02 avril 2008

Bilan de la draft 2007, Part I...


La draft 2007 devait être une énorme révolution pour la ligue, avec la promesse des arrivées du nouveau David Robinson (Oden), du croisement ultime entre T-Mac et Kevin Garnett (Durant), des nouveaux Lamar Odom (Green), Dirk Nowitizki (Yi), Bruce Bowen (Brewer), Chris Bosh (Wright), Marcus Camby (Noah), Brad Miller (Hawes) & du nouvel Al Harrington (Thornton).
Si on peut voir par moment pourquoi ces comparaisons hâtives avaient été établies, c’était un poids évidemment trop l
ourd pour les épaules de si jeunes joueurs.

Sur les 21 draftés, 9 joueurs soit la moitié étaient des Freshman (Yi & Belinelli n’ayant pas été universitaire en NCAA), donc encore bien trop frêles physiquement et mentalement pour les violentes joutes NBA.

Sur ces 9 jeunes joueurs —Oden, Durant, Conley, Wright, Hawes, Young, Williams, Crittenton & Cook—, seul Durant a vraiment pu sortir la tête de l’eau (Oden ayant préféré la jouer comme Ronaldo plutôt que comme Beckham), et encore grâce à une carte blanche totale en attaque, et une pléthore de mauvaises décisions tout au long de la saison.

En attendant la prochaine règle de Stern qui forcera les joueurs à passer 2 ans en NCAA avant de s’inscrire à la draft (ou à venir prendre les euros du côté des grands clubs du vieux continent pour les moins européanophobes des Yankees), il faudra année après année voir des équipes en grande difficulté placer tous leurs espoirs de rédemption dans des jeunes joueurs pas encore prêts.

D’ailleurs, repousser cette limite à 3 ans ne serait pas une mauvaise chose, car ces joueurs pourraient passer plus de temps sur les bancs des facs histoire de se construire une carrière post-NBA, et faire déjouer l’affligeante statistique qui dit que 60% des joueurs finissent ruinés 5 ans après leur retraite sportive… Et le cas Isaiah Rider corrobore cela

Mais pour en revenir à la draft 2007, décidément BAD même si d’ici quelques années certains joueurs seront très souvent dans les spots publicitaires de la ligue, voilà les notes :

**** - Superstar in the making
*** - Futur très bon joueur,
pas loin du niveau All-Star
** - Bon joueur et role player
* - Allo Gravelines, vous n’avez pas une petite place ?
??? -
On verra l’an prochain

1 - Oden Greg - Pivot - Portland. ???

Pas de bras, pas de chocolat. Idem sans genoux.

2 - Durant Kevin - Arrière/Ailier - Seattle / Oklahoma. ****

La grande tige des Sonics a clairement eu du mal à s’adapter au jeu physique de la NBA, et s’il semblait bien décevant jusqu’au All-Star Game, avec des moyennes banales de 19.4 pts 4.1 rebonds 2.2 assists 2.8 balles perdues en 33 minutes à 40.2% aux shoots.
Une sélection de shoots d'ailleurs horribles, et une certaine propension idiote à allumer à trois points alors qu’il n’a pas encore la distance de façon régulière.

Mais depuis le gros match amical des deux conférences, Durant est revenu transformé.
21 points à 48.4% aux shoots en 36 minutes, voilà qui est excellent et digne des atte
ntes placées en lui.

Il lui faudra se muscler un peu (pour le moment même Madonna est plus balaize que lui, la preuve), histoire de prendre plus de 4 rebonds par match et de jouer plus proche du panier quand son shoot sera déréglé; mais l’avenir est prometteur, surtout depuis qu’il a compris qu’être un grand shooteur ne voulait pas dire shooter n’importe quand n’importe comment de n’importe où...

3 - Horford Al - Pivot - Atlanta. ***

D’ici 2 ans, il sera le meilleur rebondeur de la ligue avec Dwight Howard. Sans avoir une détente de Superman, le power/pivot des Hawks a fait une saison monstrueuse, et est toujours en course pour réussir la très rare performance de tourner à un double double de moyenne sur une année de rookie.

En 31 minutes, il accumule 10 points 9.6 rebonds 1.7 balles perdues et 1.0 contres avec une adresse de 50% aux shoots et 73% aux lancers.

Surtout, il a permis (à moins d’une surprise monumentale) à son équipe d’aller en playoffs, ce pourquoi un haut pick de draft est à la base drafté, avant de penser à la commercialisation de ses produits dérivés. Si Smith à Williams, ses partenaires du frontcourt, arrêtent de ne penser qu’aux highlights et bloquent un peu au rebond, alors Big Al sera encore plus dominateur « in da paint »…

4 - Conley Jr Mike - Meneur - Memphis. ** voire ***

Malgré quelques bons matchs, il peine à trouver ses marques. Jouer sans bon intérieur est dur pour un meneur, surtout en NBA car il faut alors être beaucoup plus fort pour sortir du lot.
Mis à part son potentiel certain, il doit pour le moment énormément travailler pour s’acheter un shoot et prendre du volume histoire d’arrêter de se blesser tous les deux matchs. On en saura plus sur son potentiel réel l’an prochain, avec un Rudy Gay au jeu pas efféminé pour un sou, et du renfort dans la raquette via la prochaine draft.

