Pick n°5 for the Minnesota Timberwolves: Ray Allen (transféré à Milwaukee avec un futur premier tour de draft contre le 4ème choix, Stephon Marbury)
L'un des plus grands shooteurs de tous les temps et tout simplement l'un des meilleurs arrières de la décennie. S'est regroupé avec deux autres futurs all of famers (Kevin Garnett et Paul Pierce), eux aussi approchant dangereusement du crépuscule de leur carrière, pour enfin gagner un titre NBA et a réussi.
Pick n°6 for the Boston Celtics: Antoine Walker
La trajectoire d'Antoine Walker épouse assez bien celle de son compagnon de draft sélectionné deux rangs avant, Stephon Marbury. Ailier fort athlétique, agile, costaud et fort défenseur capable de dribbler, de shooter de loin, de passer et faisant même preuve d'une créativité digne de la notion tant admiré de "point forward", l'ancien sophomore de la mythique équipe de 1996 de Kentucky (Championne NCAA, parfois considérée comme l'une des meilleurs formations universitaires de tous les temps) s'est perdu dans ses travers. Une sélection de tirs de plus en plus mauvaise, un engagement de plus en plus suspect et une attitude de plus en plus discutable lui ont rapidement valu l'étiquette d'indésirable, de poids mort ou au mieux de "chair à transfert". Walker avait quand même légèrement redoré son blason en remportant le titre NBA avec la surprenante équipe de Miami, dans un rôle secondaire, certes, mais non négligeable malgré tout (12,2 pts/match). Cependant, il ne s'agissait que d'une éclaircie rapidement démentie: ruine, problèmes de justice et une pathétique tentative de retour au basket à Porto Rico qui a tourné court. Un gâchis, un de plus.
Il y a quelques semaines, Wright aurait simplement été qualifié de bust, comme il y en a eu tant dans l'histoire des Clippers. Aujourd'hui, il est l'épisode le plus tragique de cette fameuse draft 1996. Ses baskets à peine rangées dans le placard et alors que les autres joueurs de la promotion se dirigent à leur tour vers une retraite plus ou moins bien méritée, Lorenzen Wright est retrouvé sans vie dans un bois, les 2,11m de son corps criblés de balles. Une fin inconcevable pour ce joueur qui bien qu'étant une déception, n'a jamais fait de vague et s'est maintenu dans la ligue pendant 14 ans. Fort d'une belle comptabilité à l'université de Memphis (17 points et 11 rebonds), d'une jolie qualité athlétique et réputé bon défenseur/rebondeur, Wright n'a jamais pu dépassé le stade de l'intérieur role player jouant les utilités. Mais on s'en fout, ce n'est plus jamais pour ça qu'on s'en souviendra désormais.
Une star NCAA qui est restée à l'université jusqu'à son année senior? Un vestige d'un temps pas lointain du tout que cette draft 1996 et son lots inédits d'underclassem pour l'époque a peut-être définitivement balayé. Peut-être que peu de monde se souvient de cet arrière taillé comme un lévrier qui fait partie des excellentes pioches de cette draft avant de voir les blessures faucher sa carrière de gringalet. 8 ans dans cette ligue seulement et des saisons rarement complètes dont on retiendra surtout les deux premières au cours desquelles il a émargé à 16 puis 17 pts de moyenne (13 pour les autres années). Excellent shooteur, pas croqueur pour un sou et facile dans le jeu sans ballon, seuls les blessures ont eu raison de son talent. Un autre genre de gâchis.
Drafté sur son physique d’ailier fort costaud et bondissant et le potentiel qui va avec, après avoir passé deux saisons à l’université de Louisville, Samaki Walker n’a jamais dépassé le niveau qui était le sien à son entrée en NBA. Il s’était fait une place de role player volontaire mais limité au sein de grosses cylindrées (San Antonio, LA Lakers) et a même remporté le titre avec les violines et or. Mais bon, Didier Mbenga aussi. Est en train de terminer sa carrière dans des championnats un peu plus exotiques (Chine, Corée du Sud d’où il s’est fait coupé dernièrement).
