07 octobre 2013

Les joueurs à suivre en NBA cette saison, équipe par équipe (1/3)

Dominique
 Quels joueurs de l’effectif des Hawks et des Nets vont exploser et changer de statut lors de la saison 2013/2014 ? 

En NBA, on appelle ces joueurs des sleepers, des talents qui sommeillent et attendent la bonne opportunité pour prendre de l'importance dans le collectif et le futur de leur équipe.

(Série d'articles écrits pour Inside Basket)
 
  • ATLANTA HAWKS : John Jenkins
Bénéficiant de l'absence d'un Lou Williams toujours convalescent et de l'installation de Kyle Korver au poste 3, le shooteur deuxième année John Jenkins sera le joueur à surveiller cette saison à Atlanta. Après une année de rookie difficile où il a dû affronter la concurrence des plus expérimentés Williams, Harris et Stevenson, l'ex-star de l'université de Vanderbilt a toutes les cartes en main pour devenir le bon role player que les scouts avaient annoncé à son entrée dans la ligue.

Excellent shooteur, dans le moule d'un JJ Redick, il affichait l'impressionnante moyenne de quasiment 4 3pts par match (sur 9 tentatives) lors de sa dernière année en NCAA. En NBA, après des débuts très difficile (4,8pts en 13min pré All-Star Game), il a rectifié le tir avec un rapport temps de jeu/production excellent. En effet, post ASG, il affichait les moyennes offensives prometteuses de 8pts à 45,8% dont 35,7% à 3pts, le tout en à peine 17 minutes...

Avec une excellente raquette besogneuse composée de Millsap et Horford, d'un meneur slasher en pleine progression (Teague) et de son pendant shooteur sur l'autre aile (Korver), Jenkins doit exploser cette saison, sous peine de se voir condamner à devenir un journey-man qui errera d'équipe en équipe pour jouer le garbage-time et mettre quelques trois points lors que le sort des matchs sera déjà décidé.


  • BROOKLYN NETS : Andray Blatche
Cette saison sera passionnante à Brooklyn. Deron Williams, s'il arrive à épargner ses chevilles de toutes ces entorses à répétition, devrait redevenir le joueur qui était en compétition avec Chris Paul et consorts pour le titre de meilleur meneur officieux de la ligue. De plus, le recrutement des expérimentés Terry, Livingston, Kirilenko et surtout de la paire Pierce/Garnett facilitera la tâche des maîtres à bord, D-Will et Jason Kidd.

Entouré de tous ces vétérans, Andray Blatche deviendra l'élève d'un Kevin Garnett avec qui il partage la caractéristique rare d'être un intérieur talentueux capable de jouer face ET dos au panier. Le talent à toujours été débordant chez Blatche mais sa carrière n'a jamais pu décoller par manque de sérieux, de professionnalisme et d'intensité : les qualités principales de KG...

Comme la légende de Minnesota et de Boston devrait être économisée cette saison en vue des playoffs, Blatche aura l'occasion de montrer au maître que les enseignements n'ont pas été vains et qu'il peut être la relève à même d'apporter du scoring intérieur chez les suppléants de la raquette, en plus d'aspirer à un contrat plus juteux que son contrat de paria : le minimum. Si la tutelle de KG n'est pas suffisante à faire de Blatche un bon joueur des Brooklyn Nets, il se heurtera à une fin de non recevoir de la part de Mikhaïl Prokhorov quant à son avenir. Et dans ce cas, son futur à Brooklyn, Nyet...
  • BOSTON CELTICS : Jeff Green
Sans Paul Pierce et Kevin Garnett, partis à Brooklyn, les Celtics devront combler la perte de 33,4 points, 14,1 rebonds, 7,1 passes décisives et surtout 26,7 shoots tentés. Le polyvalent Jeff Green, que l'on disait probablement perdu pour le basket en décembre 2011 lorsqu'une anomalie cardiaque avait été détectée, se retrouve aujourd'hui à la tête de l'équipe et en charge de compenser le manque inhérent à l'absence des deux légendes.

