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---Cette année, Portland c’est John McClane. Complètement estropiée, obligée de se trainer par les seuls carrés de peau qui ne laissent pas échapper de sang, la franchise de l’Oregon est toujours au cœur de la bataille, tentant de défourailler quiconque venant la défier, sans jamais songer une seule fois à fuir (8ème de la conférence Ouest à 42 victoires et 29 défaites). Comme quoi, la hype de l’an dernier ne faisait pas que rappeler aux gens à quel point le jeune et volumineux effectif Blazer était talentueux, elle cachait aussi son fabuleux esprit de compétition. Loin de se faire croquer par l’engouement soudain qui l’a enveloppé au détour de l’été 2008, Portland a vu son chemin se cabrer sous ses pieds et mettre à l’épreuve son galon de jeune premier de la NBA. Mais bien que le film est encore loin d’avoir bouclé ses 120 minutes règlementaires, la franchise a montré qu’il faudrait compter sur elle jusqu’au tombé de rideau.
---C’est en 2008, pendant l’été, que les Blazers sont devenus la coqueluche du basket américain. Et pour cause, les Oregonians venaient de mettre en place une équipe incroyablement jeune, complète et talentueuse dont le potentiel était plus démesuré que celui d’un jeune lycéen qu’on imagine déjà en NBA. Cet été-là, Brandon Roy et LaMarcus Aldridge sortait d’une magnifique saison où le premier avait rendu sa véritable définition à la notion de « franchise player », les anciens lycéens Travis Outlaw et Martell Webster avaient répondu présents toute l’année, Greg Oden allait enfin pouvoir commencer sa carrière en NBA, Rudy Fernandez venait de mettre une claque aux observateurs américains dans ce qui fut sûrement la plus belle finale des Jeux Olympiques de tous les temps et deux rookies gavés de talent, Jerryd Bayless et Nicolas Batum, allaient poser leurs baskets blanches dans l’Oregon. Cette collection inimaginables de pépites dorées avaient ce qu’il fallait pour faire chavirer les imaginations et laisser les esprits vagabonder autour de l’idée d’une nouvelle dynastie, avant même que la salle d'entraînement ne résonne des premiers bruits de balle frappant le parquet.
---Mais personne n’a pu apprécier ce moment autant que les fans des Blazers. Parce que c’est véritablement d’outre-tombe que cette équipe est sortie. Vous souvenez-vous de son visage à la fin de la saison 2005/2006 ?
P--: Joel Przybilla---------------Bench:- Theo Ratliff (P), Brian Skinner (P)
PF : Zach Randolph-----------------------Travis Outlaw (SF/PF), Viktor Khryapa (SF/PF)
SF : Darius Miles---------------------------Martell Webster (SG/SF)
SG : Juan Dixon----------------------------Voshon Lenard (SG)
PG : Steve Blake----------------------------Sebastian Telfair (PG), Jarrett Jack (PG/SG)
---Un visage plutôt bien amoché, en réalité. Zach Randolph, 24 ans à l’époque, était alors le leader de cette équipe et un Darius Miles blessé (il sera « out » pendant 3 ans) et déjà dépassé, son lieutenant. Rien d’étonnant donc à voir Portland afficher cette année-là le plus mauvais bilan de son histoire depuis très longtemps (21 victoires et 61 défaites). Comment peut-on croire que les Blazers sont désormais considérés comme « la franchise de demain » ? Comment peut-on poser l’infect effectif de 2006 aux côtés de l’effectif actuel alors que seulement trois ans se sont écoulés ? Juste pour s’abîmer un peu les yeux, je rappelle le roster avec lequel Portland a débuté la saison avant de prendre plusieurs salves de blessures dans l’estomac :
P--: Greg Oden--------------------Bench:- Joel Przybilla (P), Jeff Pendergraph (PF/P)
PF : LaMarcus Aldridge-------------------Travis Outlaw (SF/PF), Juwan Howard (PF)
SF : Nicolas Batum-------------------------Martell Webster (SG/SF)
SG : Brandon Roy---------------------------Rudy Fernandez (SG), Jerryd Bayless (PG/SG)
PG : Andre Miller---------------------------Steve Blake (PG)
Non mais sans blague, ils ont fait ça comment ?
Intersaison 2006
---Mai 2006, Rip City tire la tronche. Son équipe faîte de peines et de tourments termine tout en bas du classement de la ligue, les pieds dans la fange et l’esprit embrumé de railleries. Leur réputation n’est qu’un haillon en loques que tout le monde piétine sans faire de sentiment. Et même avec le pire bilan de la ligue, le sort ne lui a concédé que le pauvre quatrième choix de draft lors de la loterie. Hard life.
---Et pourtant, c’est là que la magie s’est emparée de la franchise de Portland. Leur première fée s’appelle Chicago. Tombé raide dingue de l’incroyablement athlétique ailier fort, Tyrus Thomas, c’est lui que les Bulls ont véritablement drafté en seconde position derrière Andrea Bargnani et non LaMarcus Aldridge comme cela est officiellement le cas. Ce n'est donc pas comme on pourrait le croire Portland qui après coup, a convaincu Chicago d'échanger Thomas contre Aldridge. Les Bulls ont eu le joueur qu’ils voulaient depuis le début, ils ont juste voulu utiliser leur position de force (2nd pick) et monter cet échange afin de payer un salaire un peu moins élevé à son rookie (les salaires étant fixé en fonction du choix de draft). En fait, si Portland avait refusé la proposition de Chicago, la franchise de l’Illinois aurait directement drafté le jeune Tyrus en deuxième position.
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