Peut-être l’un des joueurs les plus mécaniques balle en main qu’il m’ait été donné de voir. Après 6 voire 7 saisons pas loin du ridicule (tradé au bout d’une seule année passé dans l’Indiana et des pourcentages de réussites maladifs jusqu’à la saison 2002-03), ce pivot qui vaut avant tout pour son physique de granit a malgré tout fini par devenir un role player intéressant à son poste qui pourrait même peut-être briguer une place de titulaire un peu plus fermement si il était plus constant dans sa production. Tout cela ne serait finalement pas si mal si il ne remplissait pas la case « pivot incroyablement surpayé » (environ $10 millions/an sur 7 ans, dividende d’une saison à 12 pts/12 rebs en 2002-03 pour ce qui était -étonnamment- sa dernière année de contrat). S’est aussi illustré en devenant l’une des cibles du Gros Shaq après avoir déclaré suite à cette fameuse saison qu’il était le deuxième meilleur pivot de la NBA derrière le futur Hall of famer (à quoi ce dernier avait répondu que l'actuel Bobcat était effectivement le second meilleur pivot de la WNBA. On retiendra aussi l'appellation "Ericka Dampier" ou encore la fois où, diminué par une blessure, le pivot le plus dominant de sa génération s'était plaint d'avoir joué comme Erick Dampier).
Peut-être l’un des joueurs les plus mécaniques balle en main qu’il m’ait été donné de voir. Après 6 voire 7 saisons pas loin du ridicule (tradé au bout d’une seule année passé dans l’Indiana et des pourcentages de réussites maladifs jusqu’à la saison 2002-03), ce pivot qui vaut avant tout pour son physique de granit a malgré tout fini par devenir un role player intéressant à son poste qui pourrait même peut-être briguer une place de titulaire un peu plus fermement si il était plus constant dans sa production. Tout cela ne serait finalement pas si mal si il ne remplissait pas la case « pivot incroyablement surpayé » (environ $10 millions/an sur 7 ans, dividende d’une saison à 12 pts/12 rebs en 2002-03 pour ce qui était -étonnamment- sa dernière année de contrat). S’est aussi illustré en devenant l’une des cibles du Gros Shaq après avoir déclaré suite à cette fameuse saison qu’il était le deuxième meilleur pivot de la NBA derrière le futur Hall of famer (à quoi ce dernier avait répondu que l'actuel Bobcat était effectivement le second meilleur pivot de la WNBA. On retiendra aussi l'appellation "Ericka Dampier" ou encore la fois où, diminué par une blessure, le pivot le plus dominant de sa génération s'était plaint d'avoir joué comme Erick Dampier).
Pick n°11 for the Golden State Warriors: Todd Fuller
Un pivot old school qui s’était servi de ses quatre années universitaires pour développer une belle technique offensive et qui alignait toutes sortes d’excellents chiffres lors de sa dernière saison à North Carolina State (20,9 pts, 9,9 rebs sur les terrains et l’équivalent dans les salles de classe). Peut-être trop lent et pas assez athlétique pour faire parler sa technique face aux spécimens NBA de l’époque, il n’a jamais pu transposer son niveau de jeu dans la grande ligue. Il n’y restera que 5 ans. Sa meilleure saison ? La première : 4 pts, 3,3 rebs en moyenne.
Pick n°12 for the Cleveland Cavaliers: Vitaly Potapenko
Ukrainien mais sorti d’une petite fac américaine (Wright State), cet intérieur qui ne fait pas dans la dentelle s’est plus ou moins imposé (incrusté ?) en NBA (10 saisons dans la ligue) en tant que role player sans talent mais physique, besogneux, dur et agressif. Donc finalement il ne fait pas un mauvais (ni un bon) 12ème choix de draft. Sauf quand on connaît l’identité des joueurs suivants sur cette liste.
