Jeffzewanderer |
Putain d'été... Et je ne dis pas ça à cause de la chaleur étouffante qui fait fondre l'asphalte sur les trottoirs, ou des orages à faire trembler les gratte-ciels qui sont notre seul répit. Si ce n'était que ça...
En même temps, je l’avais vu venir.
A la minute où « Moneybags » Prokhrov a débarqué du New Jersey avec toute sa clique pour venir s’installer à Brooklyn, j’ai su que ça ferait du grabuge. De toute façon, tous les New-yorkais vous le diront : rien de bon n’est sorti du New Jersey depuis Bon Jovi. Et j’aime même pas Bon Jovi.
A la minute où « Moneybags » Prokhrov a débarqué du New Jersey avec toute sa clique pour venir s’installer à Brooklyn, j’ai su que ça ferait du grabuge. De toute façon, tous les New-yorkais vous le diront : rien de bon n’est sorti du New Jersey depuis Bon Jovi. Et j’aime même pas Bon Jovi.
Mais je ne pensais sûrement pas que ça irait aussi vite. Je veux dire… il avait bien mené sa petite affaire pour sa première année sur place, surtout vu que sa bande se résumait en gros aux branquignoles qu’il se coltinait déjà de l’autre côté du pont Verrazano. Il y avait bien ce gars du Sud, JJ, qui l’avait rejoint, mais le gus ne se trimballait pas la réputation de la gâchette la plus flemmarde de Géorgie pour rien. Bref, ça restait de la petite entreprise, du familial, comme les épiceries du côté de Little Odessa. Juste qu’il y avait des finances dignes de Wall Street derrière. C’est sans doute pour ça que quand les mecs de Chicago ont débarqué en mai dernier, ça a un peu accroché mais en fin de compte ça a pas fait un pli et « Moneybags » est retourné compter ses dollars.
Le pognon c’est bien mais ça ne fait pas tout.
Le pognon c’est bien mais ça ne fait pas tout.
Sauf que ça aide bien le pognon justement, et ça remplace la patience chez certains. Ça doit être pour ça qu’il a réussi à débaucher deux vieux de la vieille de chez les Irlandais de Boston : le « Kid » du Minnesota et « The Truth ». Le casseur de jambes et le porte-flingue historique de la bande. Des vrais gaillards, qui ont embarqué le vieux « Jet » dans leurs bagages. Encore un sudiste, plus de première jeunesse, et à qui le climat du Massachussetts n’a pas réussi, mais un sacré client quand même. Y a même l’homme à tout faire, AK 47, qui a laissé tombé sa meute de loups édentés pour les rejoindre, sûrement attiré par l’odeur du pays.
Avec ça, c’est du maintenant ou jamais. Bien le style du ruskoff quoi. Ce qu’il y a de sûr c’est qu’il ne sera plus question de se la couler douce pour les anciens de la maison. « Easy » Lopez va devoir apprendre à mettre les mains dans le cambouis s’il ne veut le bouffer, le fameux cambouis. JJ sera prié de se remuer, et même « Big Mouth » Williams va devoir écraser, sinon ça va mal se mettre cette affaire.
Le seul truc que j’ai du mal à piger dans cette combine, c’est le choix du capo, ou je ne sais pas comment ils appellent ça en Sibérie. Un autre Kidd, avec deux « d » celui-là, qui jouait encore les consigliere pour la bande adverse l’an dernier. C’est sur qu’il a de la bouteille, et des méninges, mais faire tourner une bande à soi tout seul c’est autre chose que de jouer les éminences grises. Le gars qui va lui servir de bras droit, « Babyface » Frank, paraissait carrément plus qualifié. Et il avait fait ses preuves dans le temps, avec le fameux Kidd sous ses ordres d’ailleurs. Ça va être simple cette histoire tiens ! Je ne sais pas ce qui a pris à « Moneybags ». Peut-être qu’il voulait récupérer un vrai ancien de la maison, qui avait été là pendant les grandes années, histoire de s’acheter une légitimité. Enfin si c’est pour ça il fallait peut-être prendre quelqu’un d’autre qu’un gars qui a passé sa vie à changer de veste. D’un autre côté c’est vrai qu’il avait aussi tendance à jouer les boomerangs. Demandez aux gars de Dallas…
Mais le plus flippant c’est ce qui se passe de l’autre côté de l’East River, avec le gang de « Crazy » Jim Dolan. Putain, à des moments je me suis cru revenu dans les années noires, quand ce taré de « Zeke » était aux affaires et qu’on se demandait quelle connerie il allait nous pondre d’un jour sur l’autre.
Par où commencer ? Peut-être par le retour au pays d’un gars du coin, ce malade de Metta World Peace. Avec un blase pareil, même pas besoin de lui trouver un surnom à celui-là. Et si c’était ce qu’il y avait de pire… Mais non, y a pas que pour sa carte d’identité qu’il a les fils qui se touchent, le gaillard. C’est plus un tout. Du genre gentil clown un moment, qui va te parler paix dans le monde et harmonie, puis te coller un bourre pif à t’en faire voir 36 chandelles juste après. Jimmy « The Beard » doit encore s’en souvenir. Enfin, au moins il pourra faire mumuse avec « Junior », l’artilleur maison, tendance arrosage automatique. « Woody Goatee », le capo, a pas fini de se marrer à gérer ces deux là.
