Parmi les afficionados du Hip Hop, combien connaissent Kool Herc ?... KRS-One ?... Easy-E ?...
J’en vois certains en train de froncer les sourcils. Pourtant, ces hommes font partie de l’histoire du Hip Hop, de son origine et de ses évolutions.
Saviez-vous que l’inventeur du Hip Hop est un colosse jamaïcain ? Qu’à l’époque, les beefs se soldaient vraiment par des tragédies ? Que le rap West Coast est partie de la volonté d’un nabot à la voix nasillarde de se faire du fric autrement qu’en dealant du crack ?
Je vais vous parler de quelques bouquins qui pourront vous permettre de briller lors de conversations assis dans une chambre autour d’un poste qui crache les morceaux du dernier album de Nas.
Souffle, au cœur de la génération hip hop entre New York et Paris - 1986/2003, d’Antoine Garnier
Il s’agit d’une œuvre en deux tomes dans lequel le journaliste, Antoine Garnier, raconte son voyage à New York (1986-1996), pendant ce que l’on appelle l’âge d’or du Hip Hop, puis à Paris lorsque la scène française se manifeste (1996-2003).
Ce qui est intéressant, c’est qu’on vit littéralement aux côtés d’Antoine Garnier pendant qu’il s’immisce dans ce milieu. Il nous emmène discuter avec des légendes comme KRS-One ou DJ Red Alert, nous promène dans les studios d’enregistrements, mais aussi dans les rues de New York, nous permet d’entendre la genèse du rap de la bouche même de son instigateur, Kool Herc, et nous fait part de ses réflexions sur la communauté noire des Etats-Unis.
Le tome 2 correspond au retour d’Antoine Garnier en France, à Paris précisément, tandis qu’emerge la scène française du rap. Ce tome est moins envoûtant que le premier car Antoine Garnier est plutôt déçu de ce qu’il voit, pas forcément musicalement mais plutôt pour tout ce qu’il y a autour, mais il reste intéressant pour qui veut assister à l’envol du rap français dans la capitale.
Ces deux bouquins sont une véritable plongée dans le milieu du Hip Hop New Yorkais et Parisien, portée par les yeux et les propos pertinents et passionnés d’Antoine Garnier. Comme si vous y étiez.
Une interview d’Antoine Garnier à propos de ces deux livres :
http://www.grioo.com/info3054.html
Gangsta Rap, de Pierre Evil
Pierre Evil nous livre son étude personnel sur l’ère du Gangsta Rap au travers des portraits de ses représentants historiques : Ice-T, Eazy-E, Ice Cube, Dr Dre, Snoop Dogg et Tupac.
Ce livre donne un vrai fondement au gangsta rap et explique parfaitement cette mentalité qui fait frémir de plaisir les têtes blondes et de peur leurs parents. Partant pour cela de l’origine même de Los Angeles (introduction du livre un peu difficile mais nécessaire pour comprendre la nature de la musique West Coast), il apporte toutes les pièces permettant de comprendre cette « musique de sauvage » et les raisons de sa naissance.
Au-delà de son analyse précise et d’ailleurs difficilement contestable bien que totalement subjective, il nous transporte sur la côte Ouest des Etats-Unis avec ce son qui s’« écoute en hochant la tête au volant d’une low-rider » (dixit Pierre Evil) et nous relate la courte mais riche histoire du rap West Coast.
Cette véritable exploration du Gangsta Rap s’effectue à travers les portraits très complets des artistes que j’ai cité un peu plus haut et Pierre Evil en profite pour analyser leurs carrières et leurs incidences sur la musique et la société.
Cet ouvrage est certainement le meilleur que j’ai pu lire sur le rap et je vous conseille de l’ouvrir avec un ordinateur allumé sur Youtube et Wikipédia afin de profiter des multiples références qui en émaillent les pages.
This Book is Nuthin’ But A G Thang.
« Ce livre sera donc l'histoire subjective de cette musique, comme j'avais envie de la raconter : c'est-à-dire comme un vaste vagabondage dans l'histoire des États-Unis d'Amérique, de
Pierre Evil
Gangsta rap attitude : les impitoyables mémoires d’un juif blanc devenu le plus grand manager du rap noir de californie.
Pour ceux qui écoutent encore Ice Cube, qui idolâtrent Dr. Dre, qui attendent impatiemment chaque album de Snoop Dogg ou qui balancent la tête à chaque fois qu’un morceau de 2pac s’accroche à leurs oreilles, sachez que le groupe de rap de Los Angeles, NWA, est à l’origine de tout ça.
NWA est le groupe qui a créé le gangsta rap, NWA est le groupe qui crachait à la face de l’Amérique blanche les pensées des noirs du ghetto, NWA est le groupe qui faisait peur aux politiciens et aux ménages américains. Et leur manager était un juif, blanc, âgé d’une quarantaine d’années et plein aux as.