Pick n°13 for the Charlotte (futur New Orleans) Hornets: Kobe Bryant (transféré chez les Los Angeles Lakers contre Vlade Divac)
Aujourd'hui, Kobe Bryant n'est plus tout à fait ce joueur. Il reste pénible à vouloir prendre tous les shoots de temps en temps et il a conservé quelques traces de son attitude de jadis mais on ne peut pas revenir sur le degré d'excellence technique qu'il a atteint dans son jeu. Définitivement, la plus grande imitation de Michael Jordan.
Encore un pari plein de cojones qui s'est avéré payant. Drafté très jeune (tout juste 19 ans) même si il faisait déjà du chiffre à un haut niveau en Europe (10 pts/match en Eurocup et, il me semble, 16 en Grèce avec le PAOK Salonique), il a eu l'intelligence de patienter quelques années avant de faire le grand saut qui aura lieu en 1998, juste après avoir incinérer le Vieux Continent (24,9 pts de moyenne). Small forward de grande taille (2,08 m) doté d'une magistrale capacité de shoot à longue distance, il a même été épinglé parmi les prétendants au titre de MVP de la saison régulière 2003/04 (il a fini 4ème du vote), ce qui pour un pur shooteur est d'une rareté invraisemblable (de mémoire, je ne connais aucun joueur de ce type qui a eu droit a pareil honneur. Ray Allen who?). Malheureusement, cette année-là ressemble plutôt à une exception dans la -superbe malgré tout- carrière du tireur d'élite serbo-grec. Aucune autre saison ne sera aussi fabuleuse, seulement excellentes, jusqu'à ce que l'âge et les blessures commencent à sérieusement émousser ses capacités.
Hé oui, lui aussi fait partie de cette draft. Retrouver un joueur qui a été élu deux fois consécutivement meilleur joueur de la saison si loin dans la draft ressemble à une hérésie. Mais pour être honnête, ce qu'on qualifierait d'hérésie serait de clamer en 1996 que ce petit meneur canadien sorti d'une fac inconnue (Santa Clara) deviendrait un double MVP NBA. Nash n'a véritablement explosé qu'à l'âge de 26 ans (le travail paie) et à Dallas où il avait été envoyé entre temps. Après avoir fait les beaux jours de l'équipe texane aux côtés de Dirk Nowitzki et Michael Finley dans le jeu ultra-offensif prôné par Don Nelson, le canadien est retourné à Phoenix (les Mavs ne voulaient pas lui filer un trop gros contrat parce qu'il s'approchait un peu trop de la trentaine), passant du run and gun de Nelson à celui de Mike D'Antoni. La suite, c'est deux titres de MVP et l'épopée merveilleuse mais inachevée d'une équipe offensive et spectaculaire qui avait une vraie chance de prétendre au titre. Néanmoins, je ne sais pas si il existe dans l'histoire de la NBA un double MVP (j'insiste sur le double) plus contestable que Steve Nash: inexistant en défense, incapable de jouer autrement que dans un jeu ouvert et débridé et aucune finale NBA à son actif. Quand on sait que le Shaq n'a eu le loisir de mettre la main sur ce trophée qu'une seule fois, ça assombrit un peu la lumière qui éclaire les titres du meneur canadien.
Cas classique de l’arrière shooteur coincé dans le corps d’un meneur (1,85 m). Excellent joueur universitaire dans cette fabuleuse équipe de Kentucky'96 aux côtés d’Antoine Walker drafté en n°6 (l'arrière avait d’ailleurs été élu meilleur joueur du tournoi NCAA), il a dû se contenter d’être un solide joueur de rotation au cours de ses 10 ans de carrière dans la ligue (9,1 pts de moyenne). Comme tant d’autres, il n’a jamais réussi à faire la transition vers le poste de meneur (comme a réussi à le faire Chauncey Billups), ni s’imposer comme un arrière shooteur titulaire malgré sa petite taille (comme à réussi à le faire Allen Iverson). A planté 53 points à 20/27 aux tirs un soir de 2001.