Réaliste, il sait que son heure arrive, d'autant plus que Rajon Rondo, le leader de l'équipe, ne devrait pas reprendre avant mi-décembre au plus tôt.
« Chaque joueur est impatient d'avoir l'opportunité d'être le joueur clé d'une équipe NBA »
L'an dernier, lorsqu'il a dû quitter le banc pour se retrouver titulaire à cause des blessures de Pierce et surtout KG, il avait répondu présent (17 titularisations : 20pts 6rb 3passes 1int 1ct en 35min). Lors des derniers playoffs, on avait pu avoir la confirmation de son talent, avec une ligne de statistique intéressante dans la série contre les Knicks de New York. En 6 matchs, dans un rôle d'ailier/ailier fort similaire à celui de Carmelo Anthony, Jeff Green avait été le meilleur joueur de Boston en produisant 20,3pts 5,3rb 2,3pd en 43 minutes et en shootant à 43,5% à 2pts 45,5% à 3pts et 84,4% sur 7,5 tentatives aux lancers francs, un indicateur toujours intéressant de l'agressivité offensive d’un joueur.

Cette saison sera très difficile pour les Celtics, mais sera également marquée par l'avènement de Green au plus haut niveau...

  • CHARLOTTE BOBCATS : Michael Kidd-Gilchrist
L'ailier des Bobcats Michael Kidd-Gilchrist sort d'une saison de rookie difficile après des débuts prometteurs.

Bon slasher et finisseur, il a surpris les équipes adverses 2 mois durant, avant d'être totalement neutralisé par les rapports des scouts qui avaient mis en évidence son incapacité totale à scorer ailleurs que dans la raquette. Lors des deux premiers mois de compétition, il avait affiché un très prometteur 10,9pts 6,3rb 1,3ct à 50% d'adresse en 28 minutes avant de chuter à 7pts puis 5,6pts les deux mois suivants... La solution anti-MKG consistait alors à l'attendre dans la raquette et profiter de son inaptitude au shoot pour le contrer près du cercle. Son adresse avait chuté de 50% les deux premiers mois à 39% puis 31% les mois suivants.

MKG était l'an dernier le joueur (avec le cavalier Tristan Thompson) qui se faisait le plus contrer de la ligue : 16% de ses shoots étaient rejetés, environ un shoot sur 6 tentatives... Une triste performance, surtout qu'il n'a jamais joué plus de 28 minutes de moyenne sur un mois. Malgré ce bilan peu flatteur et ses lacunes offensives, MKG reste un joueur prometteur grâce à son état d'esprit irréprochable et à son agressivité défensive qui fait de lui un bon intercepteur, rebondeur et contreur.

En plus de bénéficier de la tutelle de Mark Price pour améliorer son shoot et pour jouer sur ses forces en exposant moins ses faiblesses (mais aussi parce que Jeff Taylor frappe à la porte) MKG devrait alterner ses prouesses sur les postes 3 et 4, à l'instar d'un Thaddeus Young, autre joueur athlétique peu doué en attaque mais qui compense par une envie et une tonicité hors normes.

Drafté en deuxième position alors que Damian Lillard, Harrison Barnes ou Andre Drummond auraient été de meilleures options qu'un MKG qu'on annonçait déjà comme limité offensivement au sortir de sa carrière universitaire, il aura une belle chance d'exploser cette année pour ne pas être un mauvais choix de draft de plus de la part de Michael Jordan, coutumier du fait (Kwame Brown, D.J. Augustin, Adam Morrison...)

  • CHICAGO BULLS : Jimmy Butler
Si le retour de Derrick Rose excite autant les fans de Chicago, c'est aussi parce qu'il sera associé à Jimmy Butler sur les lignes arrières. Grand, polyvalent, athlétique, efficace et surtout besogneux, Butler sera le pendant parfait de Rose pour constituer la paire 1-2 la plus physique de la ligue. Apparu sur les devants de la scène suite aux blessures à répétitions de Rip Hamilton et Luol Deng, Butler est monté en puissance tout au long de la saison dernière pour devenir un joueur très attendu cette année.

Après une période pré-ASG (All-Star Game) intéressante avec 7,3pts 3,5rb 0,7int à 48% en 22 minutes, il a éclos en deuxième partie de saison : sur 33 minutes, il avait affiché environ 11pts 5rb et 1,5int avec 45% d'adresse (dont 48% à 3pts). Plus que ses prometteuses performances chiffrées des derniers playoffs (13,3pts 5,2rb 2,7pass 1,3int à 43,5% en 41minutes), c'est son état d'esprit, sa défense et sa polyvalence sur les postes 2 et 3 qui font de lui aujourd'hui le joueur à surveiller cette saison, en plus du leader Derrick Rose, bien évidemment.