Il s’appelle Jerry Heller et il était déjà une grande figure de la musique avant de prendre en main ces « nègres avec de l’allure ». Ce groupe s’est délité en pleine gloire avec les départs de deux de ses illustres membres, Ice Cube et Dr. Dre. Pourquoi ? En relisant les paroles de certains de leurs morceaux, vous comprendrez que pour eux, c’est la faute de Jerry Heller qui a essayé « de la leur faire à l’envers » (copyright Ice Cube).
Ce livre est la réponse de Jerry Heller.
L’ancien manager de NWA raconte l’épopée du plus controversé groupe de rap américain ainsi que sa riche carrière dans le business de la musique.
Ce livre est très intéressant pour ceux veulent en apprendre sur les dessous du milieu de la musique et notamment son côté sombre, mais aussi pour qui veut tout découvrir du mythe NWA.
Cependant, il ne faut pas tenir pour vrai tout ce que Jerry Heller raconte. Il y a beaucoup de choses incontestablement vrai mais il ne faut pas oublier que c’est sa propre version de l’histoire qu’il étale. En effet, certains passages sont montés comme le scénario d’une série fantastique écrit par des ados boutonneux ou comme une excuse rapidement élaborée devant une mère furieuse. Cela est criant de vérité (petit jeu de mot) lorsqu’il retranscrit les dialogues qui en plus de sonner faux, semblent toujours être à son avantage. Néanmoins, cela donne un intérêt supplémentaire à ces mémoires et maintient une certaine aura de mystère autour de NWA.
Ce livre n’est pas forcément indispensable mais il intéressera les fans de rap West Coast, les fans de NWA et de ses membres les plus reconnus Eazy-E, Dr Dre et Ice Cube, ceux qui veulent connaître toutes les histoires sur le rap américain, ceux qui veulent se lancer dans le musique business, ceux qui aiment les ragots, ceux qui aiment les règlements de compte, ceux qui aiment les séries du style Melrose Place mais qui ne l’assument pas, ceux qui pensent que le Rock and Roll est le rap sont issus du même moule, ceux qui croient que les rappeurs sont vraiment des gangsters, ceux qui croient que les grands rappeurs sont des héros et ceux qui ont compris que le rap n’est que de la musique.
8 commentaires:
Krs-One j'ai bien cramé, d'ailleurs il a sorti un remix d'un de ses morceaux produit par DJ Premier c'est du très très lourd..
recommander Antoine Garnier... lol
et non les rappeurs ne sont pas des gangsters
je te fais redoubler
très mauvais tes conseils
mmmh kungfoutre master, j'aime bien ton petit ton condescendant.
J'aimerais savoir où tu as choppé l'idée que je pensais que les rappeurs étaient des gangsters?
J'espère que ce n'est pas un éventuel préjugé bien trop commun aux spécialistes en tout genre lorsqu'il compte lire un article sur leur domaine de prédilection et qui s'en font une idée avant même de le lire.
Pour ce qui est d'Antoine Garnier, je ne connais de lui que ces deux bouquins. J'ai vraiment pris du plaisir à le lire parce qu'on vit vraiment son aventure un peu comme un road movie dans les rues de New York qui plus est dans un milieu qui m'intéresse. Pour être honnête, je n'ai retenu aucune de ses analyses ou réflexions, je ne sais même plus si j'étais d'accord avec lui. Si je conseille ce livre c'est parce que j'ai pris du plaisir à le lire, c'est tout. Moi je ne juge pas l'homme, seulement le livre. Après peut-être peut-tu éclairer nos lanternes jamais très incandescentes à propos de cet individu si risible à tes yeux, ô grand homme de savoir.
Au fait, ça ne m'a jamais ennuyer de redoubler, ça a toujours posé plus de problèmes aux profs qu'à moi.
Chacun sa vision du rap, j'ai même un pote qui m'a dit un jour que son rappeur préféré du moment (on était au lycée lors de l'accident) était un certain Ménélik...
Depuis on l'a tué, mais c'est pas grave, chacun ses goûts.
Yo
c'est l'homme de savoir
Samedi tu vas en kiosque, tu demandes "Gasface", tu lis, et puis tu reviendras poster un message ici pour t'excuser lol
Pourquoi ne me l'envoie-tu pas?
Fais-moi plaisir lâches une phrase ou deux pour expliquer de quoi je devrais m'excuser.
A bon entendeur, yo.
En même temps moi je suis bien fan de francky vincent, et je rectifie mon pote n'a jamais dit qu'il aimait menelik mais seulement qu'une de ses chansons était moins pourrave que les autres.
;)
Sale Mexicos joueur de guitare, assume tes gouts de mariachi et arrete de signer pour moi, tu as trop kiffe Menelik, le seul qui t ailles, reste cool bebe :P
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