Peut-être plus que Kevin Garnett ou Kobe Bryant, Jermaine O’Neal est l’exemple qui a poussé les franchises NBA à drafter très jeune en espérant que le potentiel rencontrera la réalité du terrain un jour ou l’autre. Drafté à sa sortie du lycée alors qu’il n’était pas le monstre de domination lycéen qu’était Kevin Garnett, le fluet intérieur a végété sur le banc des Blazers pendant quatre saisons avant d’être transféré à Indiana où il a explosé jusqu’à devenir l’un des meilleurs pivots de la première moitié des années 2000 (1 fois All-NBA Second team et 2 fois All-NBA Third team, 6 saisons autour de 20 points, 10 rebonds et 2 contres de moyenne). L’ancien lycéen d’Eau Claire est peut-être le seul cas existant d’un joueur qui passe les plus jeunes années de sa carrière à cirer le banc et qui malgré tout devient le All-Star que son potentiel promettait. Malheureusement, cet exemple s'est pointé dès les premières offensives de l’invasion lycéenne et a certainement été le fondement majeur du néfaste « on drafte un très jeune intérieur et on le pose dans un coin en attendant jusqu’à ce qu’il devienne un super joueur » (DeSagana Diop, Darko Milicic, Robert Swift, Johan Petro, Alexis Ajinça).
Pick n°18 fot the New York Knicks: John Wallace
Printemps 1995, John Wallace, star universitaire qui vient de boucler sa troisième année à Syracuse, pense se présenter à la draft mais il repousse son grand saut d’un an après avoir reçu trop de retours négatifs de la part des franchises NBA. C’est son shoot qui pose question. L’ailier remballe sa fierté, retourne à l’université et bosse son tir. Lors de cette année senior, Wallace fera exploser les attentes. Il porte son équipe jusqu’en finale du tournoi NCAA, s’impose comme l’une des stars de la saison et surtout, rentre ses shoots longue distance avec régularité.
Printemps 1996, l’Orangeman est encensé de tout part et semble être promis à une place dans le top 10 de la draft. Au minimum. Face à une cuvée de prétendants à la grande ligue qui n’a jamais été aussi jeune et aussi peu mûre, tout le monde prend Wallace en exemple. Lui est resté en NCAA pour travailler son jeu et gommer ses lacunes. Il est devenu un vrai joueur de basket dont le talent a été poli par les douces années universitaires, loin de ces « homme-enfant » pas fini aux yeux plus grands que le ventre que sont ces sophomores, Allen Iverson, Antoine Walker, Samaki Walker ou encore Lorenzen Wright. Et on n'ose évoquer les freshmen (Shareef Abdur-Rahim, Stephon Marbury) et les lycéens (Kobe Bryant, Jermaine O’Neal).
Toutefois, l’exemple tant loué, la figure de proue du « stay in school » échoue lamentablement à la 18ème place de cette draft dominée par des gamins irrévérencieux. Son attitude critiquable durant toutes les épreuves d’avant draft en serait la cause (arrogant, peu impliqué, etc…). Qu’importe, l’ailier de Syracuse est en NBA maintenant et il va pouvoir faire l’étalage de ce qu’il a appris durant ses quatre années de NCAA. Seulement, il se retrouve dans une équipe où il ne fait pas bon être un rookie (Jeff Van Gundy alors coach des Knicks nous fera la preuve de son amour pour les nouveaux entrants avec les Rockets en envoyant le prometteur Rudy Gay chez les Grizzlies contre le jeune vétéran Shane Battier parce que « les rookies font virer les entraîneurs » ; parallèlement, Patrick Ewing, Charles Oakley et John Starks sont là pour enfin gagner un titre et les débutants n’ont donc rien à faire sur le terrain).
