Non content d'être un des plus grands crétins que cette terre ait porté, le dénommé Darius Miles, ailier à rien faire de son Etat, a définitivement décidé d'emmerder le monde jusqu'au bout.
Il faut dire que le moins qu'on puisse affirmer c'est que notre ami Darius, nom de roi grec pour abruti aux proportions mythologiques, est persona non grata à Portland depuis la fin de l'ère JailBlazers. Fin connaisseur des services de la police de Rip City qu'il fréquentait régulièrement pour diverses entorses à la loi aussi puériles que donc dignes de lui, Darius ne se sent plus désiré.
Il est loin le temps béni où cette erreur de la nature humaine au talent basketballistique aussi fin qu'un ado des playgrounds coulait des jours paisibles dans le joli staff des JailBlazers. Jamais avares d'un bon coup, la bande à Darius et co savait y faire. Certains journalistes chargés de suivre ces chers TrailBlazers (comprendre innovateurs, sûr qu'ils l'étaient dans un sens) auraient même fini par pointer tous les jours au poste de police du coin pour être sûrs d'avoir les bons tuyaux plutôt de s'emmerder à aller à la salle. Entre voir un effectif d'adolescents attardés rarement au complet trottiner et shooter dans son coin sans même adresser la parole au coach et apprendre en exclusivité la dernière incartade de la nuit, pas difficile de choisir, faut aller prendre l'info là où elle est...
Les JailBlazers c'était des noms bien sûrs mais surtout un sacret paquet d'infractions qui ferait passer un gang du 93 pour une bande de scouts en retraite spirituelle.
Alors forcément vu le paquet de fric bouffé par le troupeau en question, la ville aux roses apprit étrangement à prendre ses distances avec ses chers Blazers. Il y avait déjà le Sheed, toujours dans les bons coups, et ça devait être le gentil de la bande au fond. Lui et la souris préférée du Rose Garden (Damon Stoudemire, Rookie Of The Year 1996 quand même) c'était avant tout de la fumette et à part le concept d'éthique professionnelle les lendemains de weed party on leur passera ça vu le reste de la troupe.
Il y avait ce bon vieux Bonzi Wells, plus grande ordure de l'Amérique selon tous ceux qui l'ont connu, qui crachait à la gueule des GMs et envoyait chier le monde entier. Il y avait Ruben Patterson, l'autoproclamé Kobe Stopper qui l'avait surtout précédé dans le rayon agressions sexuelles plus qu'au rayon basketball. Il y avait bien sûr Qyntel Woods qui se défoulait de ses faibles minutes sur le parquet en organisant des combats de pitbull. Et puis des petits jeunes pour reprendre la relève. Le gros Randolph, aussi fin et humble dans la vie que partageur sur les parquets : agressions physiques, port d'armes, complicité d'à peu près tout, jamais sans sa bande de dégénérés autour de lui. Un gang à lui tout seul, tellement psychopathe qu'il avait fini par faire peur à ses propres coéquipiers.
Et Darius donc. Rien de très original, juste de quoi mériter le label JailBlazer sans passer pour le parent pauvre du mob. Possession de drogues, bagarre dans un strip club, juste assez pour annoncer la couleur. Malheureusement, Paul Allen décida un jour de reprendre le contrôle de son portefeuille et de dissoudre par la même occasion cette joyeuse fratrie. Sale coup pour le gang du Rose Garden, chacun dut s'exiler et retrouver une communauté d'adoption à qui pourrir la vie. Loin de leurs attaches, séparés de leur frères d'armes, beaucoup ne retrouvèrent jamais leur niveau d'antan et durent même se résoudre à jouer au basket pour passer le temps. En manque de compères délinquants, ce pauvre Bonzi Wells, exilé à Sacramento, fut même obligé de se défouler en gobant 15 rebonds par match dans une série de playoffs contre les Spurs ...
Un à un, les cadres des JailBlazers, poussés vers la sortie d'un bon coup de pied au cul, se dispersèrent dans toute l'Amérique pour mieux rebondir. Damon Mouse parti en retraite à San Antonio, Qyntel Woods en mercenariat en Europe où il squatte même de temps en temps les top 10 de l'Euroleague et puis ce bon gros Zach comme un coq en patte dans l'indicible bordel de Knicks déjà prêts à l'expédier n'importe où contre des peanuts. Il n'en restait plus qu'un, le brave Darius qui avait entre temps bien mené sa barque en rafflant 50 millions de billets verts sur 5 ans.