Son sens du rebond et sa défense font d'ailleurs de lui l'une des raisons pour laquelle la prolongation de contrat de Luol Deng s'éternise, les Bulls étant conscient que Butler peut rapidement devenir une version améliorée et à moindre coût de l'ailier anglo-soudanais. Et pour parfaire le tout, en plus de toutes ses qualités sur le terrrain, Butler sait rester humble et motivé :
« Je n'ai pas encore l'impression d'être titulaire »
Malgré une fin de saison étonnante il ne prend toujours rien pour acquis, une qualité bien rare à l'heure où les jeunes joueurs réclament un traitement de superstar après une seule saison satisfaisante (John Wall, Paul George) ou une simple étiquette de joueur à fort potentiel (DeMarcus Cousins)...

  • CLEVELAND CAVALIERS : Jarrett Jack
Cette saison s'annonce excitante à Cleveland. En plus de posséder une raquette tout simplement monstrueuse si les habituels blessés restent valides (Andrew Bynum, Anderson Varejao) et de permettre aux jeunes pousses de continuer leur développement (Dion Waiters, Tristan Thompson, Tyler Zeller, Anthony Bennett et Sergey Karasev), les Cavaliers ont recruté de très bons role players (Jarrett Jack, Earl Clark) pour entourer le meneur le plus déroutant de la ligue : Kyrie Irving.

Pour également profiter offensivement d'une raquette destinée à dominer la NBA aux rebonds, Irving a besoin d'un acolyte pour écarter les défenses. Jack apparaît extrêmement intéressant au sortir d'une splendide saison et de playoffs tonitruants (17,2pts 4,4rb 4,7pass à 50,6% en 35 minutes!) où il a permis à Stephen Curry de jouer sans ballon dans un rôle de scoreur qui lui convenait parfaitement. Sans atteindre l'excellence d'un Curry, Kyrie Irving est un très bon shooteur et la même stratégie pourrait s'avérer payante pour les Cavs et, à 29 ans, Jack pourrait réaliser sa meilleure saison en carrière.

En pleine maturité, il a prouvé l'an dernier qu'il était à l'heure actuelle un bien meilleur « meneur » qu'Irving. La différence de talent entre les deux joueurs est clairement en faveur de la star montante, mais le vétéran est pour le moment plus gestionnaire et a même de permettre à son nouveau coéquipier d'éviscérer les défenses à coup de frappes chirurgicales...

Plus qu'un joueur qui va exploser, Jack sera probablement le joueur clé des Cavs cette saison dans la mesure où il va donner plusieurs options à Mike Brown : Capable de décaler Irving en 2, de le remplacer lors de ses habituels pépins physique ou d'être le meneur et leader des joueurs du banc, la réussite des Cavs passera par Jack.

  • Dallas Mavericks : Brandan Wright
Éternel espoir qui tarde à exploser, Brandan Wright a bien fini la saison dernière, avec une production post All-Star Game de 10,1pts 5rb 1,5ct à 58,6% aux shoots en 21 minutes. Ces performances, ainsi que l'incapacité des dirigeants de Dallas à signer les meilleurs joueurs libres convoités (Chris Paul et Dwight Howard), lui ont permis de signer un contrat de 10 millions sur 2 ans.

Derrière Dalembert et Nowitzki sur les postes 4 et 5, il devrait être un grand bénéficiaire du pick & roll à outrance que s'apprêtent à jouer les Mavericks et le trio Calderon, Ellis & Dirk. Joueur très adroit qui n'a pas besoin que l'on joue pour lui pour briller, il saura utiliser les espaces créés par ses partenaires pour rôder près du cercle en attaque, tout en restant une menace constante aux contres de l'autre côté du parquet.

Joueur ramasse-miettes très efficace, il formera avec Devin Harris, Vince Carter, Wayne Ellington et Jae Crowder, une deuxième équipe complète et expérimentée qui pourrait permettre aux Mavericks de faire une belle saison malgré l'énorme déception d'un recrutement moins ambitieux que celui annoncé initialement.

  • Denver Nuggets : JaVale McGee
Le chouchou de Shaquille O'Neal, qui adore se moquer du grand pivot désarticulé de Denver dans son show Shaqtin' A Fool, a toutes les cartes en mains pour être la meilleure progression de l'année et briguer le beau trophée de MIP : Most Improved Player.