John Wallace est envoyé à Toronto après une saison famélique, réussit un excellent exercice (14 pts/match) dans une équipe en grande difficultés (16 victoires, 66 défaites) mais sombre totalement après cette fulgurance (8,6 ; 6,5 ; 5,9 ; 5,0 puis 4,3 pts/matchs lors des cinq saisons suivantes et un club différent quasiment à chaque fois). John Wallace est l’anti-Jermaine O’Neal : une star universitaire resté 4 ans en NCAA, étendard du « stay in school », qui se viande misérablement en NBA. L’exemple Wallace a-t-il eu lui aussi une influence sur les décisions futures des franchises de la ligue professionnelle américaine ?
En cette année 1996, New York possédait trois choix de draft au premier tour. Le choix n°18, 19 et 21. Comme une brève évocation de ce que sera leur destinée, les Knicks vont sélectionner trois small forwards. De ces trois joueurs (John Wallace, Walter McCarty et Dontae Jones), y en a-t-il un seul dont le nom vous est vraiment familier ? Non, hein ? Cela vous étonne-t-il vraiment ? Non, bien sûr. Comment trois rookies occupant le même poste drafté au premier tour, au même stade de la draft, pouvaient-ils ne pas se gêner entre eux ? Avec trois picks pratiquement consécutifs, New York a complètement gâché la possibilité de renforcer efficacement son équipe vieillissante et a peut-être même fait pire que si elle n'avait eu qu'un seul choix de draft. Le premier signe de sénilité de la franchise et personne n'y a prêté attention.
Pick n°18 fot the New York Knicks: John Wallace
Printemps 1995, John Wallace, star universitaire qui vient de boucler sa troisième année à Syracuse, pense se présenter à la draft mais il repousse son grand saut d’un an après avoir reçu trop de retours négatifs de la part des franchises NBA. C’est son shoot qui pose question. L’ailier remballe sa fierté, retourne à l’université et bosse son tir. Lors de cette année senior, Wallace fera exploser les attentes. Il porte son équipe jusqu’en finale du tournoi NCAA, s’impose comme l’une des stars de la saison et surtout, rentre ses shoots longue distance avec régularité.
Toutefois, l’exemple tant loué, la figure de proue du « stay in school » échoue lamentablement à la 18ème place de cette draft dominée par des gamins irrévérencieux. Son attitude critiquable durant toutes les épreuves d’avant draft en serait la cause (arrogant, peu impliqué, etc…). Qu’importe, l’ailier de Syracuse est en NBA maintenant et il va pouvoir faire l’étalage de ce qu’il a appris durant ses quatre années de NCAA. Seulement, il se retrouve dans une équipe où il ne fait pas bon être un rookie (Jeff Van Gundy alors coach des Knicks nous fera la preuve de son amour pour les nouveaux entrants avec les Rockets en envoyant le prometteur Rudy Gay chez les Grizzlies contre le jeune vétéran Shane Battier parce que « les rookies font virer les entraîneurs » ; parallèlement, Patrick Ewing, Charles Oakley et John Starks sont là pour enfin gagner un titre et les débutants n’ont donc rien à faire sur le terrain).
John Wallace est envoyé à Toronto après une saison famélique, réussit un excellent exercice (14 pts/match) dans une équipe en grande difficultés (16 victoires, 66 défaites) mais sombre totalement après cette fulgurance (8,6 ; 6,5 ; 5,9 ; 5,0 puis 4,3 pts/matchs lors des cinq saisons suivantes et un club différent quasiment à chaque fois). John Wallace est l’anti-Jermaine O’Neal : une star universitaire resté 4 ans en NCAA, étendard du « stay in school », qui se viande misérablement en NBA. L’exemple Wallace a-t-il eu lui aussi une influence sur les décisions futures des franchises de la ligue professionnelle américaine ?
