14 novembre 2009

Ben Wallace est de retour à la maison

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---Peut-être est-ce les effluves industrielles de Motor City, la paisible présence environnante des nombreux lacs entourant le Michigan ou les échos encore vivants du son de la Motown mais Ben Wallace est redevenu Big Ben depuis qu’il renfilé son uniforme de Piston. 8 matchs, un peu moins de 30 minutes de jeu en moyenne, 9,5 rebonds, 1,5 contre, 1,3 interception, seulement 3,1 points mais à 56,3 %.

---Cette feuille de stats est bien loin de celle produite la saison passée avec Cleveland (23,5 minutes pour 2,9 pts à 44,5 % et 6,5 rebs) et peut-être même meilleure que celle noircie en 2006/07 lorsqu'il a quitté Detroit pour Chicago et un paquet de dollars (6,4 pts, 10,7 rebs, 2 blks, 1,4 stls mais à 45,3 % de réussite et en 35 minutes par matchs). En fait, depuis qu'il s'est éloigné de la franchise du Michigan et avant de la retrouver cette année, Big Ben a chiffré 5,0 pts à 43%, 8,8 rebs, 1,7 blks et 1,2 stls en 30,7 minutes. Des moyennes qui tranchent nettement avec celles du Ben Wallace qu’on a pu voir juste avant, lors de sa dernière année en tant que Piston : 7,3 pts à 51 %, 11,3 rebs.

---Hors de sa patrie, Wallace ne fut rien d’autre que décevant. Ses stats n’ont cessé de prendre des coups dans l’aile saison après saison tandis que les années continuaient de s’empiler sur sa trentaine. Agé de 32 ans lors de sa venue chez les Bulls, on faisait tous de cet âge avancé l’explication de sa dégringolade sur ces trois saisons post-Pistons Era en secouant lentement la tête comme face à un mal contre lequel on ne peut rien faire. Le temps était sur le banc des accusés et on pensait que le multi-Defensive Player of the Year (4 fois) n’était plus suffisamment athlétique et tonique pour dépasser sa petite taille (2,06 m) et imposer sa loi aux abords du panier comme autrefois.

---Et pourtant, de retour au bercail et malgré le poids toujours plus lourd des ans (35 désormais), Wallace a repris son chantier là où il l’avait laissé, avec des stats dignes de sa légende seulement rabotées par le raccourcissement de son temps de jeu et sans doute aussi par l’âge. Tel un héros issu des mythes de l’antiquité dont la force est contrebalancée d’une limite (le talon d’Achille, les cheveux de Samson), celle de Ben Wallace semble être lié à la franchise de Detroit comme si Ben Wallace n’était Ben Wallace que lorsque son nom était accolé à la bannière des Pistons.

---On peut nuancer cette poussée statistique et repousser le mythe en remarquant que la faiblesse du jeu intérieur de Detroit est peut-être pour beaucoup dans le renouveau d’un joueur de ce calibre, même vieillissant. D’ailleurs, je n’ai pas eu l’occasion de voir cette équipe jouer cette année et je n’ai eu aucun écho sur l’ampleur réelle de l’impact défensif qui est le sien actuellement (et qui lors de ses plus grandes années allait bien au-delà des chiffres). Et puis il va falloir attendre plus que huit matchs pour ce faire une réelle idée de son niveau et s’assurer qu’il ne s’agit pas là d’un feu de paille.

---Quoiqu’il en soit Detroit peut se féliciter d’avoir fait revenir son joueur à la maison pour ce qui devait être un baroud d’honneur, et à plus fortes raisons lorsqu’on regarde les allumés du shoot (qui supposent plein de rebonds à prendre) et les intérieurs plutôt limités qui composent l’effectif. Ben Wallace a retrouvé la franchise qu’il n’aurait jamais dû quitter et il devrait y terminer sa carrière même si celle-ci sera peut-être rallongée d’une saison ou deux. Comme un train qui a déraillé réintègre ses ornières métalliques, Big Ben a retrouvé le fil de son épopée là où elle avait commencé, à Detroit.

StillBallin


3 commentaires:

Tinmar a dit…

J'ai vu un match des Pistons cette saison contre Phila, durant lequel Ben Wallace a pris 16 rebonds...
Je ne sais pas si tous les matchs ressembleront à celui-là, mais contre Dalembert & cie, il a juste été énorme de présence ! Après, il faut bien avouer que le bon Samuel n'a jamais été un monstre offensif...

A ce prix-là, le minimum pour un joueur de son expérience à savoir moins d'1,5M$, Détroit a clairement fait une bonne affaire !

StillBallin a dit…

Je viens de remarquer que tu avais déjà écrit un article sur Ben Wallace (pour ceux qui veulent y jeter un oeil http://mynba4u.unblog.fr/2009/11/09/ben-wallace-la-vraie-bonne-affaire-de-cet-ete-pour-les-pistons/).

C'est sûr que financièrement, c'est un très joli coup pour les Pistons. Il me semble d'ailleurs que c'est en partie parce que Detroit lui avait proposé moins d'argents que Chicago qu'il a préféré poursuivre son job du côté de l'Illinois. La vie a le goût de l'ironie apparemment.

On pourrait presque raconter l'histoire de Ben Wallace comme un vieux conte pour enfants avec toutes les morales sous-jacentes qui vont avec.

Tinmar a dit…

C'est clair : un billet tel un conte rempli de morale, bonne idée ! J'attends une petite trentaine de match, et si le bon Big Ben continue comme ça, je le sors ! :)