25 septembre 2009

Analyse de la draft 2009: Le Jazz d'Utah

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Lien: Unlimited NBA mock draft, 20th pick of Utah


Joueurs draftés :

Eric Maynor (PG, senior), choisi en n°20
Goran Suton (C/PF, senior), choisi en n°50


Quelques balles de plus…

---Avec la sélection d’Eric Maynor, le Jazz a blindé son poste 1 et sauf accident, le rookie devrait permettre à sa nouvelle équipe de maintenir un niveau de jeu élevé même lorsque leur maître à jouer, Deron Williams, aura besoin de poser son talent sur le banc quelques minutes. Personnellement, je pense que Darren Collison avait un meilleur profil pour jouer ce rôle de back-up mais d’un autre côté, Maynor est considéré comme étant le meilleur point guard de la draft encore disponible, Collison compris.

---Tous les deux partagent des compétences à la mène de même calibre mais Darren Collison est un shooteur et surtout un défenseur plus fiable que Maynor, ce à quoi le nouveau Jazzman rétorque en étant un bien plus grand danger offensif que lui (22,4 pts à 46,3 %). Deron Williams n'affichant aucune réelle lacune à pallier, faire un choix entre ces deux joueurs dépend vraiment du genre de joueur qu’on préfère avoir comme remplaçant derrière son meneur titulaire. Pas de quoi soulever un débat, donc.

---Par contre, ce qui est sûr, c’est que la menace offensive en sortie de banc que Maynor pourrait constituer devrait offrir une solution d'attaque supplémentaire à son équipe et notamment de un contre un, ce qui ne ferait pas de mal à cette formation parfois un peu courtes en initiatives individuelles. Tout l’intérêt d’avoir un meneur comme l’ancien leader de VCU, est de disposer d’un point guard capable de diriger correctement une équipe et d’être une option offensive individuelle simultanément.

---Dans la mock draft, je parlais de l’intérêt pour Utah de sélectionner un pétard ambulant comme Jeff Teague ou Patrick Mills afin de colorer cette équipe d’une touche d’imprévisibilité. Maynor ne correspond pas à ce profil très précis et un peu extrême mais il pourrait néanmoins permettre d’infléchir un petit peu la prévisibilité du Jazz grâce à ses qualités de meneur scoreur (en plus du fait que sa simple présence augmente le nombre de possibilités offensives) mais aussi grâce à son talent de manieur de ballon qui l’autorise à aller où il veut sur le terrain. Inutile de dire que lorsqu’un point guard est aussi bien capable de scorer que de faire bouger les défenses et délivrer des caviars, l’équipe qu’il dirige devient forcément un peu plus difficile à appréhender.

---Il est toutefois peut-être nécessaire de nuancer l’apport au scoring que pourrait produire Maynor. En effet, le point guard senior reste un shooteur inconsistant et on peut se demander si les limites de ses aptitudes physiques (il manque de qualités athlétiques, de puissance et d’explosivité) ne risquent-elles pas de limer le brio offensif qui était le sien en NCAA. Peut-être qu’il ne s’agit-là que de vaines inquiétudes mais il n’en reste pas moins que le doute existe. A cela, il faut ajouter que ces mêmes limites physiques en font le genre de joueur tout à fait destiné à se faire enrhumer en défense, d'autant plus que ses matchs à VCU n'ont pas vraiment pu témoigner d'une maîtrise des fondamentaux suffisante ou d'un certain degré d'engagement de sa part pour compenser cela. On peut néanmoins imaginer que sous la férule de Jerry Sloan et dans un contexte complètement différent où, libéré de la nécessité de porter son équipe sur son dos, il ne sera pas question de s’économiser en défense, sa production défensive pourrait de changer de visage.

