19 juillet 2003

Win or lose (suite)

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[suite de la première partie]
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---James et Stoudemire, j’aurais quand même été curieux de voir ce duo à l’œuvre. James avait trouvé une complicité de jeu particulière avec JJ Hickson qui est un peu une esquisse de l’ex-Sun faîte au crayon sur la nappe en papier d'un petit restaurant italien. Avec James en chef d'orchestre et focalisateur des défenses déployant ses dispositifs armés de pick and roll et décalages, le petit Hickson n’avait plus qu’à utiliser ses qualités athlétiques et sa puissance pour se jeter au panier. Reproduire ce schéma avec Stoudemire à la place d'Hickson serait revenu à mettre un un fusil de sniper dans les mains de Guillaume Tell, j'imagine. En admettant qu’on puisse mettre aussi Gallinari et son shoot sur le parquet, le tout enrobé dans le jeu d’attaque concocté par D’Antoni, l’équation offensive aurait eu le genre de charme qui mène un citoyen sans histoire tout droit à la morgue.

---Au lieu de ça, on a dû se rabattre sur Raymond Felton. Pas un mauvais mais rien de bien transcendant. On l’a signé que pour deux ans à un prix raisonnable donc il n’y a pas grand-chose à critiquer. Mais comme je rumine encore l'été dernier et fait d’être passer à côté de Brandon Jennings, je vais avoir du mal à apprécier l’ancien de North Carolina. Suis-je un idiot à toujours espérer qu’on arrivera à récupérer Ricky Rubio chez ces crétins du Minnesota ? Ils ont encore engagé un meneur, Luke Ridnour.

---Certains se disent qu’avec seulement deux années dans le contrat de Felton, New York va pouvoir tenter d’accrocher Chris Paul en 2012. Si tout ce cirque doit recommencer, j’espère que l’épilogue sera meilleur. Gotham City vit dans le futur, encore une fois. Dans cette franchise, on a la tronche soit dans le passé, soit dans l’avenir. Quand est-ce qu’on pourra l’avoir dans le présent ?

---Lebron James est donc parti à Miami faire les 400 coups avec ses potes, Fifi et Loulou. Finalement, je me dis que ce garçon est peut-être un trop bon gars pour Big Apple. Ici, il faut être dur à longueur de temps, être le genre de leader qui part en enfer défier le diable suivi d'une ribambelle de "oui, chef", avoir un mental en acier trempé et des balles plus grosses que son talent. Et pour ce dernier point, c’est pas facile quand on a autant de talent que ce gamin. Mais c’est peut-être le souvenir de l’époque où Pat Riley coachait les Knicks avec la maxime « no blood, no foul » fondue dans le regard, qui fausse mon jugement.

---Pat Riley. C’est peut-être le plus gros son of the b**ch que la planète basket ait jamais porté. Déjà légendaire depuis la période du Showtime des Lakers, il vient encore d’accrocher un fait d’arme digne d’un taré sorti vivant du Vietnam à un palmarès plus lourd que le passif de l’Eglise catholique. Vous allez voir que maintenant il va faire le même coup qu’il a fait à Stan Van Gundy l’année où le Heat a été champion : écarter gentiment le coach en place pour profiter de la belle équipe qu’il vient de monter et des fruits qui en tombera comme s’ils tombaient du cul d’une tirelire trouvée à un rebord de fenêtre. Ce gars a réussi à prendre une franchise qui a bourgeonné au milieu d’un banc de requins, l’a amené au sommet sans qu’on sache trop comment et là, il vient juste de la sortir magistralement de la m*** dans laquelle elle était pour en faire l’équipe la plus délirante de tous les temps. Plus Scarface que Riley, connaît pas. Et pourtant, ici à New York, on a pas réussi à décrocher la timbale alors que c’était ce vieux bat** déguelasse qui était aux commandes. C’est quoi son problème, il ne peut réussir que dans les villes où le soleil dégouline de chaleur toute l’année ? Son of the b**ch.