En cette année 1996, New York possédait trois choix de draft au premier tour. Le choix n°18, 19 et 21. Comme une brève évocation de ce que sera leur destinée, les Knicks vont sélectionner trois small forwards. De ces trois joueurs (John Wallace, Walter McCarty et Dontae Jones), y en a-t-il un seul dont le nom vous est vraiment familier ? Non, hein ? Cela vous étonne-t-il vraiment ? Non, bien sûr. Comment trois rookies occupant le même poste drafté au premier tour, au même stade de la draft, pouvaient-ils ne pas se gêner entre eux ? Avec trois picks pratiquement consécutifs, New York a complètement gâché la possibilité de renforcer efficacement son équipe vieillissante et a peut-être même fait pire que si elle n'avait eu qu'un seul choix de draft. Le premier signe de sénilité de la franchise et personne n'y a prêté attention.
Pick n°22 for the Vancouver Grizzlies: Roy Rogers (intérieur qui aurait pu devenir un joueur de rotation intéressant mais il n'a jamais réussi à se faire sa place dans la ligue. Rarement sur le terrain, souvent inclus dans des trades, il est parti jouer en Europe après 3 années dans la ligue).
Pick n°23 for the Denver Nuggets: Efthimios Rentzias (le plus grand espoir grec de l'époque. N'a posé les pieds sur un parquet NBA que quelques minutes lors de la saison 2002-2003 sous les couleurs des Sixers. D'ailleurs, à part quelques bons moments, sa carrière sur le Vieux Continent n'a jamais été à la hauteur des attentes).
Pick n°24 for the Los Angeles Lakers: Derek Fisher
Pick n°25 for the Utah Jazz: Martin Müürsepp (transféré à Miami contre un futur premier tour de draft, il était absolument inconnu au bataillon par les américains au moment de sa sélection comme en témoigne le commentaire de l'animateur au moment de sa sélection: "from Estonia, 6'9, 238, that's all I know". Il est le premier et jusqu'à ce jour le dernier joueur estonien à avoir porter un maillot NBA. A près deux saisons discrètes, il est retourné en Europe où il a réalisé une solide carrière).
Pick n°26 for the Detroit Pistons: Jerome Williams (Excellent rebondeur, il a passé 9 saisons dans la ligue en tant que précieux role player).
Pick n°27 for the Orlando Magic: Brian Evans (crédité d'une grosse année senior dans la fameuse université d'Indiana, cet ailier qui s'appuyait avant tout sur la qualité de son shoot n'a jamais réussi à avoir un impact en NBA et a quitté la ligue au bout de trois saisons pour poursuivre sa carrière en Italie et au Japon).
Pick n°28 for the Atlanta Hawks: Priest Lauderdale
Pick n°29 for the Chicago Bulls: Travis Knight (sa carrière NBA débute bien mal puisque les Bulls ont renoncé à leurs droits sur ce 29ème pick juste après l'avoir sélectionné -de mémoire, c'est la seule fois qu'une telle chose s'est passée dans l'histoire récente de la draft. Le vaillant intérieur de Connecticut s'est réfugié chez les Lakers où il s'était plutôt bien intégré dans la rotation même si il a fini par être rétrogradé au rang de sparing partner après deux saisons. Fort de 7 saisons dans le championnat américain, il a fait partie de l'équipe championne en 2000).
Parmi les joueurs draftés au second tour, on peut citer l'ex Tar Heel de North Carolina, Jeff McInnis (11 saisons en NBA dont 3 à plus de 10 points de moyenne), Malik Rose (intérieur sous-dimensionné mais incroyablement précieux qui compte deux titres NBA avec San Antonio parmi ses13 saisons dans la ligue), Marcus Brown (peut-être le meilleur joueur américain de l'ère moderne de l'euroleague, son talent a aussi laissé une marque indélébile sur le championnat français), Jamie Feick (intérieur qui lorsqu'il parvenait à s'échapper de l'infirmerie s'était avéré être un rebondeur de premier plan) et Shandon Anderson (drafté en fin de second tour, il s'était sérieusement installé dans la rotation du Jazz d'Utah qui s'était invité en finale NBA cette année-là. Son rêve a tourné au cauchemar lorsqu'il a raté un lay-up importantissime dans le game 6, match qui donnera le trophée aux Bulls de Michael Jordan. A fait une sympathique carrière carrière oscillant autour de 8 pts de moyenne dont une pointe à 12 lors de ses 10 saisons NBA).