Bon au moins le reste de la bande reste à peu près en place. « Slowdown » Novak a dégagé du côté du Canada, moins parce qu’il avait besoin d’air que parce qu’on commençait à trouver qu’il en foutait pas lourd. Je veux dire… le gars est une gâchette de première classe, on est d’accord, mais au prix qu’il facturait chaque tir, ça commençait à faire cher. Il y a aussi le gamin, Copeland, qui s’est mis au vert du côté de L’Indiana. Faut croire que voir ces péquenots mettre le bordel chez nous au printemps dernier ça l’a impressionné. C’est les jeunes ça… Puis il a dû se sentir les dents longues. Mais je lui en veux pas, et j’espère qu’il se les cassera pas, ses dents. Ce serait con qu’on n’ait pas ce plaisir quand il reviendra à la maison.
Sinon tout le monde rempile donc. L’ « Argentin » est tout indiqué pour remplacer le consigliere qu’on a perdu, et garder un œil sur « Burger » Ray. « Big T » Chandler fait tellement partie des meubles qu’on a du mal à croire qu’il est la depuis deux ans. Comme « Shump ». Bon, il y toujours le problème entre « Stat » et « Mellow Man » Anthony. Pas qu’ils s’aiment pas, mais ils n’arrivent vraiment pas à bosser ensemble ces deux là. Puis « Stat » prend de la bouteille. Ça fait peine à voir pour un gars aussi fier, surtout qu’il a été le premier à faire confiance à « Crazy » Jim, mais bon. La fierté ça ne remplace pas les genoux. Et faudra espérer que « Mellow » ne reprendra pas ses vieilles habitudes du style tirage au flanc et gavage plutôt que partage. Parce que la dernière fois qu’il a réussi un gros coup, dans le Colorado, il a vite recommencé les conneries. Et il avait pas des cas comme Metta dans les pattes.
Mais tout ça c’est pas grave. C’est les affaires courantes à Gotham. On reste pas numéro un dans cette ville si on sait pas gérer ce genre de détails. Malheureusement, c’est pas tout ce qui s’est passé cet été. Vous vous rappelez quand je parlais des années noires et de « Zeke » ? Ben on n’en est pas loin.
Je ne sais pas ce qui a pris à « Crazy Jim » d’aller récupérer ce type au Canada. Déjà, les italiens, dans notre business, ça leur réussit pas trop New York. Y a qu’à voir le petit blanc bec, « Il Gallo ». Il a jamais fait son trou. Apparemment le Colorado lui plait mieux à celui-là. Mais là, je vous jure… « Cold Pizza » Bargnani. Parce que comme la pizza froide c’est dégueulasse, mais quand t’as que ça tu le manges quand même. Un arroseur qui ferait passer « Junior » pour un sniper. Et un poil dans la main qui ferait passer « Easy » Lopez pour le « Kid ». Le mec doit même pas savoir ce que « sale boulot » signifie. En plus niveau tarif, il ferait passer « Slowdown » pour une bonne affaire. Vraiment, je ne pige pas. Mais si « Crazy Jim » et «Woody » en tirent quelque chose il faudra leur trouver un nouveau surnom. Du genre « MiracleMen ».
Ouais, ça a été un putain d’été. Et c’est pas encore fini. Sans oublier que c’est à l’automne que les choses sérieuses commenceront, et qu’on verra ce que tous ces bonshommes valent vraiment. Mais en fin de compte, Gotham restera toujours Gotham, bien après le départ de « Moneybags » et « Crazy Jim ». Et moi aussi je serai toujours là, pour observer tout ça. Et accueillir les nouveaux venus d’un chaleureux « Welcome to New York City, motherfucker » !
Les épisodes précédents de la saga "Da Gotham Chroniclers":
Livin' in New York, Mike D'Antoni's Sequence - 1er avril 2012
New York, New York... - 23 janvier 2012
Win or Lose - 19 juillet 2010
New York City Transit - 20 octobre 2010
NY, State of my Mind - 10 mai 2008
Livin' in New York, Mike D'Antoni's Sequence - 1er avril 2012
New York, New York... - 23 janvier 2012
Win or Lose - 19 juillet 2010
New York City Transit - 20 octobre 2010
NY, State of my Mind - 10 mai 2008
2 commentaires:
Super article. Bravo!
Par contre, ne sous-estime pas "Cold Pizza", il pourrait te le faire bouffer.
Merci :-)
Pour Cold Pizza en même temps vu ce que je lui mets, s'il fait 40% au shoot et 6 rebonds ça pourra compter comme "me la faire manger " tellement j'attends rien de lui :-)
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