---Argh, qu’est-ce que ce vicelard a failli me faire faire, j’allais cracher mon amertume par terre quelques mètres plus bas. Cracher sur le sol du Madison, ça m’aurait tué. Vais m’occuper de mes fiches sur les lycéens avant de me faire péter une veine du front. Et en passant, je vais faire comme si je n’avais pas vu la bannière de champion NBA 1970 au plafond, hissé par un certain Phil Jackson lorsqu'il était joueur. Champion avec New York, champion avec Los Angeles, champion avec Chicago… Je sais pas si j’ai envie de lui lancer de la caillasse ou de lui dédier une pièce entière de mon appartement. Chicago justement, la franchise de l'Illinois a bien cru retrouver son rutilant et bien arrogant éclat d'antan avant que le petit Lebron ne décide finalement d’emménager dans le sud. Ils étaient peut-être les favoris de tous dans cette course au gros ticket.

---Maintenant, ils doivent un peu regretter le départ de Kirk Hinrich même si j’avoue que s'en défaire pour avoir de quoi se payer deux grosses stars, c’était plutôt bien tenté. Mais voilà, les jeux sont faits et les Bulls ont perdu un excellent complément et soutien pour Derrick Rose. Kyle Korver devrait plutôt bien combler la carence en shoot mais les qualités de gestionnaire et l'expérience du combo guard aux oreilles pointues vont peut-être manquer. C’est quand cette équipe va se vautrer en voulant s’appuyer sur sa main amputée de deux doigts qu’elle se rendra compte de l'importance de ces éléments. Luke Ridnour aurait pu enfiler le costume d’Hinrich mais je crois que les Bulls n’ont même pas essayé de l’avoir. Enfin bon, je ne m’inquiète pas pour eux, si leur nouveau coach tient ses promesses, Chicago sera revenu aux affaires comme au temps de la prohibition.



---Quand je pense que ce crevard de Dwyane Wade n’a pas arrêté de se plaindre de la faiblesse de ses coéquipiers pendant deux ans, sortant sa tête tristounette lorsqu’il s’est fait escampé des playoffs au premier tour cette année… Priez Dieu et s’il n’exauce pas vos vœux, priez encore. Je comprends que David Stern n’ait pas apprécié la nouvelle mouture du Miami « Microsoft » Heat. Entre le marché économique et médiatique new yorkais -les Nets du futur et les Knicks- qui prend une nouvelle tarte dans la gueule et la concentration géographique des talents qui limite la portée de la NBA dans les autres marchés, je ne m’étonnerais pas de voir le grand manitou prendre son carnet de punitions et en sortir une des règlementations bien senties dont seul lui et le diable ont le secret. Il pourrait aussi en profiter pour mettre un petit taquet derrière la tête des habitants de Cleveland. Quand James quitte leur navire rapiécé, ils fustigent son absence de loyauté comme si il venait de tourner une publicité pour Al-Qaïda mais quand c’est Ilgauskas, que dalle ? Alors, c’est ça, on doit être loyal envers son club que si on est la seule raison des victoires engrangées ? Comment on appelle ça quand on demande de la loyauté seulement quand elle rapporte quelque chose ? Moi, j’appelle ça de l’égoïsme. Comme quoi Joakim Noah n’avait pas tort au sujet de cette ville. C’est bien un New Yorkais celui-là.

---Ah si tu serais venu à New York, gamin, toute la ville serait descendue dans les rues pour faire fermer leur gueule à tous ces gars de Cleveland. Si un mec de plus avait parlé de James comme d’un traître sans foi, il aurait pris la statue de la liberté dans la tronche.

---Je fais claquer l'interrupteur et ramène à la vie les quelques mètres carrés que d'aucun appellerait mon bureau. Faudrait qu'un jour je fasse quelque chose pour cette odeur de renfermé. Mais la lucarne encastrée dans le fond de la pièce restera fermé ce soir encore. Je préfère le silence à l'air frais. Mon manque d'entrain se ressent même dans la façon que j'ai de feuilleter le dossier que j'ai pioché au sommet de ma pile. Pourtant il est pas mauvais du tout ce Bradley Beal. Il y a des soir comme ça.