---Parallèlement, on peut minimiser ces doutes en avançant que Maynor n’aura qu’à combler les courtes minutes que Deron Williams passera sur le bord du terrain. Mais à ce moment-là, pourquoi utiliser un 20ème choix de draft pour un meneur ? D’un autre côté, depuis que la problématique du poste 4 avec Paul Millsap et Carlos Boozer que j’avais évoqué il y a quelques temps, est repoussée à l’été prochain (sauf trade inopiné), Utah n’affiche aucune faiblesse criante dans son effectif. Avec Maynor, les dirigeants du Jazz ont tout simplement changé une pièce du roster (meneur remplaçant) par une autre de meilleure qualité (ou en tout cas supposée comme telle).

---Ainsi, le Jazz a sélectionné le meilleur joueur disponible correspondant aux secteurs les moins solides de son effectif. Et même si ce choix peut être discuté (Darren Collison, voire BJ Mullens pour ceux qui ont jeté un coup d’œil à la mock draft), il n’en est pas pour autant discutable.

---Et finalement, on a envie de dire la même chose de leur choix du second tour. Situé à la 50ème place et donc beaucoup trop loin pour susciter un vrai intérêt, ce pick a servi au Jazz pour recruter Goran Suton (24 ans, 2,08 m), solide intérieur fort de quatre années à Michigan State, pas vraiment taillé pour la NBA mais suffisamment référencé pour avoir sa chance au training camp d’une franchise de la ligue.

---Le Spartan n’avait pas vraiment fait parler de lui (10,1 pts à 52,1% et 8,2 rbs en 25,9 minutes) avant que son équipe ne surprenne la NCAA et atteigne la dernière marche du tournoi final. Etant l’un des piliers de sa formation et même le seul à surnager dans la lourde défaite face à North Carolina (17 pts à 7/10 et 11 rbs), Suton a pu voir les retombées de ce parcours exceptionnel rejaillir sur lui, le tirant de l’anonymat dans lequel il allait boucler sa dernière année NCAA. En un seul mois, il a rejoint la liste des joueurs que les franchises NBA envisagent pour compléter leur effectif.

---Américain naturalisé d’origine bosniaque, le senior possède les traits basketballistiques traditionnelles propres à ses racines : intérieur technique et capable de shooter de loin mais dénué de qualités athlétiques, doté d’une certaine science du jeu (ou au moins d’une bonne compréhension du jeu) mais prédisposé à être dépassé en défense. Si quelques centimètres étaient venus s’empiler sur ses 2,08 m, je pense qu’il aurait trouvé un vrai rôle en NBA mais en leur absence, son déficit athlétique creuse un désavantage trop profond pour pouvoir rivaliser sérieusement avec les big men de la grande ligue. Une solide carrière européenne s’offre à lui mais il pourrait néanmoins trouver une place d’intérieur secondaire ou tertiaire en NBA sur la base de son savoir faire pas si fréquent de ce côté de l’Atlantique, sans que personne n’ait à heurter une quelconque barrière linguistique ou culturelle.

---Il se pourrait que Suton ne parvienne jamais à imposer sa carcasse et ses bonnes mains en NBA mais avec un 50ème pick, la liberté de choix était vraiment étroite pour Utah. Si un meneur n’avait pas été sélectionné au premier tour, Patrick Mills (annoncé en fin de premier, début de second tour) aurait certainement été un meilleur choix. Mais finalement, ce n’est pas si étonnant de voir Jerry Sloan et le Jazz préférer un « vétéran universitaire » avec un profil pas forcément fréquent à un jeune meneur plein de potentiel mais pas tout à fait fini et qui doit encore domestiquer son jeu, pour ce qui ne serait au mieux qu’une troisième rotation. On peut discuter cette décision mais bon, il n’y a vraiment pas de quoi remuer la vase du Lac Salé.

---Lors de cette draft, Utah n’a pas fait dans le spectaculaire (comme d’habitude, j’ai envie de dire) mais la franchise n’est pas pour autant partie de la fête sans rien sous le bras. Avec le talentueux Eric Maynor comme pièce principale du butin et Goran Suton en soldat de réserve, le Jazz s’est renforcé proprement. De quoi faire enfin passer un cap à cette équipe qui semble être perpétuellement retenue par ses chaines à quelques mètres du sommet ? Probablement pas mais chaque pas dans cette direction tord un peu plus les gonds qui l’arrime au sol.

StillBallin

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