Problème : Darius se sentait seul sans ses camarades d'entourloupe et n'avait même plus envie de jouer au basket pour compenser. Déprimé, il prit quand soin de mettre les choses au point en déclarant qu'il n'allait pas changer sa façon d'être et de jouer sous prétexte qu'il contribuait à exploser le salary cap de la franchise. Résultat : des matchs pas bien consistants, aucun leadership, juste un match à 50 points en fin de saison pour cacher le désert et un crédit en dessous du néant auprès d'un coach avec lequel le courant ne passait pas des masses, c'est le moins qu'on puisse dire.
Cheeks débarqué, et probablement sacrément soulagé de se débarasser de ce cas social de premier ordre, le front office de Portland n'eut pourtant pas beaucoup de signes de remerciement ou d'apaisement de la part de Miles qui continuait son petit bonhomme de chemin de joueur surpayé à la conscience professionnelle chaotique. Heureusement pour eux et pour l'avenir du basket dans l'Oregon, le destin accabla encore notre grand Darius qui se déglingua le genou si sévèrement que le nouveau staff de Nate Mc Millan put tranquillement l'abonner à l'injury list pendant deux ans pour pouvoir redonner une gueule à cette équipe.
Mais son contrat Van Hornesque continuait de coûter cher à un Paul Allen certes blindé mais quand même pas emballé à l'idée de faire une Allan Houston II et jeter des valises de billets par les fenêtres du siège de Microsoft pour payer une retraite dorée à Miles. Définitivement discrédité et honni de tout Portland, Darius eut quand même le mérite de contribuer à lancer un nouveau jeu très en vogue à Rip City : comment se débarrasser de ce boulet de Miles sans avoir à l'arroser comme un All-Star jusqu'à la fin de son contrat ? Surtout avec deux dernières années à 27 millions de dollars ... A la guerre, tous les coups sont permis alors le staff médical des Blazers n'eut pas peur d'employer les grands moyens. Miles est perdu pour le basket point à la ligne alors maintenant signez ce papier doc et qu'on nous dégage ce tocard une bonne fois pour toutes.
L'affaire aurait pu s'arrêter là et enterrer pour de bon les derniers relents de l'ère JailBlazers si ce cher Darius n'avait pas eu la bonne idée de briser les parties génitales de Paul Allen jusqu'au bout. Selon certaines sources, les Celtics (qui auront décidement fait chier tout le monde cette année...) auraient fait passer un work-out à Miles qui se serait même avéré plus que concluant. Au-delà de l'horreur basket-ballistique que constitue l'idée d'un retour en NBA d'un ex-lycéen au QI basket en dessous de 0, c'est les finances des Blazers qui commencent à tirer la gueule. Parce que, règle NBA oblige, Darius n'aurait besoin que de jouer 10 matchs sur 2 saisons pour toucher le pactole que Portland lui a arraché de justesse.
Et même si Miles a quand même encore trouvé le moyen, inactif, de se prendre dans les dents 10 matchs de suspension pour infraction anti-drogue*, le front office de Portland doit retenir son souffle en ce moment à l'idée de savoir si oui ou non le genou de Miles est capable de tenir décemment à haut niveau pour rentrer 10 fois en jeu d'ici deux ans. Parce que Roy, Alridge, Oden ou Outlaw seront bientôt amenés à signer un vrai contrat et qu'il y a fort à parier qu'ils ne se contenteront pas de peanuts. Et parce que la politique du pari salary cap illimité est rarement gagnant. Alors oui, il faut achever le soldat Miles.
* Ce qui correspond soit à une prise de substances dopantes soit à un quatrième test positif à la weed. Dans les deux cas, on appréciera la discrétion et l'intelligence de Mr Miles, même pas foutu de se tenir à carreau avec 27 millions de dollars à la clé.
Article de Korver...
Note de Dominique : Cet article ressasse la triste période des Jailblazers de Portland où suspensions, fêtes & drogues étaient au premier plan. Si vous voulez de plus amples informations sur qui a fait quoi lors de ces années noires de la ligue, j'ai eu l'opportunité d'en faire un article dans le magazine GASFACE, actuellement en kiosque.
3 commentaires:
Excellent, y a de plus en plus d'articles c'est top ! Bon j'ai pas tout pigé parce que y avait beaucoup de sous-entendu, mais bon, le plaisir reste là !
elle est cool la couv' du sports illustrated
Clair, SI assure trop, et pas que dans son édition Swimsuit!!
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