---Cette gigantesque campagne de recrutement des meilleurs free agents mettant aux prises New York, New jersey, Chicago, Los Angeles Clippers et Miami fait un peu penser à ce qu'on voit en NCAA lorsque les meilleurs lycéens choisissent leur université. Avec toutes ces franchises qui avaient profondément creusé leur masse salariale, les joueurs avaient, à l'instar de ces lycéens, une large palette de choix. Et pareillement, l'argent n'était pas un critère décisif dans leur choix. Même le fait que James, Wade et Bosh se soient entendus et aient décidé de jouer ensemble ressemble à ce qui se fait dans le championnat universitaire. Il n'y a qu'à voir Kentucky cette année qui a réuni quelques uns des meilleurs freshmen de la saison (John Wall, DeMarcus Cousins, Eric Bledsoe) ou encore les tergiversions du petit lycéen Austin Rivers qui ne sait pas si d'ici un an, il doit opter pour Duke et rejoindre le super meneur Kyrie Irving ou North Carolina et son ailier Harrison Barnes, classé meilleur joueur sorti de lycée cette année, tout ça en espérant que les deux prospects aient décidé de poursuivre leur cursus universitaire d'une année supplémentaire quand sera venu pour lui l'heure de débarquer en NCAA.

---James n'a jamais eu l'occasion de vivre une chose pareille, contrairement à la majorité des joueur. C'était la première fois qu'il se faisait courtiser, tout comme c'était la première fois qu'il avait la possibilité de choisir le maillot qu'il allait porter et les couleurs pour lesquelles il allait se battre. Il n'avait même pas eu l'occasion de se poser ce genre de questions ou même de se rêver avec l'uniforme de North Carolina, Duke ou UCLA, car avant même de terminer son avant dernière année de lycée, il savait qu'il serait facilement drafté sans passé par la case NCAA. On a peut-être fait une erreur en misant toute notre campagne sur l'argent, la gloire et la célébrité. C'était peut-être l'affectif et la promesse d'une atmosphère familiale dans le club qui étaient les éléments décisifs. Va savoir, le monde est trop compliqué pour moi.

---Comment je peux comprendre un monde où Toronto aligne les ronds pour hameçonner Hidayet Turkoglu sans avoir une idée de la façon de l'utiliser correctement? Et le pire, c'est qu'ils voulaient bazarder le turc pour récupérer Boris Diaw. S'ils n'ont pas su utiliser Turkoglu, ils ne sauront pas d'avantage se servir du français. Tant mieux pour le toujours Bobcat, ce gars-là, je l'aime autant qu'il m'énerve. Et que m'énerve encore plus ses différents coachs. On a toujours l'impression qu'ils ne parviennent qu'à avoir entre 35 et 75 % de l'impact qu'il pourrait avoir sur un terrain.

---J'aimerais aussi comprendre pourquoi Minnesota a échangé Al Jefferson contre deux paquets de lessives. Je comprends que la paire Jefferson/Love n'était pas complémentaire, que la défense intérieure plafonnait à basse altitude et que Darko Milicic était soi-disant en passe de finalement réaliser son potentiel (je n'ai vu aucun de ses matchs à ce type, alors je vais pas confirmer ou infirmer quoi que ce soit sur le sujet), mais l'intérieur était quand même le pilier de la franchise pendant l'ère post-Garnett. Z'aurez-pas pu récupérer plus que cette poignée de vent en retour? Comme si ils pouvaient se permettre ce genre de chose.

---Ça me fait penser, en débarquant Jefferson Minnesota a officiellement tourner la page Kevin Garnett. Ouais, sachant que c'est grâce aux transferts de Garnett à Boston que Jefferson s'est posé à Minneapolis et que ce dernier a été le franchise player de cette équipe jusqu'à aujourd'hui, c'est toujours sur le dos du n°5 des Celtics que les Wolves ont vécu même après le départ de celui-ci pour le Massachusetts. Pendant quinze ans, la franchise du Minnesota a vécu sur une seule décision, celle qui les a amené à sélectionner un lycéen fin comme un haricot en cinquième position de la draft 1995. Plus que le constat d'une inspiration tout bonnement géniale, c'est celui de l'incapacité de ces dirigeants à en faire d'autres par la suite qui saute à la figure.

---En parlant de décision, a qui passera-t-on la balle dans les moments chauds à Miami? Qui aura le shoot de la gagne? Mine de rien, cette question a fait naître un petit sourire sur mon visage de granit.




