Dominique |
« On n'abandonne pas cette saison […] On va essayer de remporter tous les matchs » Danny Ainge.
Dans la grande ligue, le tanking
est interdit. Perdre sciemment pour mieux se positionner à la draft
(plus l'équipe est mauvaise, plus elle a de chances d'avoir le premier
choix) n'est pas acceptable en NBA où le culte de la gagne et du dur
labeur inhérents à l' American Dream prennent le pas sur la
réalité. D'où ce genre de déclarations farces quand un Danny Ainge à la
langue de bois bien vernie affirme à ces recrues phares ou plutôt
ampoules de l'été, Kris Humphries et Keith Bogans,
que la saison 2013/2014 sera autre chose qu'une course au titre
suprême : le premier choix de draft d'une cuvée qu'on annonce sans
précédent.
Andrew Wiggins, Jabari Parker, Julius Randle, Dante Exum et Marcus Smart soit les nouvelles versions de Lebron James, Carmelo Anthony, Chris Webber, Penny Hardaway et James Harden : tout ça dans une même draft, excusez du peu.
Andrew Wiggins & Jabari Parker |
Donc
évidemment, comme le dit Mr Ainge, il est préférable de jouer tous les
coups à fond malgré un effectif risible et un meilleur joueur (Rajon Rondo)
convalescent sans aucune date de reprise envisagée (alors qu'il était
le premier à vouloir battre des records de vitesse de rétablissement
avant l'envoi de la paire Pierce/Garnett à Brooklyn...) et dont le coach vient de communiquer un très informant :
D'ailleurs
en 1996, dans une situation similaire, les Spurs de San Antonio
n'avaient alors pas hésité à reposer quasiment toute la saison un David Robinson de retour de blessure (mais tout à fait apte) pour entrer en lice dans la course au Tim Duncan, qu'ils avaient fini par remporter, avec tout le succès que l'on connaît.
Jeff Green |
Plus objectivement, la reconstruction, via le « tanking », est effectivement en cours et, dans l'attente de la draft 2014, cette présente saison devrait permettre aux jeunes joueurs (Avery Bradley, Jared Sullinger, Kelly Olynyk voire Marshon Brooks) de se développer, à Jeff Green de s'affirmer comme le prédateur qu'il était en fin de saison dernière Post All Star Game
(17pts 5rb 3ast 1steal 1blk pour 2to en 34 minutes et surtout une
adresse brillante 49,3%2pts, 43,9%3pts sur 3 tirs tentés et 79,8%LF sur
4,1 tentatives) et au coach débutant Brad Stevens de se
faire les crocs en attendant d'avoir un autre chef de meute plus
dominant à associer à l'ambivalent Rajon Rondo, solitaire mais
altruiste...
Malgré un avenir qui s'assombrit, le néo-Celtic Gerald Wallace l'aura échappé belle, car le fait d'avoir signé son gros contrat après le nouveau CBA le protège de se voir libéré via l'amnesty rule (qui
autoriser chaque équipe à se séparer d’un joueur afin de pouvoir se
débarrasser du poids qu’il pesait dans la masse salariale). Il devrait
donc être insignifiant sur le banc, tout en émargeant à plus de 10M de
salaire sur les trois prochaines années, ou retrouver par miracle la
forme qu'il affichait à Portland et Charlotte, et se voir alors proposé
contre des jeunes atouts futurs...
Autre indice qui montre cette officieuse volonté de tanking de la part de la franchise au trèfle, le meneur rookie Phil Pressey pourrait
être le titulaire au poste puisque la direction des Celtics considère
toujours l' agressif et harcelant Avery Bradley comme plus adapté au
poste 2 après un intérim de Rondo qui s'est avéré être un échec l'an
dernier. Dans une draft 2013 pourtant très faible Pressey n'a pas été
sélectionné et même les scouts les plus élogieux ne l'estimait guère
capable de faire mieux qu'être une énième solution en sortie de banc où
sa vitesse pourrait être intéressante malgré ses nombreuses lacunes : sa
taille, son adresse (37,6%2pts et 32,4%3pts) et ses pertes de balle
(12pts 7,51ast 3,5to en 34 minutes)... Malgré ces antécédents peu fameux
il est actuellement placé sous la tutelle du formateur Rondo et
pourrait tenir les rênes de l'attaque Celtic en ce début de saison. Ses
performances en pré-saison devraient être un premier indicateur de la
véracité de cette rumeur.
Le
championnat 2013/2014 sera assurément douloureux pour Boston et ce
triste spectacle sera orchestré de main de maître par la direction de la
franchise, qui fermera les yeux sur tous les maux auxquelles elle sera
confrontée pour reconstruire totalement une fois le joueur fondation
trouvé. Plus l'équipe sera faible malgré des apparences de combativité,
plus il sera nécéssaire et légitime de reconstruire via la Draft. Voilà
quelques preuves supplémentaires de cette volonté délibérée de foncer
droit dans le mûr.
L'ex-monsieur Kardashian, Kris Humphries, aurait impressionné le coach en charge du développement des joueurs Phil Weber et
« serait prêt à se battre pour un rôle important » cette saison. La
dernière fois qu'il a eu un rôle important à jouer, son équipe n'a
remporté que 24 et 22 matchs de saison régulière, un bilan satisfaisant
dans l'optique de se positionner pour un premier choix de draft...
Kelly Olynyk |
Jordan Crawford, qui vient d'avoir l'honneur d'être élu pire joueur de Boston par le blog Celtics du
très bon média américain SBNation, vient d'annoncé que ses partenaires
commençaient à le voir comme un des leaders de cette équipe. Individuel,
maladroit et féru de choix offensifs douteux, celui qui ne doit sa
présence en NBA qu'à un énorme concours de circonstances (dunk sur
Lebron James lors d'un camp d'entraînement, effectif exécrable des
Wizards et blessure de John Wall qui lui a permis
d'avoir tous les tickets shoot qu'il voulait), Jordan Crawford était un
joueur dont la mentalité ne collait pas avec ce que voulaient construire
Washington, il est donc peu probable que l'air du Massachusetts change fondamentalement les caractéristiques du joueur...
Avec
de mauvais vétérans qui devraient jouir de responsabilités, cette
équipe met tout en oeuvre pour ne pas être en mesure de se battre chaque
match et devrait donc, comme la franchise presque voisine de
Philadephie, croiser les doigts toute la saison pour ne pas en gagner
trop.
Pour
couronner le tout, la bonne surprise des ligues d'été, le pivot chevelu
Kelly Olynyk, s'est vu diagnostiquer une inflammation de la voûte
plantaire, la même blessure qui handicape Joakim Noah et Maybyner « Nene » Hilario depuis
plusieurs saisons, une blessure pénible et récurrente, comme devraient
l'être les défaites des Boston Celtics cette saison, en attendant des
jours meilleurs...
Écrit pour Inside Basket
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