Et comment ne pas évoquer un de ces jeunes prétendants à qui la draft s'est refusée? Ben Wallace n'a pas eu l'occasion de voir son nom s'afficher sur les tableaux de draft mais ça ne l'a pas empêché d'être All-Star (4 fois), élu meilleur défenseur de l'année (4 fois, record qu'il partage avec Dikembe Mutombo) et champion NBA (en 2004 avec Detroit). Dénué de tout talent offensif mais incontournable grâce à sa capacité à dominer un match par sa défense, Wallace est à n'en pas douter l'une des figures de la NBA de ce début du siècle.
Comment un tel défenseur/rebondeur n'a-t-il pas pu trouver une place au moins au second tour de la draft? Premièrement, Wallace a débuté sa carrière universitaire par deux années de junior college (sorte d'institution intermédiaire entre le lycée et l'université pour ceux qui n'ont pas le niveau scolaire pour aller dans un college classique) au bout desquelles il a pu intégrer l'université de Virginia Union, en division II NCAA. Autrement dit, une exposition quasi nulle surtout pour un joueur à vocation défensive. Ensuite, Wallace est exclusivement un joueur de raquette mais il n'en a pas la taille (annoncé à 2,06m, lui-même affirmait être plus proche des 2,01m). D'ailleurs, invité en summer league par les Boston Celtics, il fut positionné en small forward (!) et forcément, il n'a pas vraiment attiré l'attention. Après un essai infructueux en Italie (le coach voulait quelqu'un de plus expérimenté), Wallace reçoit un coup de téléphone des Bullets (les futurs Wizards) qui ont besoin d'un intérieur supplémentaire pour la préparation d'avant-saison suite à la blessure du géant roumain, Gheorghe Muresan. Wallace impressionne et devient un NBAer, en marge de la rotation d'abord puis sérieusement (8,3 rebonds pour sa troisième saison). La suite appartient à l'histoire de la NBA. Comme cette homérique draft 1996.
StillBallin
5 commentaires:
C'est cool de les voir quand ils étaient rookies. Iverson, Ben Wallace, Steve Nash c'est plus les même!
Cet artcile bien documenté et donnant pas mal d'informations, est par ailleurs trop négatif.
L'auteur semble s'attendre à ce que tous les joueurs d'une draft soient champions toutes les années de leur carrière pour trouver quelque chose de positif chez eux.
Au final le lecteur non averti pourrait être forcé de croire qu'un gars comme Shareef Abdur Rahim n'a pas été très bon, ou qu'un Kerry Kittles a été mauvais.
La vérité c'est que ces joueurs auraient peut-être gagné plus de matchs si certaines conditions avaient été réunies pour eux (que Shareef ait été drafté par un prétendant aux play-offs ou je ne sais quoi d'autre), et même malgré tout, la majorité des joueurs de cette draft a fait une carrière NBA solide.
Pour terminer, je pense qu'en 2010 parler de Kobe simplement comme une imitation de Mike J et cela deux fois, c'est "un peu fort de café", même si Kobe s'est servi du jeu de MJ, Kobe c'est Kobe et a une identité à part.
