Dominique |
11 mois avant la coupe du monde au Brésil.
D'ici là, on fera mensuellement un bilan des forces de l'EDF. Pour cette première composition, on partira sur une base en véritable 4-3-3, avec 2 ailiers qui assistent la pointe et qui jouent haut.
La Seleção est la suivante :
LLoris - Debuchy, Varane, Koscielny, Matuidi - Pogba, Grenier, Kondogbia - Payet, Giroud, Ribéry. Sur le banc, juste quelques noms : Benzema, Valbuena, Ben Arfa, Gomis, Mapou & Nasri.
Dégueulasse?
Peut-être, mais on en est là et si certains des joueurs de banc ont plus de potentiel que ceux sur le pré, ils ne font pas preuve d'une régularité impressionnante en club ou en séléction et ne semblent pas à même de se fonder dans un collectif qui les considèrera que comme simple élément et non point focal.
J'explique...
Il n'y a pas de honte à ne pas avoir de grand numéro 9. Tout le monde n'a pas de Zlatan, Cavani, Falcao, Messi ou Van Persie, etc.
Zlatan version Shemale de Malmo |
Le Brésil joue avec Fred. Non, pas le naze qui va au Décathlon du coin floquer son surnom sur le maillot de son équipe fétiche, mais l'attaquant à boucles dont j'ai fait l'éloge dans le deuxième paragraphe de cet article... Non mais Fred quoi...
L'Espagne joue avec Nando Tores (la version amputée de Fernando Torres), tellement en dessous de ses performances de l'époque Liverpool que la Roja joue désormais sans attaquant. Villa n'est plus ce qu'il était à Valence et il faudra encore attendre 3 mois pour voir si l'excellent pivot Llorente s'impose à la Juve.
L'Allemagne, quant à elle, ne sait toujours pas qui de Gomez ou Klose, remplaçant et ex-remplaçant, leur permettra de gagner un titre après presque deux decénnies de demi-finales et finales infructueuses...
Brésil, Espagne et Allemagne, soit les trois plus grosses équipes de la planète foot, jouent sans attaquant dominant. A un degré moindre, l'Italie a Balotelli mais entre suspensions stupides et blessures, il n'est pas encore indiscutable même s'il devrait cette saison s'approprier la place de buteur attitré de la Squadra Azzurra.
L'Argentine et la Hollande ont des attaquants géniaux, mais on n'est pas à FIFA...
Pour le moment, les bleus devront composer avec avec :
- Giroud, un joueur intéressant mais toujours en période d'adaptation à Arsenal et dont on teste sans cesse le mental avec des rumeurs d'arrivée de buteur. Après la rumeur Higuain, il voit poindre l'ombre de Luis Suarez...
- Gomis alias Mr Bubble But, qui devrait changer de club très prochainement où ramasser les miettes de Lisandro à l'OL. D'ailleurs, si Aulas a fait de grandes choses avec Lyon, il a surtout fait le con avec Gomis en le déclarant indésirable et sur le marché. Quand on voit la pénurie mondiale de buteurs, il fallait simplement attendre que les clubs anglais viennent frapper à sa porte avec un chèque de 15 millions. Du coup, il devra se contenter des 9-10 millions de Newcastle ou autres...
- Et enfin, Benzema, qui a pris le costume de paria d'Anelka et les super-pouvoirs qui vont avec : décrochages à outrance, manque d'agressivité, attentisme balle aux pieds et langage corporel exécrable. Comme pour Anelka c'est rageant tant le joueur peut être génial...
Les 3 attaquants : Payet, Giroud et Ribéry.
Payet et Ribéry sont capables de marquer et surtout de faire marquer. Pour être efficace, il leur faut un point de fixation, un joueur physique qui pèse sur les défenses et leur permet de s'infiltrer. Giroud, du haut de son 1.92m, est parfait dans ce rôle. La saison dernière, Ribéry était brillant avec le Bayern car en plus d'avoir de superbes passeurs à la construction, il avait aussi un costaud (Mandžukić, Gomez ou Pizarro) dans la surface. A cet égard la paire Ribéry/Giroud est plus complémentaire que l'association de potes Ribéry/Benzema.
