait le balai à la fin du quatrième quart-temps, quand le match était déjà prêt à être tamponné par les officiels. Et pour le reste, ils ont refourgué un type qu’ils voulaient dégager dare-dare, Jared Jeffries, et un autre que ça ne leur faisait ni chaud ni froid qu’il reste ou qu’il se barre, Larry Hugues. Pas d’efforts grandioses pour mettre la main l’ancienne gloire à 20 millions de billes l’année, en fait.

---Et dans le va-et-vient, ils ont aussi choppé un petit meneur, du genre mobylette mais pas vraiment le genre débridée. Sergio Rodriguez qu’il s’appelle. Il n’a pas arrêté de rencontrer des murs depuis qu’il a fait le grand saut dans le milieu. Le gamin avait peut-être les dents longues mais quand on est un jeune chien fou, on finit par les planter dans le décor. Y’se dit que D’Antoni peut transformer un meneur en plomb en point guard en or. Ben c’est ce qu’on verra ; le petit Duhon, c’était peut-être que de l’effet de surprise.

---Puis y’a pas à dire, l’envoie express de Jordan Hill dans le Texas en montre des choses. Parce qu’au final, New York n’a fait cette transaction que pour 3 mois de saison régulière, presque pour que dalle. Alors qu’un rookie sélectionné en 8ème position, c’est suffisamment bon tenir au chaud une bonne vingtaine de minutes dans la rotation et ça pour les trois ou quatre années à venir et à un salaire de moine dominicain. Y’a un truc que je sens venir, c’est que le petit Jordan Hill deviendra un bon joueur à Houston. Pas une star et pas aujourd’hui mais ça viendra. Je dis pas qu’il faut regretter ce transfert, surtout qu’il permettra peut-être de faire venir un ou deux caïds de la ligue et conserver David Lee, mais quand on a un huitième choix dans une draft pas mauvaise, on prend un mec qu’on rechigne à lâcher. Je ne reviens même pas sur Brandon Jennings et Ty Lawson, j’aime pas tirer sur une ambulance qui cherche son chemin, le conducteur penché sur la carte routière étalée sur le capot.

---Quant à Nate Robinson, faut dire qu’on pouvait sentir la poudre quand on s’approchait un peu trop de sa relation avec la franchise. Donc c’est pas plus mal, même si tout le monde regrette un peu la rupture. New York collait bien à ce truc inimaginable qu’est Robinson et puis il avait bien la couleur du dynamiteur en sortie de banc capable de faire basculer un match qui fait bien aux côtés de toutes ces stars que la Grosse Pomme veut réunir. Ça sera Boston qui en profitera. Le little big man n’arrive pas en terrain conquis et il aura intérêt à se plaquer dans le moule mais le butin sera peut-être dans l’escarcelle à la fin de la journée. J’espère que les C’s ne regretteront pas trop les automatismes qu’ils avaient avec Eddie House. Entre un allumé sauvage et un allumé apprivoisé, la différence peut se compter sur les trois doigts de la main qui manquent.

---Houston est sorti de la banque les bras plein de babioles affriolantes mais je peux pas m’empêcher de penser qu’ils avaient peut-être un coup intéressant à jouer sur les marchés des sans contrats cet été. En même, temps comme ça ils ont sûr de pas être le bec dans l’eau à l’approche de l’automne et en être réduit à prendre les premiers butors venus. Les Rockets ont dû avoir l’impression de prendre la place d’une balance dans un commissariat en se séparant de Carl Landry mais comme ma mère me disait, il faut bien donner pour recevoir. Avec un peu de chance et de temps, Jordan Hill fera oublier le petit teigneux.

4 commentaires:

Vizu&co a dit…

On dirait du Hubert Selby Jr, tu connais cet auteur?
La ponctuation est moins dé-suée mais le style est bon.

StillBallin a dit…

Non, je ne connaissais pas mais je vais peut-être m'y intéresser.

Vizu&co a dit…

Alors jettes un oeil sur Last Exit to Brooklyn, bouquin censuré dans pas mal de pays à sa sortie mais qui décrit avec froideur le Brooklyn des années 60.

Tinmar a dit…

Selby Jr, l'un des tout meilleurs dans son style !
Requiem for a dream, c'est de lui à l'origine... Et je conseille également Le Démon, un livre référent, puissant, et dont les premiers mots sont :"Je suis Harold, mais mes amis m'appellent Harry. Je n'encule pas n'importe qui. Uniquement des femmes. Des femmes mariées; avec elles, on a moins d'emmerdements"...

Et sinon, bel article qui résume originalement les derniers mouvements. Je te suis concernant Jordan Hill : je le vois bien réussir quelque chose avec cette équipe de Houston qui avec le retour de Yao, peut faire quelque chose !