Comparativement à leur talent, je maintiens que pas mal de ces joueurs auraient dû, à défaut d'être champions, se être des prétendants réguliers au titre à l'instar de Charles Barkley, David Robinson, John Stockton, Karl Malone ou encore Patrick Ewing (et aujourd'hui Dwight Howard, Dirk Nowitzki,...). Hors, cela n'a pas été le cas des joueurs les plus haut draftés. Marbury, Antoine Walker, Abdur-Rahim, Marcus Camby ne sont jamais parvenu à la hauteur des joueurs que je viens de citer alors qu'ils en avaient le talent et les qualités. Iverson y est parvenu à titre individuel mais collectivement, il n'a jamais vraiment réussi à faire de ses équipes des bastions qu'on craint chaque année. N'oublie pas que je parle de la draft qui est selon moi la plus talentueuse de l'histoire et donc forcément, les attentes étaient très élevées.
A aucun moment je ne dis qu'Abdur-Rahim était mauvais, au contraire, c'est là le point central du paragraphe que je lui ai consacré. Jamais un joueur aussi fort a perdu autant de matchs. Et ça, c'est un simple constat quasi mathématique. Triste mais difficilement contestable. Effectivement il a eu le malheur de tomber chez les Grizzlies (mais c'est le concept de la draft, non?) et chez les Hawks lors d'une mauvaise période mais cela fait partie de son histoire (si Derek Fisher n'avait pas été drafté par les Lakers..., si Tony Parker avait été drafté par une franchise qui possédait déjà un solide meneur..., si Kwame Brown n'avait pas été sélectionné en n°1,...). Dans cette article, je ne fais que porter un regard sur le parcours des joueurs de cette draft 1996, que ces joueurs soient bons ou mauvais, que leur parcours soit de leur fait ou pas.
Et je me trouve assez élogieux envers Kittles, non? Tout ce que je dis, c'est que c'était un excellent joueur qui a eu la malchance de voir sa carrière être pourrie par les blessures.
En ce qui concerne Kobe Bryant, l'expression "imitation de Jordan" doit ici être entendue d'une positive. Ce que je veux dire par cette expression c'est que parmi tous les futurs Jordan annoncés (Jerry Stackhouse, Vince Carter, Harold Miner, etc) Kobe est le joueur qui s'en rapproche le plus. Mais j'utilise aussi le terme d'imitation pour affirmer que le Laker reste en dessous de Jordan. Cette expression -compris dans le sens que je viens d'expliquer- est pour moi la meilleure description de Bryant: un joueur qui a réussi à se rapprocher de His Airness plus que quiconque mais sans toutefois l'égaler ou le dépasser (je vais le rajouter dans l'article ça, ça devrait lever les ambiguités).
Je trouve que les aperçus d’auteur sont très justes. Parmi les joueurs de cette draft il y en a qui avaient pas mal plus de talent qu’ils ont montré. Soit des blessures qui ont émoussé leurs talents ou des équipes incapables de capitaliser sur leurs talents il y avait des facteurs multiples qui ont empêché certains des joueurs de deviner des stars. L’autre coté de la médaille c’est que Kobe n’aurait jamais autant gagné sans être sur une équipe comme Lakers.
Oui, c'est le système de la draft qui veut ça : Still l'a bien dit d'ailleurs, "et si TP avait été drafté par une autre équipe que les Spurs, et si...".
C'est ça qui fait qu'un joueur est grand ou pas : s'il arrive à transformer sa franchise par sa seule force, sa seule motivation ou son seul talent.
Un joueur doit réussir à convaincre ses dirigeants qu'on doit construire autour de lui : James a essayé, il a foiré, et c'est peut-être pour cela qu'il ne sera jamais considéré comme le vrai choosen one (on va quand même attendre avant de mettre un point final à cette phrase). Kevin Durant lui a réussi : il ne manque pas grand chose au Thunder pour faire partie des meilleurs, si ce n'est un peu plus d'expérience...
C'est aussi pour ça qu'on adore la Draft, les mock qui l'entoure, etc... C'est vraiment une lottery et c'est aux joueurs derrirèe de prouver que l'équipe a eu raison de les drafter !
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