StillBallin

7 commentaires:

Françoise a dit…

trés bon article.

concernant les knicks, je pense tout de même que stoudemire sur l'année dernière particulièrement à progressé dans le domaine défensif et dans son implication générale. sa deuxième partie de saison avec les suns est excellente et si on considere que dantoni va faire du dantoni on peut pas dire que ce soit foncièrement un mauvais choix. Après personnellement, je pense qu'effectivement il est "overated" et récupérer un ex-suns avec un contrat à 15millions par an, ça rappelle pas que des bons souvenirs.
Et le trade-poubelle qui envoi lee aux warriors pour récuperer turiaf, azuibuké et anthony randolph est aussi trés discutable. Azubuiké est pas un mauvais joueur cartes, mais on sait que les warriors c'est le syndrome fc nantes pour les ailiers. Turiaf c'est 3blocks par matchs mais surtout 5 fautes par quart temps, et offensivement il sert à rien. Reste anthony randolph (dont j'attendais personnellement beaucoup l'an dernier et qui n'a rien fait) qui pourrait être la réincarnation de marcus camby, enfin là je rêve un peu je crois mais ça pourrait être une des rares satisfactions de cette saison.
Si les knicks en reste là, ils risquent de squatter le fond de la classe avec les nets. Leur avenir se jouera surement avec le deuxième nom ronflant qu'ils arriveront à attirer (si ils y arrivent)... dans cette configuration la signature de CP3, en plus de me faire craquer le slip, pourrait relancer l'intérêt de bons joueurs pour la franchise et dessiner les contours d'une véritable équipe.
J'ai quand même bien peur que l'on assiste à une saison qui servira strictement à rien l'an prochain, si ce n'est bien se placer pour la draft 2011

StillBallin a dit…

C'est sûr que Paul, Stoudemire et Gallinari (en espérant que ce dernier ne soit pas impliqué dans cet éventuel échange), ça a une sacrée tronche et peut-être plus encore si on rajoute Okafor. Mais tout ça parait un peu gros malgré tout (mais si ça arrive, faudra que tu nous parles de cette histoire de slip).

Les Knicks n'ont pas si mal recruté que ça et je me dis que si la sauce prends, ça peut faire un peu plus que les bas-fonds du classement. Mais effectivement, c'est difficile d'imaginer les voir s'installer autoritairement en playoffs.

Quand à Stoud, c'est vrai qu'il a montré une meilleure défense dernièrement mais cela va-t-il durer? Personnellement j'en doute un peu. Et son contrat c'est 20 millions/an, non? (100 millions sur 5 ans)

Là ça devient douloureux (je crois que seul Kobe et Rashard Lewis sont à la même hauteur ou au-dessus).

De toute façon, on ne peut rien y faire, quoiqu'il arrive on gardera toujours un oeil sur cette équipe.

DAR8 a dit…

Je vois bien Paul débarquer à NYC comme il le souhaiterai (mais apparament les Hornets font tout pour le retenir). Mais pour cela, il faudrait virer un autre gros salaire, Curry par exemple, que D'Antoni n'utilise pas du tout...

En tout cas, en décalant Felton arrière, le 5 Paul / Felton / McGrady (si il reste) / Stoudemire / Turiaf (Françoise, je te trouve dure avec lui lol), ça a de la gueule quand même !

StillBallin a dit…

La question est qu'est-ce que New York pourrais offrir à New Orleans pour les convaincre de lâcher Chris Paul? (Broadway Avenue?)

DAR8 a dit…

de la tune, de quoi s'acheter 2 autres gros joueurs (je pense que les Bucks vont bien lâcher un meneur par exemple... Sessions ?), et l'autre, je laisse libre cours au GM des Hornets.

StillBallin a dit…

Si je suis NO, il m'en faut beaucoup plus pour lâcher Chris Paul.

Mais bon, c'est pas comme si les trades déséquilibrés étaient tabous en ces temps.

DAR8 a dit…

C'est sur que tu lâches pas CP3 comme ça... mais vu que c'est lui qui voulait partir... retenir un joueur "contre son gré", c'est jamais bon non plus... NO va apparement tout faire pour que le meneur se sente bien au sein des Hornets en rassemblant un roster compétitif, ce qui semblerait pour l'instant convenir à Paul...