Payet est plus généreux et tranchant que Nasri & Ben Arfa.
Cette attaque ne vise pas forcément à mettre les meilleurs talents ensemble, mais les plus complémentaires.
Le changement, c'est maintenant... Ce slogan risible en politique l'est moins au foot. Pourquoi attendre que les joueurs "mûrissent" s'ils sont déjà les meilleurs du poste. Pogba s'est imposé à la Juve (qui a ecrasé son championnat domestique) et Kondogbia a un profil de box-to-box qui plait aux plus grandes équipes. Ensemble, ils ont été l'ossature des U20 champions du monde.
Plus créateur mais clairement tête à claques, Clément Grenier prouve à chaque représentation qu'il est au-dessus techniquement. Même s'il choisit trop souvent le beau geste au geste efficace et qu'il n'est pas assez tueur (défauts à gommer qui feront de lui un grand joueur et non plus un bon joueur), jouer avec des joueurs d'une qualité supérieure à ces partenaires lyonnais devrait le sublimer.
La défense et la cage : Debuchy, Varane, Koscielny, Matuidi et Lloris.
Oui, Matuidi en défense, à gauche.
Reconvertir un milieu défensif hyperactif mais limité techniquement en latéral s'est déjà fait. Au Real, Lassana Diarra à droite était bon, même s'il n'aimait pas le poste. Michael Essien a souvent été employé à droite, etc. Un bon joueur volontaire peut s'adapter pour le bien du collectif. Au P$G, il coulisse d'ailleurs et couvre souvent à gauche, lors des montées de Maxwell.
Dans l'axe, Varane a tout du futur taulier et capitaine, c'est donc le patron. Autre défenseur mobile et en constant progrès, Koscielny complète la charnière centrale.
A droite, Debuchy court toujours derrière ses sensations lilloises, mais tant qu'il court, c'est plutôt bon signe. Il ne lui manque plus qu'à travailler sur les vidéos de Lahm et Sagnol plutôt que celles de Sagna pour passer un cap.
Dans la cage, les parents d'Hugo Lloris l'ont privé de lèvres mais il reste indiscutable. Qui est meilleur que lui en France?
Petit Vélo |
Pour Valbuena, c'est logique. Gros pif, petits bras, le T-Rex miniature est performant en tant que Joker des bleus. Plein de fougue, il joue pour faire taire ses détracteurs (7,162,119,000 personnes moins les marseillais, Éric Gerets et Jean-Michel Larqué), toujours un très bon carburant.
Gomis à un profil de pivot sur lequel l'équipe doit s'appuyer et garde sa place en attendant l'avénement de Yaya Sanogo.
Benzema a besoin de se sentir en danger. Il était très bon en sortant du banc au Real, quand il voulait prouver qu'il méritait sa place devant Higuain. Motivé, il peut rendre des services sur les trois postes de l'attaque. En costume d'Anelka, qu'il reste sur le banc.
Mapou Yanga-Mbiwa, le philosophe et tendre défenseur de Newcastle, serait le garant bonne conduite de l'équipe. Si les joueurs venaient à retomber dans leurs travers, il aurait ce fameux "permis de claques" implicite qui fait tant défaut aux enfants terribles des bleus, Nasri et Ben Arfa. S'ils ne jouent pas le jeu, dans l'effort et le langage corporel en premiers lieux, Mapou pourrait "recadrer" ces pseudo-stars à la dérive...
Une autre solution serait le coup de balai pour Benzema, Nasri et Ben Arfa, mais les grands talents ont malheureusement souvent des personnalités pénibles, pas toujours adaptées pour l'ambiance du collectif mais si on sait les gérer et les responsabiliser, c'est bingo...
En atteste les clubs/sélections où Zlatan, Tevez ou Suarez sont passés!
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