Les scouts disent qu'il faut toujours 3 à 4 saisons pour qu'un big man puisse s'exprimer pleinement dans la ligue. Un peu moins précoce que la norme (déjà 5 saisons d'expérience) mais débarrassé d'un coach, George Karl, qui ne supportait pas ses bourdes, sa nonchalance et ses choix parfois affligeants sur le terrain, JaVale "Pierre" McGee aura cette saison les clés de la raquette et devrait former avec le musculeux Kenneth Faried la paire 4/5 la plus athlétique en NBA. Le départ de Kosta Koufos, le pivot titulaire, corrobore cette volonté de la franchise de faire de son éclosion une priorité.

Denver a perdu Iguodala et Koufos mais les nouvelles têtes (Arthur, Hickson, Robinson et Foye) sont expérimentées et viendront étoffer le banc, ce qui pourrait permettre à Denver d'être aussi dangereux que l'an dernier. Mais pour être encore plus performant et prétendre à autre chose qu'une élimination prématurée en playoffs, McGee devra devenir le joueur que la franchise espérait quand elle lui a offert un contrat de 44 millions sur 4 saisons. Pas moins de 16pts 10rb 3ct seront attendus, des statistiques très faibles aux vues de ses capacités, mais Brian Shaw, la nouvelle tête pensante de Denver, aura-t-il plus de patience que George Karl ?


  • Detroit Pistons : Andre Drummond
Andre Drummond a toutes les cartes en main pour devenir un jour l'intérieur le plus dominant de la ligue, devant le robotique Dwight Howard, l'éclopé Andrew Bynum ou la barrique Marc Gasol. Arrivé en NBA après une saison universitaire catastrophique (10pts 7,6rb 2,7ct en 28 minutes) pour un joueur supposé dominer la compétition, « Manchild », l'homme enfant, s'est rendu compte la saison dernière que le jeu physique de l'échelon supérieur était bien plus adapté à ses capacités athlétiques hors normes.

11,1pts 8,2rb 1,2int 1,1ct à 67% en 26 minutes. Voilà ce qu'a été l'apport du pivot des Pistons lorsqu'il a été titularisé l'an dernier. Plus que prometteur, c'est excellent pour un rookie en charge du poste le plus difficile à maîtriser de la grande ligue.

Affûté (129 kilos pour seulement 4,5% d'indice de masse graisseuse !), entouré d'une paire de paria Jennings/Smith et associé à un excellent intérieur plus à l'aise dans un rôle de soutien que de superstar (Monroe), tout est mis en œuvre pour qu'il explose. De plus, pour accélérer cette progression, son coach a également annoncé qu'il ne comptait pas limiter le temps de jeu de sa future arme fatale :
« Je vais le faire jouer... J'ai hâte de le faire jouer » Maurice Cheeks
Intenable une fois qu'il s'est mis en position près du cercle, Drummond fera évidemment partie des jeunes joueurs à surveiller cette saison. Le seul bémol, c'est que son idole est Dwight Howard et qu'en hommage au mécanique pivot des Rockets, Drummond est tellement ridicule sur la ligne des lancers francs (29,5% en NCAA et 37,1% en NBA) qu'il affiche des performances dignes du plus faible des amateurs...
S'il règle la mire et arrive à doubler ses moyennes habituelles aux LF :
« Sky is the limit »...

  • Golden State Warriors : Harrison Barnes
Seuls les meilleurs joueurs savent hausser leur niveau de jeu une fois les playoffs arrivés. L'ex rookie des Warriors, Harrison Barnes, est passé de 9,2pts 4,1rb 43,9% aux shoots et 0,6 3pts en 25 minutes de saison réguière à 16,1pts 6,4rb 44,4% aux shoots et 1,6 3pts marqués en 38 minutes en avril et mai...

Intelligent, athlétique et travailleur, Barnes a laissé entrevoir un potentiel énorme l'an dernier, si bien que les dirigeants de Golden State ont mis David Lee, une des fraudes notoires de la ligue, sur le marché des transferts, sans trouver preneur pour ce joueur aux stats tape à l'oeil mais qui reste un boulet en défense, pourtant le leitmotiv de coach Mark Jackson...

L'arrivée d'Iguodala va pousser Barnes sur le banc, un mal pour un bien car il jouera sur les postes 3 et 4 tout en ayant le luxe d'être la plus grosse menace offensive de l'équipe des réservistes des troupes de Curry & Co.


(Série d'articles écrits pour Inside Basket)

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