Il aura alors l’occasion d’être plus impressionnant sur les parquets de NBA que ceux des salles de Bowling…

5 - Green Jeff - Ailier - Seattle. **

Green est un bon joueur, qui vient d’une grande université (Georgetown) mais qui a été drafté beaucoup trop haut par rapport à ses capacités et surtout comparé aux joueurs qui l’ont suivi dans la draft.

Imaginez un Backcourt Durant & Stuckey a qui on laisse carte blanche. Un
shooteur bien trop grand pour être contenu et un driver dans le même moule que Baron Davis.
Pire, imaginez un duo Durant + Yi dans 5 ans. Si Yi a bien 21 ans, et pas 25 comme le pensent certains qui ont en tête l’affaire du footeux Bakayoko, les Sonics auraient pu compter sur deux des plus efficaces shooteurs de la ligue.
Et pour refaire et regretter l’histoire une dernière fois, pourquoi est-ce que les Sonics n’ont pas tout fait pour acquérir Joakim Noah ?
Wilcox, Swift, Collison, Petro, Sene, etc… représentent ils une assurance efficace contre les assauts des opposants ??

Mais Green est un bon gars, le pick « safe » comme aiment dire les américains. Pas safe parce qu’il devait être Lamar Odom (sic.), mais parce que si on ne sait pas vraiment à quel point il peut être bon, on sait qu’il ne sera jamais pitoyable…

6 - Yi Jianlian - Ailier Fort - Milwaukee. ***

Son agent ne voulait pas que son poulain se retrouve aux Bucks, et voulait aller à la guerre avec le front office de Milwaukee. Quand on voit à quel point l’équipe est nulle et utilise avec parcimonie les forces du grand chinois, on peut croire que cet agent était visionnaire.

Yi a déjà le plus beau shoot de la ligue. Du haut de ses 2,13 mètres, il a le shoot d’un arrière, et une intelligence de jeu impressionnante quand on sait qu’il jouait dans un championnat très faible avant son arrivée sur le sol US.
Prions pour que le futur coach des Bucks utilise plus les qualités de la raquette Bogut/Yi et arrache la balle des mains résinées de Redd & Williams.

7 - Brewer Corey - Arrière/Ailier - Minnesota. Pour le moment * mais *** d’ici quelques saisons.

Actuellement Brewer est une énorme déception. Incapable de défendre aussi bien qu’on le pensait, en partie à cause du probable même régime d’enfance que celui de Durant, son piètre apport offensif est la raison principale pour laquelle il passe aussi peu de temps sur les terrains.

Pas de shoot, pas de dribble, pas de muscles, ça fait une somme de carences assez impressionnante quand on parle d’un basketteur dit prometteur. Cependant le troisième larron du frontcourt champion NCAA de Florida possède un jump impressionnant, est un futur grand rebondeur à la Shawn Marion, a de l’énergie à revendre, et surtout une volonté de s’affirmer sur le plan défensif, une qualité très recherchée en NBA.

8 - Wright Brendan - Sur le banc, mais Ailier Fort - Golden State. ???

Don Nelson, pour rendre hommage à la retraite d’un Larry Brown qui a bien envie de revenir dégoûter les plus jeunes des joueurs, a décidé d’imiter le coach à lunettes et d’interdire formellement à ses rookies Wright & Belinelli (pourtant probables meilleurs intérieurs et shooteurs de l’effectif) d’enlever leurs survêtements.

On verra donc ce qu’ils valent l’an prochain, quand le coach enceinte des Warriors aura un autre martyr issu de la draft à venir…

9 - Noah Joakim - Pivot - Chicago. ***

Fils du bondissant chanteur pieds nus accessoirement personnalité préférée des français, Joakim Noah fait une bonne première saison.
Après avoir été au clash avec le retraité « Not So Big Ben Wallace », les dirigeants Chicagoans ont décidé de confier les clés de la raquette Bulls au meilleur des grands pivots afro qu’ils avaient dans leur effectif.

Acharné, enthousiaste, Noah montre soir après soir que l’on peut réussir sans avoir un corps à la James, la vitesse d’un Parker, le shoot d’un Bryant où la technique d’un Duncan. Avoir des couilles qui remplissent le Sloggi et une tête lucide permet aussi de réussir.

Noah, c’est le nouveau Gennaro Gattuso de la NBA, sauf qu’il ne mort pas et est plus cool qu’effrayant en dehors des parquets...

8.1 points 7.2 rebonds (dont 3.1 offensifs, ce qui est énorme) 1.4 passes 1.7 balles perdues 1.2 interceptions et 1.2 contres à 52% aux shoots et 79% aux lancers en 27 minutes depuis sa prise de pouvoir qui correspond à la période du All-Star Game, voilà un bilan très prometteur pour celui qui peut faire décoller l’équipe de France.

Hargne, enthousiasme, présence intérieur, quoi de mieux pour une équipe qui a trop tendance à baser son jeu sur un seul joueur. D’ailleurs, niveau opiniâtreté, la raquette Turiaf & Noah est incroyable, et on croirait revoir la meilleure paire défensive d’Europe Essien – Diarra de l’OL version 2003 à 2005…

Pour les autres joueurs de la draft, un article viendra ultérieurement faire le bilan des bonnes affaires de la cuvée 2007...

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